HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VII

Page 536

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[7,536] (536a) Παντάπασι μὲν οὖν, ἔφη. Καὶ πρὸς σωφροσύνην, ἦν δἐγώ, καὶ ἀνδρείαν καὶ μεγαλοπρέπειαν καὶ πάντα τὰ τῆς ἀρετῆς μέρη οὐχ ἥκιστα δεῖ φυλάττειν τὸν νόθον τε καὶ τὸν γνήσιον. ὅταν γάρ τις μὴ ἐπίστηται πάντῃ τὰ τοιαῦτα σκοπεῖν καὶ ἰδιώτης καὶ πόλις, λανθάνουσι χωλοῖς τε καὶ νόθοις χρώμενοι πρὸς ὅτι ἂν τύχωσι τούτων, οἱ μὲν φίλοις, οἱ δὲ ἄρχουσι. Καὶ μάλα, ἔφη, οὕτως ἔχει. ῾Ημῖν δή, ἦν δἐγώ, πάντα τὰ τοιαῦτα διευλαβητέον· (536b) ὡς ἐὰν μὲν ἀρτιμελεῖς τε καὶ ἀρτίφρονας ἐπὶ τοσαύτην μάθησιν καὶ τοσαύτην ἄσκησιν κομίσαντες παιδεύωμεν, τε δίκη ἡμῖν οὐ μέμψεται αὐτή, τήν τε πόλιν καὶ πολιτείαν σώσομεν, ἀλλοίους δὲ ἄγοντες ἐπὶ ταῦτα τἀναντία πάντα καὶ πράξομεν καὶ φιλοσοφίας ἔτι πλείω γέλωτα καταντλήσομεν. Αἰσχρὸν μεντἂν εἴη, δὅς. Πάνυ μὲν οὖν, εἶπον· γελοῖον δἔγωγε καὶ ἐν τῷ παρόντι <τι> ἔοικα παθεῖν. Τὸ ποῖον; ἔφη. (536c) ᾿Επελαθόμην, ἦν δἐγώ, ὅτι ἐπαίζομεν, καὶ μᾶλλον ἐντεινάμενος εἶπον. λέγων γὰρ ἅμα ἔβλεψα πρὸς φιλοσοφίαν, καὶ ἰδὼν προπεπηλακισμένην ἀναξίως ἀγανακτήσας μοι δοκῶ καὶ ὥσπερ θυμωθεὶς τοῖς αἰτίοις σπουδαιότερον εἰπεῖν εἶπον. Οὐ μὰ τὸν Δί’, ἔφη, οὔκουν ὥς γἐμοὶ ἀκροατῇ. ᾿Αλλὡς ἐμοί, ἦν δἐγώ, ῥήτορι. τόδε δὲ μὴ ἐπιλανθανώμεθα, ὅτι ἐν μὲν τῇ προτέρᾳ ἐκλογῇ πρεσβύτας (536d) ἐξελέγομεν, ἐν δὲ ταύτῃ οὐκ ἐγχωρήσει· Σόλωνι γὰρ οὐ πειστέον ὡς γηράσκων τις πολλὰ δυνατὸς μανθάνειν, ἀλλἧττον τρέχειν, νέων δὲ πάντες οἱ μεγάλοι καὶ οἱ πολλοὶ πόνοι. ᾿Ανάγκη, ἔφη. Τὰ μὲν τοίνυν λογισμῶν τε καὶ γεωμετριῶν καὶ πάσης τῆς προπαιδείας, ἣν τῆς διαλεκτικῆς δεῖ προπαιδευθῆναι, παισὶν οὖσι χρὴ προβάλλειν, οὐχ ὡς ἐπάναγκες μαθεῖν τὸ σχῆμα τῆς διδαχῆς ποιουμένους. Τί δή; (536e) ῞Οτι, ἦν δἐγώ, οὐδὲν μάθημα μετὰ δουλείας τὸν ἐλεύθερον χρὴ μανθάνειν. οἱ μὲν γὰρ τοῦ σώματος πόνοι βίᾳ πονούμενοι χεῖρον οὐδὲν τὸ σῶμα ἀπεργάζονται, ψυχῇ δὲ βίαιον οὐδὲν ἔμμονον μάθημα. ᾿Αληθῆ, ἔφη. [7,536] 536a Si fait, dit-il.
Et relativement à la tempérance, poursuivis-je, au courage,
à la grandeur d'âme et à toutes les parties de la vertu, il ne
faut pas mettre moins d'attention à discerner le sujet
bâtard du sujet bien né. Faute de savoir les distinguer, les
particuliers et les États ne s'aperçoivent pas qu'ils prennent
- chaque fois qu'il leur arrive d'avoir recours à des offices
de ce genre - ceux-là comme amis, ceux-ci comme chefs,
des gens boiteux et bâtards.
Ce n'est que trop ordinaire.
Prenons donc soigneusement nos précautions contre (536b)
toutes ces erreurs. Si nous n'appliquons à des études et à
des exercices de cette importance que des hommes bien
conformés de corps et d'âme, la justice elle-même n'aura
aucun reproche à nous faire, et nous maintiendrons l'État et
la constitution; mais si nous appliquons à ces travaux des
sujets indignes, c'est le contraire qui arrivera, et nous
couvrirons la philosophie d'un ridicule encore plus grand.
Ce serait vraiment honteux, dit-il.
Sans doute, mais il me semble qu'en ce moment moi aussi
je me rends ridicule.
En quoi? demanda-t-il.
J'oubliais que nous nous livrons à un simple jeu, et (536c) j'ai
un peu trop élevé le ton. Mais en parlant, j'ai jeté les yeux
sur la philosophie, et, la voyant bafouée d'une manière
indigne, je crois que je me suis emporté, presque mis en
colère, et que j'ai parlé contre les coupables avec trop de vivacité.
Non, par Zeus ! dit-il, ce n'est pas l'avis de ton auditeur.
Mais c'est celui de l'orateur, répliquai-je. Quoiqu'il en soit,
n'oublions pas que, dans notre premier choix, nous avons
élu des vieillards, et qu'ici ce ne sera pas possible; car il ne
faut pas croire Solon lorsqu'il dit (536d) qu'un vieillard
peut apprendre beaucoup de choses : il est moins capable
d'apprendre que de courir; les grands et les multiples
travaux sont l'affaire des jeunes gens.
Nécessairement.
L'arithmétique, la géométrie, et toutes les sciences qui
doivent servir de préparation à la dialectique, seront donc
enseignées à nos élèves dès l'enfance, mais cet enseignement
sera donné sous une forme exempte de contrainte.
Pourquoi donc?
Parce que l'homme libre ne doit rien apprendre en (536e)
esclave; en effet, que les exercices corporels soient
pratiqués par contrainte, le corps ne s'en trouve pas plus
mal, mais les leçons qu'on fait entrer de force dans l'âme
n'y demeurent point.
C'est vrai.


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Dernière mise à jour : 17/05/2006