HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VII

Page 535

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[7,535] ἀλλἔχειν (535a) ἤδη τέλος τὰ τῶν μαθημάτων; ῎Εμοιγ’, ἔφη. Διανομὴ τοίνυν, ἦν δἐγώ, τὸ λοιπόν σοι, τίσιν ταῦτα τὰ μαθήματα δώσομεν καὶ τίνα τρόπον. Δῆλον, ἔφη. Μέμνησαι οὖν τὴν προτέραν ἐκλογὴν τῶν ἀρχόντων, οἵους ἐξελέξαμεν; Πῶς γάρ, δὅς, οὔ; Τὰ μὲν ἄλλα τοίνυν, ἦν δἐγώ, ἐκείνας τὰς φύσεις οἴου δεῖν ἐκλεκτέας εἶναι· τούς τε γὰρ βεβαιοτάτους καὶ τοὺς ἀνδρειοτάτους προαιρετέον, καὶ κατὰ δύναμιν τοὺς (535b) εὐειδεστάτους· πρὸς δὲ τούτοις ζητητέον μὴ μόνον γενναίους τε καὶ βλοσυροὺς τὰ ἤθη, ἀλλὰ καὶ τῇδε τῇ παιδείᾳ τῆς φύσεως πρόσφορα ἑκτέον αὐτοῖς. Ποῖα δὴ διαστέλλῃ; Δριμύτητα, μακάριε, ἔφην, δεῖ αὐτοῖς πρὸς τὰ μαθήματα ὑπάρχειν, καὶ μὴ χαλεπῶς μανθάνειν. πολὺ γάρ τοι μᾶλλον ἀποδειλιῶσι ψυχαὶ ἐν ἰσχυροῖς μαθήμασιν ἐν γυμνασίοις· οἰκειότερος γὰρ αὐταῖς πόνος, ἴδιος ἀλλοὐ κοινὸς ὢν μετὰ τοῦ σώματος. ᾿Αληθῆ, ἔφη. (535c) Καὶ μνήμονα δὴ καὶ ἄρρατον καὶ πάντῃ φιλόπονον ζητητέον. τίνι τρόπῳ οἴει τά τε τοῦ σώματος ἐθελήσειν τινὰ διαπονεῖν καὶ τοσαύτην μάθησίν τε καὶ μελέτην ἐπιτελεῖν; Οὐδένα, δὅς, ἐὰν μὴ παντάπασί γ εὐφυής. Τὸ γοῦν νῦν ἁμάρτημα, ἦν δἐγώ, καὶ ἀτιμία φιλοσοφίᾳ διὰ ταῦτα προσπέπτωκεν, καὶ πρότερον εἴπομεν, ὅτι οὐ κατἀξίαν αὐτῆς ἅπτονται· οὐ γὰρ νόθους ἔδει ἅπτεσθαι, ἀλλὰ γνησίους. Πῶς; ἔφη. (535d) Πρῶτον μέν, εἶπον, φιλοπονίᾳ οὐ χωλὸν δεῖ εἶναι τὸν ἁψόμενον, τὰ μὲν ἡμίσεα φιλόπονον ὄντα, τὰ δἡμίσεα ἄπονον. ἔστι δὲ τοῦτο, ὅταν τις φιλογυμναστὴς μὲν καὶ φιλόθηρος καὶ πάντα τὰ διὰ τοῦ σώματος φιλοπονῇ, φιλομαθὴς δὲ μή, μηδὲ φιλήκοος μηδὲ ζητητικός, ἀλλἐν πᾶσι τούτοις μισοπονῇ· χωλὸς δὲ καὶ τἀναντία τούτου μεταβεβληκὼς τὴν φιλοπονίαν. ᾿Αληθέστατα, ἔφη, λέγεις. Οὐκοῦν καὶ πρὸς ἀλήθειαν, ἦν δἐγώ, ταὐτὸν τοῦτο (535e) ἀνάπηρον ψυχὴν θήσομεν, ἂν τὸ μὲν ἑκούσιον ψεῦδος μισῇ καὶ χαλεπῶς φέρῃ αὐτή τε καὶ ἑτέρων ψευδομένων ὑπεραγανακτῇ, τὸ δἀκούσιον εὐκόλως προσδέχηται καὶ ἀμαθαίνουσά που ἁλισκομένη μὴ ἀγανακτῇ, ἀλλεὐχερῶς ὥσπερ θηρίον ὕειον ἐν ἀμαθίᾳ μολύνηται; [7,535] et qu'enfin nous en avons fini avec les sciences (535a)
qu'il faut apprendre.
Oui, répondit-il.
Il te reste maintenant à régler quels sont ceux à qui nous
ferons part de ces études, et de quelle manière.
Évidemment.
Te rappelles-tu le premier choix que nous avons fait des
chefs, et quels sont ceux que nous avons élus?
Comment non? dit-il.
Eh bien ! sois assuré qu'il faut choisir des hommes de
même nature, c'est-à-dire qu'il faut préférer les plus
fermes, les plus courageux, et autant qu'il se peut, les plus
beaux. En outre, il faut chercher non seulement (535b) des
caractères nobles et forts, mais encore des dispositions
appropriées à l'éducation que nous voulons leur donner.
Précise quelles sont ces dispositions.
Il leur faut, bienheureux ami, de la pénétration pour les
sciences et de la facilité à apprendre; car l'âme se rebute
bien plutôt dans les fortes études que dans les exercices
gymnastiques : la peine lui est plus sensible parce qu'elle
n'est que pour elle seule, et que le corps ne la partage point.
C'est vrai, dit-il.
Il faut donc que l'homme que nous cherchons ait de la
mémoire, une constance inébranlable, et l'amour de (535c)
toute espèce de travail. Autrement crois-tu qu'il consentirait
à s'imposer, en plus des travaux du corps, tant
d'études et d'exercices?
Il n'y consentira, répondit-il, que s'il est heureusement
doué sous tous les rapports.
La faute que l'on commet aujourd'hui, repris-je, et qui est
cause du mépris qui retombe sur la philosophie, tient,
comme nous l'avons dit précédemment, à ce que l'on
s'adonne à cette étude sans en être digne; en effet, il ne
faudrait point que l'abordent des talents bâtards, mais
seulement des talents authentiques.
Comment l'entends-tu? demanda-t-il.
D'abord, celui qui veut s'y appliquer ne doit pas être (535d)
boiteux dans son amour pour le travail, c'est-à-dire
laborieux pour une moitié de la tâche, et paresseux pour
l'autre, ce qui est le cas de l'homme qui aime la
gymnastique, la chasse, et se livre avec zèle à tous les
travaux corporels, mais n'a par ailleurs aucun goût pour
l'étude, la conversation, la recherche, et déteste tout travail
de ce genre. Est boiteux aussi celui dont l'amour pour le
travail se porte du côté opposé.
Rien n'est plus vrai.
Et de même, par rapport à la vérité, ne regarderons-nous
(535e) pas comme estropiée l'âme qui, haïssant le mensonge
volontaire et ne pouvant le souffrir sans répugnance en
elle-même, ni sans indignation chez les autres, admet
aisément le mensonge involontaire, et qui, prise en flagrant
délit d'ignorance ne s'indigne point contre elle-même, mais
se vautre dans cette ignorance comme un pourceau dans la fange.


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Dernière mise à jour : 17/05/2006