HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VII

Page 528

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[7,528] σκόπει (528a) οὖν αὐτόθεν πρὸς ποτέρους διαλέγῃ· οὐδὲ πρὸς ἑτέρους, ἀλλὰ σαυτοῦ ἕνεκα τὸ μέγιστον ποιῇ τοὺς λόγους, φθονοῖς μὴν οὐδἂν ἄλλῳ, εἴ τίς τι δύναιτο ἀπαὐτῶν ὄνασθαι. Οὕτως, ἔφη, αἱροῦμαι, ἐμαυτοῦ ἕνεκα τὸ πλεῖστον λέγειν τε καὶ ἐρωτᾶν καὶ ἀποκρίνεσθαι. ῎Αναγε τοίνυν, ἦν δἐγώ, εἰς τοὐπίσω· νυνδὴ γὰρ οὐκ ὀρθῶς τὸ ἑξῆς ἐλάβομεν τῇ γεωμετρίᾳ. Πῶς λαβόντες; ἔφη. Μετὰ ἐπίπεδον, ἦν δἐγώ, ἐν περιφορᾷ ὂν ἤδη στερεὸν (528b) λαβόντες, πρὶν αὐτὸ καθαὑτὸ λαβεῖν· ὀρθῶς δὲ ἔχει ἑξῆς μετὰ δευτέραν αὔξην τρίτην λαμβάνειν. ἔστι δέ που τοῦτο περὶ τὴν τῶν κύβων αὔξην καὶ τὸ βάθους μετέχον. ῎Εστι γάρ, ἔφη· ἀλλὰ ταῦτά γε, Σώκρατες, δοκεῖ οὔπω ηὑρῆσθαι. Διττὰ γάρ, ἦν δἐγώ, τὰ αἴτια· ὅτι τε οὐδεμία πόλις ἐντίμως αὐτὰ ἔχει, ἀσθενῶς ζητεῖται χαλεπὰ ὄντα, ἐπιστάτου τε δέονται οἱ ζητοῦντες, ἄνευ οὗ οὐκ ἂν εὕροιεν, ὃν πρῶτον μὲν γενέσθαι χαλεπόν, ἔπειτα καὶ γενομένου, ὡς νῦν ἔχει, (528c) οὐκ ἂν πείθοιντο οἱ περὶ ταῦτα ζητητικοὶ μεγαλοφρονούμενοι. εἰ δὲ πόλις ὅλη συνεπιστατοῖ ἐντίμως ἄγουσα αὐτά, οὗτοί τε ἂν πείθοιντο καὶ συνεχῶς τε ἂν καὶ ἐντόνως ζητούμενα ἐκφανῆ γένοιτο ὅπῃ ἔχει· ἐπεὶ καὶ νῦν ὑπὸ τῶν πολλῶν ἀτιμαζόμενα καὶ κολουόμενα, ὑπὸ δὲ τῶν ζητούντων λόγον οὐκ ἐχόντων καθὅτι χρήσιμα, ὅμως πρὸς ἅπαντα ταῦτα βίᾳ ὑπὸ χάριτος αὐξάνεται, καὶ οὐδὲν θαυμαστὸν αὐτὰ φανῆναι. (528d) Καὶ μὲν δή, ἔφη, τό γε ἐπίχαρι καὶ διαφερόντως ἔχει. ἀλλά μοι σαφέστερον εἰπὲ νυνδὴ ἔλεγες. τὴν μὲν γάρ που τοῦ ἐπιπέδου πραγματείαν γεωμετρίαν ἐτίθεις. Ναί, ἦν δἐγώ. Εἶτά γ’, ἔφη, τὸ μὲν πρῶτον ἀστρονομίαν μετὰ ταύτην, ὕστερον δἀνεχώρησας. Σπεύδων γάρ, ἔφην, ταχὺ πάντα διεξελθεῖν μᾶλλον βραδύνω· ἑξῆς γὰρ οὖσαν τὴν βάθους αὔξης μέθοδον, ὅτι τῇ ζητήσει γελοίως ἔχει, ὑπερβὰς αὐτὴν μετὰ γεωμετρίαν (528e) ἀστρονομίαν ἔλεγον, φορὰν οὖσαν βάθους. ᾿Ορθῶς, ἔφη, λέγεις. Τέταρτον τοίνυν, ἦν δἐγώ, τιθῶμεν μάθημα ἀστρονομίαν, ὡς ὑπαρχούσης τῆς νῦν παραλειπομένης, ἐὰν αὐτὴν πόλις μετίῃ. Εἰκός, δὅς. καὶ γε νυνδή μοι, Σώκρατες, ἐπέπληξας περὶ ἀστρονομίας ὡς φορτικῶς ἐπαινοῦντι, [7,528] Demande-toi donc auquel de ces deux groupes
d'auditeurs tu t'adresses; ou bien si ce n'est ni pour les (528a)
uns ni pour les autres, mais pour toi principalement que tu
raisonnes, sans envier pourtant à un autre le profit qu'il
peut tirer de tes raisonnements.
C'est le parti que je choisis, répondit-il : de parler, de
questionner et de répondre principalement pour moi.
Reviens alors en arrière, dis-je, car tout à l'heure nous
n'avons pas pris la science qui suit immédiatement la géométrie.
Comment cela? demanda-t-il.
Après les surfaces nous avons pris les solides déjà en
mouvement, avant de nous occuper des solides en eux-
mêmes (528b); or l'ordre exige qu'après ce qui est élevé à la
seconde puissance on passe à ce qui l'est à la troisième,
c'est-à-dire aux cubes et aux objets qui ont de la profondeur.
C'est vrai, dit-il; mais il me semble, Socrate, que cette
science n'est pas encore découverte.
Aussi bien, repris-je, cela tient à deux causes : d'abord,
aucune cité n'honore ces recherches, et comme elles sont
difficiles, on y travaille faiblement; ensuite, les chercheurs
ont besoin d'un directeur sans lequel leurs efforts seront
vains. Or il est difficile d'en trouver un, et le trouverait-on,
dans l'état actuel des choses, ceux qui s'occupent de ces
(528c) recherches ont trop de présomption pour lui obéir.
Mais si une cité tout entière coopérait avec ce directeur et
honorait cette science, ils obéiraient, et les questions que
pose cette dernière, étudiées avec suite et vigueur, seraient
élucidées, puisque même à présent, méprisée du vulgaire,
tronquée par des chercheurs qui ne se rendent pas compte
de son utilité (495), en dépit de tous ces obstacles, et par
la seule force du charme qu'elle exerce, elle fait des
progrès; aussi n'est-il pas surprenant qu'elle en soit (528d)
au point où nous la voyons.
Certes, dit-il, elle exerce un charme extraordinaire. Mais
explique-moi plus clairement ce que tu disais tout à l'heure.
Tu mettais d'abord la science des surfaces ou géométrie.
Oui.
Et l'astronomie immédiatement après; puis, tu es revenu
sur tes pas.
C'est que, dans ma hâte d'exposer rapidement tout cela, je
recule au lieu d'avancer. En effet, après la géométrie, vient
la science qui étudie la dimension de profondeur; mais
comme elle n'a encore donné lieu qu'à des recherches
ridicules, je l'ai laissée pour passer à l'astronomie, c'est-à-dire
au mouvement des solides.
(528e) C'est exact.
Plaçons donc l'astronomie au quatrième rang, en supposant
que la science que nous laissons à présent de côté se
constituera quand la cité s'en occupera.
C'est vraisemblable, dit-il. Mais comme tu m'as reproché
tout à l'heure de faire un éloge maladroit de l'astronomie,


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Dernière mise à jour : 17/05/2006