HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre IV

Page 422

  Page 422

[422] (422a) Πλοῦτός τε, ἦν δἐγώ, καὶ πενία· ὡς τοῦ μὲν τρυφὴν καὶ ἀργίαν καὶ νεωτερισμὸν ἐμποιοῦντος, τῆς δὲ ἀνελευθερίαν καὶ κακοεργίαν πρὸς τῷ νεωτερισμῷ. Πάνυ μὲν οὖν, ἔφη. τόδε μέντοι, Σώκρατες, σκόπει, πῶς ἡμῖν πόλις οἵα τἔσται πολεμεῖν, ἐπειδὰν χρήματα μὴ κεκτημένη , ἄλλως τε κἂν πρὸς μεγάλην τε καὶ πλουσίαν ἀναγκασθῇ πολεμεῖν. Δῆλον, ἦν δἐγώ, ὅτι πρὸς μὲν μίαν χαλεπώτερον, (422b) πρὸς δὲ δύο τοιαύτας ῥᾷον. Πῶς εἶπες; δὅς. Πρῶτον μέν που, εἶπον, ἐὰν δέῃ μάχεσθαι, ἆρα οὐ πλουσίοις ἀνδράσι μαχοῦνται αὐτοὶ ὄντες πολέμου ἀθληταί; Ναὶ τοῦτό γε, ἔφη. Τί οὖν, ἦν δἐγώ, ᾿Αδείμαντε; εἷς πύκτης ὡς οἷόν τε κάλλιστα ἐπὶ τοῦτο παρεσκευασμένος δυοῖν μὴ πύκταιν, πλουσίοιν δὲ καὶ πιόνοιν, οὐκ ἂν δοκεῖ σοι ῥᾳδίως μάχεσθαι; Οὐκ ἂν ἴσως, ἔφη, ἅμα γε. Οὐδεἰ ἐξείη, ἦν δἐγώ, ὑποφεύγοντι τὸν πρότερον ἀεὶ (422c) προσφερόμενον ἀναστρέφοντα κρούειν, καὶ τοῦτο ποιοῖ πολλάκις ἐν ἡλίῳ τε καὶ πνίγει; ἆρά γε οὐ καὶ πλείους χειρώσαιτἂν τοιούτους τοιοῦτος; ᾿Αμέλει, ἔφη, οὐδὲν ἂν γένοιτο θαυμαστόν. ᾿Αλλοὐκ οἴει πυκτικῆς πλέον μετέχειν τοὺς πλουσίους ἐπιστήμῃ τε καὶ ἐμπειρίᾳ πολεμικῆς; ῎Εγωγ’, ἔφη. ῾Ρᾳδίως ἄρα ἡμῖν οἱ ἀθληταὶ ἐκ τῶν εἰκότων διπλασίοις τε καὶ τριπλασίοις αὑτῶν μαχοῦνται. Συγχωρήσομαί σοι, ἔφη· δοκεῖς γάρ μοι ὀρθῶς λέγειν. (422d) Τί δἂν πρεσβείαν πέμψαντες εἰς τὴν ἑτέραν πόλιν τἀληθῆ εἴπωσιν, ὅτι “῾Ημεῖς μὲν οὐδὲν χρυσίῳ οὐδἀργυρίῳ χρώμεθα, οὐδἡμῖν θέμις, ὑμῖν δέ· συμπολεμήσαντες οὖν μεθἡμῶν ἔχετε τὰ τῶν ἑτέρων;” οἴει τινὰς ἀκούσαντας ταῦτα αἱρήσεσθαι κυσὶ πολεμεῖν στερεοῖς τε καὶ ἰσχνοῖς μᾶλλον μετὰ κυνῶν προβάτοις πίοσί τε καὶ ἁπαλοῖς; Οὔ μοι δοκεῖ. ἀλλἐὰν εἰς μίαν, ἔφη, πόλιν (422e) συναθροισθῇ τὰ τῶν ἄλλων χρήματα, ὅρα μὴ κίνδυνον φέρῃ τῇ μὴ πλουτούσῃ. Εὐδαίμων εἶ, ἦν δἐγώ, ὅτι οἴει ἄξιον εἶναι ἄλλην τινὰ προσειπεῖν πόλιν τὴν τοιαύτην οἵαν ἡμεῖς κατεσκευάζομεν. ᾿Αλλὰ τί μήν; ἔφη. Μειζόνως, ἦν δἐγώ, χρὴ προσαγορεύειν τὰς ἄλλας· ἑκάστη γὰρ αὐτῶν πόλεις εἰσὶ πάμπολλαι ἀλλοὐ πόλις, τὸ τῶν παιζόντων. [422] La richesse et la pauvreté, répondis-je; car l'une (422a) engendre le luxe, la paresse et le goût de la nouveauté, l'autre la bassesse et la méchanceté outre le goût de la nouveauté. Parfaitement, dit-il. Cependant, Socrate, examine ceci : comment notre cité, ne possédant pas de richesses, sera-t-elle à même de faire la guerre, particulièrement quand elle sera forcée de lutter contre une cité grande et riche? Il est évident, avouai-je, que la lutte contre une pareille cité est difficile, mais contre deux elle est plus (422b) facile. Comment l'entends-tu? demanda-t-il. D'abord, observai-je, quand il faudra en venir aux mains nos athlètes guerriers n'auront-ils pas à combattre des hommes riches? Si, dit-il. Eh bien ! Adimante, ne crois-tu pas qu'un lutteur exercé de la meilleure façon possible puisse aisément tenir tête à deux lutteurs riches et gras? Ce n'est pas probable, dit-il, au moins si c'est simultanément. Pas même s'il pouvait fuir le premier, puis, se retournant, frapper celui qui le poursuit, et répéter souvent (422c) ce manège, au soleil et par une grande chaleur? Un tel homme ne battrait-il pas même plus de deux adversaires? Sans doute, il n'y aurait là rien d'étonnant. Mais ne crois-tu pas que les riches connaissent mieux la science et la pratique de la lutte que celles de la guerre? Je le crois. Donc, selon les apparences, nos athlètes lutteront facilement contre des hommes en nombre double et triple. J'en conviendrai avec toi, dit-il, car il me semble (422d) que tu as raison. Mais quoi ! S'ils envoyaient une ambassade à une autre cité pour dire, ce qui serait la vérité : « L'or et l'argent ne sont point en usage chez nous; nous n'avons pas le droit d'en posséder, mais vous avez ce droit. Combattez donc avec nous et vous aurez les biens de l'ennemi. » Penses-tu qu'il se trouverait des gens, ayant entendu ces paroles, pour choisir de faire la guerre à des chiens solides et vigoureux plutôt que de la faire, avec l'aide de ces chiens, à des moutons gras et tendres? Je ne le pense pas. Mais si dans une seule cité s'accumulent (422e) les richesses des autres, prends garde que cela n'entraîne un péril pour la cité qui n'est point riche. Tu es heureux, dis-je, de croire qu'une autre cité que celle que nous avons fondée mérite ce nom ! Pourquoi pas? demanda-t-il. C'est, répondis-je, un nom d'une signification plus étendue qu'il faut donner aux autres cités, car chacune d'elles est multiple, et non pas une, comme on dit au jeu;


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 1/03/2006