[437] ὥς ποτέ τι ἂν τὸ αὐτὸ ὂν ἅμα κατὰ (437a) τὸ αὐτὸ πρὸς τὸ αὐτὸ
τἀναντία πάθοι ἢ καὶ εἴη ἢ καὶ ποιήσειεν.
Οὔκουν ἐμέ γε, ἔφη.
᾿Αλλ’ ὅμως, ἦν δ’ ἐγώ, ἵνα μὴ ἀναγκαζώμεθα πάσας τὰς τοιαύτας
ἀμφισβητήσεις ἐπεξιόντες καὶ βεβαιούμενοι ὡς οὐκ ἀληθεῖς οὔσας
μηκύνειν, ὑποθέμενοι ὡς τούτου οὕτως ἔχοντος εἰς τὸ πρόσθεν προΐωμεν,
ὁμολογήσαντες, ἐάν ποτε ἄλλῃ φανῇ ταῦτα ἢ ταύτῃ, πάντα ἡμῖν τὰ ἀπὸ
τούτου συμβαίνοντα λελυμένα ἔσεσθαι.
᾿Αλλὰ χρή, ἔφη, ταῦτα ποιεῖν.
(437b) ῏Αρ’ <ἂν> οὖν, ἦν δ’ ἐγώ, τὸ ἐπινεύειν τῷ ἀνανεύειν καὶ τὸ
ἐφίεσθαί τινος λαβεῖν τῷ ἀπαρνεῖσθαι καὶ τὸ προσάγεσθαι τῷ
ἀπωθεῖσθαι, πάντα τὰ τοιαῦτα τῶν ἐναντίων ἀλλήλοις θείης εἴτε
ποιημάτων εἴτε παθημάτων; οὐδὲν γὰρ ταύτῃ διοίσει.
᾿Αλλ’, ἦ δ’ ὅς, τῶν ἐναντίων.
Τί οὖν; ἦν δ’ ἐγώ· διψῆν καὶ πεινῆν καὶ ὅλως τὰς ἐπιθυμίας, καὶ αὖ τὸ
ἐθέλειν καὶ τὸ βούλεσθαι, οὐ πάντα ταῦτα (437c) εἰς ἐκεῖνά ποι ἂν θείης τὰ
εἴδη τὰ νυνδὴ λεχθέντα; οἷον ἀεὶ τὴν τοῦ ἐπιθυμοῦντος ψυχὴν οὐχὶ ἤτοι
ἐφίεσθαι φήσεις ἐκείνου οὗ ἂν ἐπιθυμῇ, ἢ προσάγεσθαι τοῦτο ὃ ἂν
βούληταί οἱ γενέσθαι, ἢ αὖ, καθ’ ὅσον ἐθέλει τί οἱ πορισθῆναι, ἐπινεύειν
τοῦτο πρὸς αὑτὴν ὥσπερ τινὸς ἐρωτῶντος, ἐπορεγομένην αὐτοῦ τῆς γενέσεως;
῎Εγωγε.
Τί δέ; τὸ ἀβουλεῖν καὶ μὴ ἐθέλειν μηδ’ ἐπιθυμεῖν οὐκ εἰς τὸ ἀπωθεῖν
καὶ ἀπελαύνειν ἀπ’ αὐτῆς καὶ εἰς ἅπαντα τἀναντία ἐκείνοις θήσομεν;
(437d) Πῶς γὰρ οὔ;
Τούτων δὴ οὕτως ἐχόντων ἐπιθυμιῶν τι φήσομεν εἶναι εἶδος, καὶ
ἐναργεστάτας αὐτῶν τούτων ἥν τε δίψαν καλοῦμεν καὶ ἣν πεῖναν;
Φήσομεν, ἦ δ’ ὅς.
Οὐκοῦν τὴν μὲν ποτοῦ, τὴν δ’ ἐδωδῆς;
Ναί.
῏Αρ’ οὖν, καθ’ ὅσον δίψα ἐστί, πλέονος ἄν τινος ἢ οὗ λέγομεν
ἐπιθυμία ἐν τῇ ψυχῇ εἴη, οἷον δίψα ἐστὶ δίψα ἆρά γε θερμοῦ ποτοῦ ἢ
ψυχροῦ, ἢ πολλοῦ ἢ ὀλίγου, ἢ καὶ ἑνὶ λόγῳ ποιοῦ τινος πώματος; ἢ ἐὰν
μέν τις θερμότης τῷ (437e) δίψει προσῇ, τὴν τοῦ ψυχροῦ ἐπιθυμίαν
προσπαρέχοιτ’ ἄν, ἐὰν δὲ ψυχρότης, τὴν τοῦ θερμοῦ; ἐὰν δὲ διὰ πλήθους
παρουσίαν πολλὴ ἡ δίψα ᾖ, τὴν τοῦ πολλοῦ παρέξεται, ἐὰν δὲ ὀλίγη, τὴν
τοῦ ὀλίγου; αὐτὸ δὲ τὸ διψῆν οὐ μή ποτε ἄλλου γένηται ἐπιθυμία ἢ οὗπερ
πέφυκεν, αὐτοῦ πώματος, καὶ αὖ τὸ πεινῆν βρώματος;
Οὕτως, ἔφη, αὐτή γε ἡ ἐπιθυμία ἑκάστη αὐτοῦ μόνον ἑκάστου οὗ
πέφυκεν, τοῦ δὲ τοίου ἢ τοίου τὰ προσγιγνόμενα.
| [437] qu'un même sujet, en la même de ses parties, et relativement au même
objet, éprouve, soit, ou produise à la fois deux (437a) choses contraires.
Certes, quant à moi, elles ne me persuaderont pas.
Cependant, poursuivis-je, afin de n'être pas obligés d'allonger en parcourant toutes
les objections semblables et en nous assurant de leur fausseté, supposons notre
principe vrai et allons de l'avant, après être convenus que si jamais il se révèle faux
toutes les conséquences que nous en aurons tirées seront nulles.
Voilà, dit-il, ce qu'il faut faire.
Maintenant, repris-je, poseras-tu qu'approuver et désapprouver (437b), désirer une
chose et la refuser, attirer à soi et repousser, sont des contraires entre eux, qu'il
s'agisse d'actes ou d'états - car cela n'implique aucune différence?
Assurément, répondit-il, ce sont des contraires.
Or donc ne placeras-tu pas la soif, la faim, les appétits en général, et aussi le désir et
la volonté dans la première classe de ces contraires que nous venons de mentionner?
Par exemple ne diras-tu pas que l'âme de celui qui désire (437c) recherche l'objet
désiré, ou attire à soi ce qu'elle voudrait avoir, ou encore, en tant qu'elle voudrait
qu'une chose lui soit donnée, se répond à elle-même, comme si quelqu'un
l'interrogeait, qu'elle approuve cette chose, dans le désir où elle est de l'obtenir?
Si, je le dirai.
Mais quoi? ne pas consentir, ne pas vouloir, ne pas désirer sont des opérations que
nous classerons avec celles de repousser, d'éloigner de soi et toutes les contraires des
précédentes, n'est-ce pas?
Sans doute.
(437d) Cela posé, ne dirons-nous pas qu'il existe une classe des désirs et que nous
appelons les plus apparents d'entre eux la soif et la faim?
Nous le dirons, répondit-il.
Or l'une est le désir de boire et l'autre celui de manger.
Oui.
Maintenant, la soif, en tant que soif, est-elle dans l'âme le désir de quelque chose de
plus que de ce qui vient d'être dit? Par exemple, est-elle soif de boisson chaude ou
froide, en grande ou en petite quantité, bref, d'une certaine sorte de boisson? Ou bien
est-ce la chaleur se (437e) joignant à la soif qui produit le désir de boire froid, ou le
froid celui de boire chaud, tandis que la soif en elle-même n'est que le désir de l'objet
assigné à sa nature, la boisson, comme la faim est le désir de la nourriture?
Il en est ainsi, dit-il; chaque désir pris en lui-même n'est désir que de l'objet même
assigné à sa nature, ce qui s'y ajoute se rapportant à telle ou telle qualité de cet objet.
|