[305] (305a) (Ξένος)
οὐκοῦν ἄρχουσαν ταύτης αὐτὴν ἀποφανούμεθα, εἴπερ τοῖς
ἔμπροσθέν γε ὑποληψόμεθα ὁμοίως;
771. (Νεώτερος Σωκράτης)
φημί.
772. (Ξένος)
τίν' οὖν ποτε καὶ ἐπιχειρήσομεν οὕτω δεινῆς καὶ μεγάλης
τέχνης συμπάσης τῆς πολεμικῆς δεσπότιν ἀποφαίνεσθαι
πλήν γε δὴ τὴν ὄντως οὖσαν βασιλικήν;
773. (Νεώτερος Σωκράτης)
οὐδεμίαν ἄλλην.
774. (Ξένος)
οὐκ ἄρα πολιτικὴν θήσομεν, ὑπηρετικήν γε οὖσαν, τὴν τῶν
στρατηγῶν ἐπιστήμην.
775. (Νεώτερος Σωκράτης)
οὐκ εἰκός.
776. (305b) (Ξένος)
ἴθι δή, καὶ τὴν τῶν δικαστῶν τῶν ὀρθῶς δικαζόντων
θεασώμεθα δύναμιν.
777. (Νεώτερος Σωκράτης)
πάνυ μὲν οὖν.
778. (Ξένος)
ἆρ' οὖν ἐπὶ πλέον τι δύναται τοῦ περὶ τὰ συμβόλαια πάνθ'
ὁπόσα κεῖται νόμιμα παρὰ νομοθέτου βασιλέως
παραλαβοῦσα, κρίνειν εἰς ἐκεῖνα σκοποῦσα τά τε δίκαια
ταχθέντ' εἶναι καὶ ἄδικα, τὴν αὑτῆς ἰδίαν ἀρετὴν
παρεχομένη τοῦ μήθ' ὑπό τινων δώρων μήθ' ὑπὸ φόβων μήτε
οἴκτων μήθ' (305c) ὑπό τινος ἄλλης ἔχθρας μηδὲ φιλίας
ἡττηθεῖσα παρὰ τὴν τοῦ νομοθέτου τάξιν ἐθέλειν ἂν
τἀλλήλων ἐγκλήματα διαιρεῖν;
779. (Νεώτερος Σωκράτης)
οὔκ, ἀλλὰ σχεδὸν ὅσον εἴρηκας ταύτης ἐστὶ τῆς δυνάμεως ἔργον.
780. (Ξένος)
καὶ τὴν τῶν δικαστῶν ἄρα ῥώμην ἀνευρίσκομεν οὐ
βασιλικὴν οὖσαν ἀλλὰ νόμων φύλακα καὶ ὑπηρέτιν ἐκείνης.
781. (Νεώτερος Σωκράτης)
ἔοικέν γε.
782. (Ξένος)
τόδε δὴ κατανοητέον ἰδόντι συναπάσας τὰς ἐπιστήμας αἳ
εἴρηνται, ὅτι πολιτική γε αὐτῶν οὐδεμία ἀνεφάνη. (305d)
τὴν γὰρ ὄντως οὖσαν βασιλικὴν οὐκ αὐτὴν δεῖ πράττειν
ἀλλ' ἄρχειν τῶν δυναμένων πράττειν, γιγνώσκουσαν τὴν
ἀρχήν τε καὶ ὁρμὴν τῶν μεγίστων ἐν ταῖς πόλεσιν
ἐγκαιρίας τε πέρι καὶ ἀκαιρίας, τὰς δ' ἄλλας τὰ
προσταχθέντα δρᾶν.
783. (Νεώτερος Σωκράτης)
ὀρθῶς.
784. (Ξένος)
διὰ ταῦτα ἄρα ἃς μὲν ἄρτι διεληλύθαμεν, οὔτ' ἀλλήλων
οὔθ' αὑτῶν ἄρχουσαι, περὶ δέ τινα ἰδίαν αὑτῆς οὖσα ἑκάστη
πρᾶξιν, κατὰ τὴν ἰδιότητα τῶν πράξεων τοὔνομα δικαίως
εἴληφεν ἴδιον.
785. (305e) (Νεώτερος Σωκράτης)
εἴξασι γοῦν.
786. (Ξένος)
τὴν δὲ πασῶν τε τούτων ἄρχουσαν καὶ τῶν νόμων καὶ
συμπάντων τῶν κατὰ πόλιν ἐπιμελουμένην καὶ πάντα
συνυφαίνουσαν ὀρθότατα, τοῦ κοινοῦ τῇ κλήσει
περιλαβόντες τὴν δύναμιν αὐτῆς, προσαγορεύοιμεν
δικαιότατ' ἄν, ὡς ἔοικε, πολιτικήν.
787. (Νεώτερος Σωκράτης)
παντάπασι μὲν οὖν.
788. (Ξένος)
οὐκοῦν δὴ καὶ κατὰ τὸ τῆς ὑφαντικῆς παράδειγμα
βουλοίμεθ' ἂν ἐπεξελθεῖν αὐτὴν νῦν, ὅτε καὶ πάντα τὰ γένη
τὰ κατὰ πόλιν δῆλα ἡμῖν γέγονε;
789. (Νεώτερος Σωκράτης)
καὶ σφόδρα γε.
| [305] (L’ÉTRANGER)
Ne déclarerons-nous pas qu’elle commande à l’autre, si nous voulons rester
fidèles à nos affirmations précédentes ?
(SOCRATE LE JEUNE)
C’est mon avis.
(L’ÉTRANGER)
Mais à cet art si savant et si important qu’est l’art de la guerre en son
ensemble, quel autre art nous aviserons-nous de lui donner pour maître, sinon le
véritable art politique ?
(SOCRATE LE JEUNE)
Nous ne lui en donnerons pas d’autre.
(L’ÉTRANGER)
Nous n’admettrons donc pas que la science des généraux soit la science
politique, puisqu’elle est à son service ?
(SOCRATE LE JEUNE)
Il n’y a pas d’apparence.
(L’ÉTRANGER)
Allons maintenant, examinons aussi la puissance des magistrats, quand ils
rendent des jugements droits.
(SOCRATE LE JEUNE)
Très volontiers.
(L’ÉTRANGER)
Va-t-elle donc plus loin qu’à juger les contrats, d’après toutes les lois
existantes qu’elle a reçues du roi législateur, et à déclarer, en se réglant sur
elles, ce qui a été classé comme juste ou comme injuste, montrant comme vertu
particulière que ni les présents, ni la crainte, ni la pitié, ni non plus la
haine, ni l’amitié ne peuvent la gagner et la résoudre à trancher les différends
des parties contrairement à l’ordre établi par le législateur ?
(SOCRATE LE JEUNE)
Non, son action ne va guère au-delà de ce que tu as dit.
(L’ÉTRANGER)
Nous voyons donc que la force des juges n’est point la force royale, mais la
gardienne des lois et la servante de la royauté.
(SOCRATE LE JEUNE)
Il le semble.
(L’ÉTRANGER)
Constatons donc, après avoir examiné toutes les sciences précitées, qu’aucune
d’elles ne nous est apparue comme étant la science politique ; car la science
véritablement royale ne doit pas agir elle-même, mais commander à celles qui
sont capables d’agir ; elle connaît les occasions favorables ou défavorables
pour commencer et mettre en train les plus grandes entreprises dans les cités ;
c’est aux autres à exécuter ce qu’elle prescrit.
(SOCRATE LE JEUNE)
C’est juste.
(L’ÉTRANGER)
Ainsi les sciences que nous avons passées en revue tout à l’heure ne se
commandent ni les unes aux autres, ni à elles-mêmes, mais chacune d’elles, ayant
sa sphère d’activité particulière, a reçu justement un nom particulier
correspondant à sa fonction propre.
(SOCRATE LE JEUNE)
Il le semble du moins.
(L’ÉTRANGER)
Mais celle qui commande à toutes ces sciences et qui veille aux lois et à tous
les intérêts de l’Etat, en tissant tout ensemble de la manière la plus parfaite,
nous avons tout à fait le droit, ce me semble, pour désigner d’un nom
compréhensif son pouvoir sur la communauté, de l’appeler politique.
(SOCRATE LE JEUNE)
Certainement.
(L’ÉTRANGER)
XLIV. — Or çà, ne voudrions-nous pas expliquer la politique à son tour sur le
modèle du tissage, à présent que tous les genres de sciences contenus dans la
cité sont devenus clairs pour nous ?
(SOCRATE LE JEUNE)
Oui, nous le voulons, et même fortement.
|