HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Le Politique, dialogue complet

Page 309

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[304] τούτων δ' ἐστί που στρατηγία καὶ δικαστικὴ καὶ ὅση (304a) βασιλικῇ κοινωνοῦσα ῥητορεία πείθουσα τὸ δίκαιον συνδιακυβερνᾷ τὰς ἐν ταῖς πόλεσι πράξεις, δὴ τίνι τρόπῳ ῥᾷστά τις ἀπομερίζων δείξει γυμνὸν καὶ μόνον ἐκεῖνον καθ' αὑτὸν τὸν ζητούμενον ὑφ' ἡμῶν; 741. (Νεώτερος Σωκράτης) δῆλον ὅτι τοῦτό πῃ δρᾶν πειρατέον. 742. (Ξένος) πείρας μὲν τοίνυν ἕνεκα φανερὸς ἔσται, διὰ δὲ μουσικῆς αὐτὸν ἐγχειρητέον δηλῶσαι. καί μοι λέγε. 743. (Νεώτερος Σωκράτης) τὸ ποῖον; 744. (304b) (Ξένος) μουσικῆς ἔστι πού τις ἡμῖν μάθησις, καὶ ὅλως τῶν περὶ χειροτεχνίας ἐπιστημῶν; 745. (Νεώτερος Σωκράτης) ἔστιν. 746. (Ξένος) τί δέ; τὸ δ' αὖ τούτων ἡντινοῦν εἴτε δεῖ μανθάνειν ἡμᾶς εἴτε μή, πότερα φήσομεν ἐπιστήμην αὖ καὶ ταύτην εἶναί τινα περὶ αὐτὰ ταῦτα, πῶς; 747. (Νεώτερος Σωκράτης) οὕτως, εἶναι φήσομεν. 748. (Ξένος) οὐκοῦν ἑτέραν ὁμολογήσομεν ἐκείνων εἶναι ταύτην; 749. (Νεώτερος Σωκράτης) ναί. 750. (Ξένος) πότερα δὲ αὐτῶν οὐδεμίαν ἄρχειν δεῖν ἄλλην ἄλλης, (304c) ἐκείνας ταύτης, ταύτην δεῖν ἐπιτροπεύουσαν ἄρχειν συμπασῶν τῶν ἄλλων; 751. (Νεώτερος Σωκράτης) ταύτην ἐκείνων. 752. (Ξένος) εἰ δεῖ μανθάνειν μὴ τῆς μανθανομένης καὶ διδασκούσης ἄρα σύ γε ἀποφαίνῃ δεῖν ἡμῖν ἄρχειν; 753. (Νεώτερος Σωκράτης) σφόδρα γε. 754. (Ξένος) καὶ τὴν εἰ δεῖ πείθειν ἄρα μὴ τῆς δυναμένης πείθειν; 755. (Νεώτερος Σωκράτης) πῶς δ' οὔ; 756. (Ξένος) εἶεν, τίνι τὸ πειστικὸν οὖν ἀποδώσομεν ἐπιστήμῃ (304d) πλήθους τε καὶ ὄχλου διὰ μυθολογίας ἀλλὰ μὴ διὰ διδαχῆς; 757. (Νεώτερος Σωκράτης) φανερὸν οἶμαι καὶ τοῦτο ῥητορικῇ δοτέον ὄν. 758. (Ξένος) τὸ δ' εἴτε διὰ πειθοῦς εἴτε καὶ διά τινος βίας δεῖ πράττειν πρός τινας ὁτιοῦν καὶ τὸ παράπαν ἔχειν, τοῦτ' αὖ ποίᾳ προσθήσομεν ἐπιστήμῃ; 759. (Νεώτερος Σωκράτης) τῇ τῆς πειστικῆς ἀρχούσῃ καὶ λεκτικῆς. 760. (Ξένος) εἴη δ' ἂν οὐκ ἄλλη τις, ὡς οἶμαι, πλὴν τοῦ πολιτικοῦ δύναμις. 761. (Νεώτερος Σωκράτης) κάλλιστ' εἴρηκας. 762. (Ξένος) καὶ τοῦτο μὲν ἔοικε ταχὺ κεχωρίσθαι πολιτικῆς τὸ (304e) ῥητορικόν, ὡς ἕτερον εἶδος ὄν, ὑπηρετοῦν μὴν ταύτῃ. 763. (Νεώτερος Σωκράτης) ναί. 764. (Ξένος) τί δὲ περὶ τῆς τοιᾶσδ' αὖ δυνάμεως διανοητέον; 765. (Νεώτερος Σωκράτης) ποίας; 766. (Ξένος) τῆς ὡς πολεμητέον ἑκάστοις οἷς ἂν προελώμεθα πολεμεῖν, εἴτε αὐτὴν ἄτεχνον εἴτε ἔντεχνον ἐροῦμεν; 767. (Νεώτερος Σωκράτης) καὶ πῶς ἂν ἄτεχνον διανοηθεῖμεν, ἥν γε στρατηγικὴ καὶ πᾶσα πολεμικὴ πρᾶξις πράττει; 768. (Ξένος) τὴν δὲ εἴτε πολεμητέον εἴτε διὰ φιλίας ἀπαλλακτέον οἵαν τε καὶ ἐπιστήμονα διαβουλεύσασθαι, ταύτης ἑτέραν ὑπολάβωμεν τὴν αὐτὴν ταύτῃ; 769. (Νεώτερος Σωκράτης) τοῖς πρόσθεν ἀναγκαῖον ἑπομένοισιν ἑτέραν. [304] Tels sont l’art militaire, la jurisprudence et tout cet art de la parole associé à la science royale, qui persuade le juste, et gouverne de concert avec elle les affaires de l’Etat. Maintenant quel serait le moyen le plus aisé de les éliminer et de faire paraître nu et seul en lui-même celui que nous cherchons ? (SOCRATE LE JEUNE) Il est évident que c’est ce qu’il faut essayer de faire par quelque moyen. (L’ÉTRANGER) S’il ne tient qu’à essayer, nous le découvrirons sûrement. Mais il nous faut recourir à la musique pour le bien faire voir. Dis-moi donc. (SOCRATE LE JEUNE) Quoi ? (L’ÉTRANGER) Il y a bien, n’est-ce pas, un apprentissage de la musique et en général des sciences qui ont pour objet le travail manuel ? (SOCRATE LE JEUNE) oui. (L’ÉTRANGER) Mais dis-moi encore : décider s’il faut apprendre ou non telle ou telle de ces sciences, ne dirons-nous pas aussi que c’est une science qui se rapporte à ces sciences mêmes ? ou bien que dirons-nous ? (SOCRATE LE JEUNE) Nous dirons que c’est une science qui se rapporte aux autres. (L’ÉTRANGER) Ne conviendrons-nous pas qu’elle en diffère ? (SOCRATE LE JEUNE) Si. (L’ÉTRANGER) Dirons-nous aussi qu’aucune d’elles ne doit commander à aucune autre, ou que les premières doivent commander à celle-ci, ou que celle-ci doit présider et commander toutes les autres ? (SOCRATE LE JEUNE) Que celle-ci doit commander aux autres. (L’ÉTRANGER) Ainsi tu déclares que c’est à la science qui décide s’il faut ou non apprendre celle qui est apprise et qui enseigne que nous devons attribuer le commandement ? (SOCRATE LE JEUNE) Catégoriquement. (L’ÉTRANGER) Et celle qui décide s’il faut ou non persuader, doit-elle commander à celle qui sait persuader ? (SOCRATE LE JEUNE) Sans aucun doute. (L’ÉTRANGER) Et maintenant, à quelle science attribuerons-nous le pouvoir de persuader la foule et la populace en leur contant des fables au lieu de les instruire ? (SOCRATE LE JEUNE) Il est clair, je pense, qu’il faut l’attribuer à la rhétorique. (L’ÉTRANGER) Et le pouvoir de décider s’il faut faire telle ou telle chose et agir envers certaines personnes, en employant la persuasion ou la violence, ou s’il faut ne rien faire du tout, à quelle science l’attribuerons-nous ? (SOCRATE LE JEUNE) A celle qui commande à l’art de persuader et à l’art de dire. (L’ÉTRANGER) Et celle-là n’est pas autre, je pense, que la capacité du politique. (SOCRATE LE JEUNE) C’est fort bien dit. (L’ÉTRANGER) Nous avons eu vite fait, ce me semble, de séparer de la politique cette fameuse rhétorique, en tant qu’elle est d’une autre espèce, mais subordonnée à elle. (SOCRATE LE JEUNE) Oui. (L’ÉTRANGER) XLIII. — Et de cette autre faculté, que faut-il en penser ? (SOCRATE LE JEUNE) De quelle faculté ? (L’ÉTRANGER) De celle qui sait comment il faut faire la guerre à ceux à qui nous déciderons de la faire. Dirons-nous qu’elle est étrangère à l’art ou qu’elle relève de l’art ? (SOCRATE LE JEUNE) Comment croire qu’elle est étrangère à l’art, quand on la voit en action dans la stratégie et dans toutes les opérations de la guerre ? (L’ÉTRANGER) Mais celle qui sait et peut décider s’il faut faire la guerre ou traiter à l’amiable, la regarderons-nous comme différente de la précédente ou comme identique ? (SOCRATE LE JEUNE) D’après ce qui a été dit précédemment, il faut la regarder comme différente.


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Dernière mise à jour : 7/06/2007