HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Le Politique, dialogue complet

Page 296

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[296] μὴ ἐξέστω δὴ (296a) παρὰ ταῦτα ἕτερα προστάττειν; καὶ τοῦτο τὸ ἀπόρρημα οὐδὲν ἧττον ἂν ἐκείνου τῇ ἀληθείᾳ γελοῖον φαίνοιτο; 643. (Νεώτερος Σωκράτης) τί μήν; 644. (Ξένος) οἶσθ' οὖν ἐπὶ τῷ τοιούτῳ λόγον τὸν παρὰ τῶν πολλῶν λεγόμενον; 645. (Νεώτερος Σωκράτης) οὐκ ἐννοῶ νῦν γ' οὕτως. 646. (Ξένος) καὶ μὴν εὐπρεπής. φασὶ γὰρ δὴ δεῖν, εἴ τις γιγνώσκει παρὰ τοὺς τῶν ἔμπροσθεν βελτίους νόμους, νομοθετεῖν τὴν ἑαυτοῦ πόλιν ἕκαστον πείσαντα, ἄλλως δὲ μή. 647. (Νεώτερος Σωκράτης) τί οὖν; οὐκ ὀρθῶς; 648. (296b) (Ξένος) ἴσως. ἂν δ' οὖν μὴ πείθων τις βιάζηται τὸ βέλτιον, ἀπόκριναι, τί τοὔνομα τῆς βίας ἔσται; μὴ μέντοι πω, περὶ δὲ τῶν ἔμπροσθεν πρότερον. 649. (Νεώτερος Σωκράτης) ποῖον δὴ λέγεις; 650. (Ξένος) ἄν τις ἄρα μὴ πείθων τὸν ἰατρευόμενον, ἔχων δὲ ὀρθῶς τὴν τέχνην, παρὰ τὰ γεγραμμένα τὸ βέλτιον ἀναγκάζῃ δρᾶν παῖδα τινα ἄνδρα καὶ γυναῖκα, τί τοὔνομα τῆς βίας ἔσται ταύτης; ἆρ' οὐ πᾶν μᾶλλον τὸ παρὰ τὴν τέχνην λεγόμενον ἁμάρτημα τὸ νοσῶδες; καὶ πάντα ὀρθῶς (296c) εἰπεῖν ἔστι πρότερον τῷ βιασθέντι περὶ τὸ τοιοῦτον πλὴν ὅτι νοσώδη καὶ ἄτεχνα πέπονθεν ὑπὸ τῶν βιασαμένων ἰατρῶν; 651. (Νεώτερος Σωκράτης) ἀληθέστατα λέγεις. 652. (Ξένος) τί δὲ ἡμῖν δὴ τὸ παρὰ τὴν πολιτικὴν τέχνην ἁμάρτημα λεγόμενόν ἐστιν; ἆρ' οὐ τὸ αἰσχρὸν καὶ (τὸ) κακὸν καὶ ἄδικον; 653. (Νεώτερος Σωκράτης) παντάπασί γε. 654. (Ξένος) τῶν δὴ βιασθέντων παρὰ τὰ γεγραμμένα καὶ πάτρια δρᾶν ἕτερα δικαιότερα καὶ ἀμείνω καὶ καλλίω τῶν ἔμπροσθεν, (296d) φέρε, τὸν τῶν τοιούτων αὖ ψόγον περὶ τῆς τοιαύτης βίας, ἆρ', εἰ μέλλει μὴ καταγελαστότατος εἶναι πάντων, πάντ' αὐτῷ μᾶλλον λεκτέον ἑκάστοτε πλὴν ὡς αἰσχρὰ καὶ ἄδικα καὶ κακὰ πεπόνθασιν οἱ βιασθέντες ὑπὸ τῶν βιασαμένων; 655. (Νεώτερος Σωκράτης) ἀληθέστατα λέγεις. 656. (Ξένος) ἀλλ' ἆρα ἐὰν μὲν πλούσιος βιασάμενος , δίκαια, ἂν δ' ἄρα πένης, ἄδικα τὰ βιασθέντα ἐστίν; κἂν πείσας κἂν μὴ πείσας τις, πλούσιος πένης, κατὰ γράμματα (296e) παρὰ γράμματα, δρᾷ (μὴ σύμφορα ) σύμφορα, τοῦτον δεῖ καὶ περὶ ταῦτα τὸν ὅρον εἶναι τόν γε ἀληθινώτατον ὀρθῆς πόλεως διοικήσεως, ὃν σοφὸς καὶ ἀγαθὸς ἀνὴρ διοικήσει τὸ τῶν ἀρχομένων; [296] il lui serait interdit de les remplacer par d’autres ! Est-ce qu’une telle interdiction ne paraîtrait pas réellement tout aussi ridicule dans ce cas que dans l’autre ? (SOCRATE LE JEUNE) Si, assurément. (L’ÉTRANGER) XXXV. — Sais-tu ce qu’on dit généralement à ce sujet ? (SOCRATE LE JEUNE) Cela ne me revient pas ainsi sur-le-champ. (L’ÉTRANGER) C’est pourtant bien spécieux. On dit, en effet, que, si un homme connaît des lois meilleures que celles des ancêtres, il ne doit les donner à sa patrie qu’après avoir persuadé chacun de ses concitoyens ; autrement, non. (SOCRATE LE JEUNE) Eh bien, n’est-ce pas juste ? (L’ÉTRANGER) Peut-être. En tout cas, si quelqu’un, au lieu de les persuader, leur impose de force des lois meilleures, réponds, quel nom faudra-t-il donner à son coup de force ? Mais non, pas encore : revenons d’abord à ce que nous disions plus haut. (SOCRATE LE JEUNE) Que veux-tu dire ? (L’ÉTRANGER) Si un médecin qui entend bien son métier, au lieu d’user de persuasion, contraint son malade, enfant ou homme fait, ou femme, à suivre un meilleur traitement, en dépit des préceptes écrits, quel nom donnera-t-on à une telle violence ? Tout autre nom, n’est-ce pas ? que celui dont on appelle la faute contre l’art, l’erreur fatale à la santé. Et le patient ainsi traité aurait le droit de tout dire sur son cas, sauf qu’il a été soumis par les médecins qui lui ont fait violence à un traitement nuisible à sa santé et contraire à l’art. (SOCRATE LE JEUNE) C’est parfaitement vrai. (L’ÉTRANGER) Mais qu’est-ce que nous appelons erreur dans l’art politique ? N’est-ce pas la malhonnêteté, la méchanceté et l’injustice ? (SOCRATE LE JEUNE) C’est exactement cela. (L’ÉTRANGER) Or, quand on a été contraint de faire contre les lois écrites et l’usage traditionnel des choses plus justes, meilleures et plus belles qu’auparavant, voyons, si l’on blâme cet usage de la force, ne sera-t-on pas toujours, à moins qu’on ne veuille se rendre absolument ridicule, autorisé à tout dire plutôt que de prétendre que les victimes de ces violences ont subi des traitements honteux, injustes, mauvais ? (SOCRATE LE JEUNE) C’est parfaitement vrai. (L’ÉTRANGER) Mais faut-il dire que la violence est juste, si son auteur est riche, et injuste s’il est pauvre ? Ne faut-il pas plutôt, lorsqu’un homme, qu’il ait ou n’ait pas persuadé les citoyens, qu’il soit riche ou qu’il soit pauvre, qu’il agisse suivant ou contre les lois écrites, fait des choses utiles, voir en cela le critère le plus sûr d’une juste administration de l’Etat, critère d’après lequel l’homme sage et bon administrera les affaires de ses sujets ?


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Dernière mise à jour : 7/06/2007