[269] (269a) (Ξένος)
οὐδαμῶς, ἀλλὰ τὸ περὶ τῆς μεταβολῆς δύσεώς τε καὶ
ἀνατολῆς ἡλίου καὶ τῶν ἄλλων ἄστρων, ὡς ἄρα ὅθεν μὲν
ἀνατέλλει νῦν εἰς τοῦτον τότε τὸν τόπον ἐδύετο, ἀνέτελλε
δ' ἐκ τοῦ ἐναντίου, τότε δὲ δὴ μαρτυρήσας ἄρα ὁ θεὸς Ἀτρεῖ
μετέβαλεν αὐτὸ ἐπὶ τὸ νῦν σχῆμα.
265. (Νεώτερος Σωκράτης)
λέγεται γὰρ οὖν δὴ καὶ τοῦτο.
266. (Ξένος)
καὶ μὴν αὖ καὶ τήν γε βασιλείαν ἣν ἦρξε Κρόνος πολλῶν
ἀκηκόαμεν.
267. (269b) (Νεώτερος Σωκράτης)
πλείστων μὲν οὖν.
268. (Ξένος)
τί δέ; τὸ τοὺς ἔμπροσθεν φύεσθαι γηγενεῖς καὶ μὴ ἐξ
ἀλλήλων γεννᾶσθαι;
269. (Νεώτερος Σωκράτης)
καὶ τοῦτο ἓν τῶν πάλαι λεχθέντων.
270. (Ξένος)
ταῦτα τοίνυν ἔστι μὲν σύμπαντα ἐκ ταὐτοῦ πάθους, καὶ πρὸς
τούτοις ἕτερα μυρία καὶ τούτων ἔτι θαυμαστότερα, διὰ δὲ
χρόνου πλῆθος τὰ μὲν αὐτῶν ἀπέσβηκε, τὰ δὲ διεσπαρμένα
εἴρηται χωρὶς ἕκαστα ἀπ' ἀλλήλων. ὃ δ' ἐστὶν πᾶσι (269c)
τούτοις αἴτιον τὸ πάθος οὐδεὶς εἴρηκεν, νῦν δὲ δὴ
λεκτέον, εἰς γὰρ τὴν τοῦ βασιλέως ἀπόδειξιν πρέψει ῥηθέν.
271. (Νεώτερος Σωκράτης)
κάλλιστ' εἶπες, καὶ λέγε μηδὲν ἐλλείπων.
272. (Ξένος)
ἀκούοις ἄν. τὸ γὰρ πᾶν τόδε τοτὲ μὲν αὐτὸς ὁ θεὸς
συμποδηγεῖ πορευόμενον καὶ συγκυκλεῖ, τοτὲ δὲ ἀνῆκεν,
ὅταν αἱ περίοδοι τοῦ προσήκοντος αὐτῷ μέτρον εἰλήφωσιν
ἤδη χρόνου, τὸ δὲ πάλιν αὐτόματον εἰς τἀναντία
περιάγεται, (269d) ζῷον ὂν καὶ φρόνησιν εἰληχὸς ἐκ τοῦ
συναρμόσαντος αὐτὸ κατ' ἀρχάς. τοῦτο δὲ αὐτῷ τὸ
ἀνάπαλιν ἰέναι διὰ τόδ' ἐξ ἀνάγκης ἔμφυτον γέγονε.
273. (Νεώτερος Σωκράτης)
διὰ τὸ ποῖον δή;
274. (Ξένος)
τὸ κατὰ ταὐτὰ καὶ ὡσαύτως ἔχειν ἀεὶ καὶ ταὐτὸν εἶναι τοῖς
πάντων θειοτάτοις προσήκει μόνοις, σώματος δὲ φύσις οὐ
ταύτης τῆς τάξεως. ὃν δὲ οὐρανὸν καὶ κόσμον
ἐπωνομάκαμεν, πολλῶν μὲν καὶ μακαρίων παρὰ τοῦ
γεννήσαντος μετείληφεν, ἀτὰρ οὖν δὴ κεκοινώνηκέ γε
(269e) καὶ σώματος, ὅθεν αὐτῷ μεταβολῆς ἀμοίρῳ γίγνεσθαι
διὰ παντὸς ἀδύνατον, κατὰ δύναμίν γε μὴν ὅτι μάλιστα ἐν
τῷ αὐτῷ κατὰ ταὐτὰ μίαν φορὰν κινεῖται, διὸ τὴν
ἀνακύκλησιν εἴληχεν, ὅτι σμικροτάτην τῆς αὑτοῦ
κινήσεως παράλλαξιν. αὐτὸ δὲ ἑαυτὸ στρέφειν ἀεὶ σχεδὸν
οὐδενὶ δυνατὸν πλὴν τῷ τῶν κινουμένων αὖ πάντων
ἡγουμένῳ, κινεῖν δὲ τούτῳ τοτὲ μὲν ἄλλως, αὖθις δὲ
ἐναντίως οὐ θέμις. ἐκ πάντων δὴ τούτων τὸν κόσμον μήτε
αὐτὸν χρὴ φάναι στρέφειν ἑαυτὸν ἀεί,
| [269] (L’ÉTRANGER)
Non pas, mais du changement du coucher et du lever du soleil et des autres
astres, qui se couchaient alors à l’endroit où ils se lèvent aujourd’hui et se
levaient du côté opposé. C’est précisément à cette occasion que le dieu, pour
témoigner en faveur d’Atrée, changea cet ordre en celui qui existe aujourd’hui.
(SOCRATE LE JEUNE)
Effectivement, on raconte aussi cela.
(L’ÉTRANGER)
Il y a aussi le règne de Cronos que nous avons souvent entendu répéter.
(SOCRATE LE JEUNE)
Oui, très souvent.
(L’ÉTRANGER)
Et aussi cette tradition que les hommes d’avant nous naissaient de la terre au
lieu de s’engendrer les uns les autres.
(SOCRATE LE JEUNE)
Oui, c’est aussi là un de nos vieux récits.
(L’ÉTRANGER)
Eh bien, tous ces prodiges et mille autres encore plus merveilleux ont leur
source dans le même événement ; mais la longueur du temps qui s’est écoulé a
fait oublier les uns, tandis que les autres se sont fragmentés et ont donné lieu
à des récits séparés. Quant à l’événement qui a été cause de tous ces prodiges,
personne n’en a parlé, mais c’est le moment de le raconter ; car le récit en
servira à définir le roi.
(SOCRATE LE JEUNE)
XIII. — Voilà qui est fort bien dit. Maintenant parle sans rien omettre.
(L’ÉTRANGER)
Ecoute. Cet univers où nous sommes, tantôt le dieu lui-même dirige sa marche et
le fait tourner, tantôt il le laisse aller, quand ses révolutions ont rempli la
mesure du temps qui lui est assigné ; alors il tourne de lui-même en sens
inverse, parce qu’il est un être animé et qu’il a été doué d’intelligence par
celui qui l’a organisé au début. Quant à cette disposition à la marche
rétrograde, elle est nécessairement innée en lui, pour la raison que voici.
(SOCRATE LE JEUNE)
Quelle raison ?
(L’ÉTRANGER)
Etre toujours dans le même état et de la même manière et rester identique
n’appartient qu’aux êtres les plus divins de tous ; mais la nature du corps
n’est pas de cet ordre. Or cet être que nous avons nommé ciel et monde, bien
qu’il ait reçu de son créateur une foule de dons bienheureux, ne laisse pas de
participer du corps. Par suite, il lui est impossible d’être entièrement exempt
de changement, mais il se meut, autant qu’il en est capable, à la même place, de
la même manière et d’un même mouvement. Aussi a-t-il reçu le mouvement
circulaire inverse, qui est celui qui l’écarte le moins de son mouvement original.
Mais quant à se faire tourner soi-même éternellement, cela n’est guère possible
qu’à celui qui dirige tout ce qui se meut, et à celui-là la loi divine interdit
de mouvoir tantôt dans tel sens, tantôt dans un sens opposé. Il résulte de tout
cela qu’il ne faut dire ni que le monde se meut lui-même éternellement,
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