[268] (268a) παντάπασι τῷ λόγῳ διαμάχοιντ' ἂν οὗτοι
σύμπαντες, ὡς σφεῖς τῆς τροφῆς ἐπιμελοῦνται τῆς
ἀνθρωπίνης, οὐ μόνον ἀγελαίων ἀνθρώπων ἀλλὰ καὶ τῆς τῶν
ἀρχόντων αὐτῶν;
247. (Νεώτερος Σωκράτης)
οὐκοῦν ὀρθῶς ἂν λέγοιεν;
248. (Ξένος)
ἴσως. καὶ τοῦτο μὲν ἐπισκεψόμεθα, τόδε δὲ ἴσμεν, ὅτι
βουκόλῳ γε οὐδεὶς ἀμφισβητήσει περὶ τούτων οὐδενός,
ἀλλ' αὐτὸς τῆς ἀγέλης τροφὸς ὁ βουφορβός, αὐτὸς ἰατρός,
αὐτὸς οἷον νυμφευτὴς καὶ περὶ τοὺς τῶν γιγνομένων
τόκους (268b) καὶ λοχείας μόνος ἐπιστήμων τῆς
μαιευτικῆς. ἔτι τοίνυν παιδιᾶς καὶ μουσικῆς ἐφ' ὅσον
αὐτοῦ τὰ θρέμματα φύσει μετείληφεν, οὐκ ἄλλος κρείττων
παραμυθεῖσθαι καὶ κηλῶν πραύ̈νειν, μετά τε ὀργάνων καὶ
ψιλῷ τῷ στόματι τὴν τῆς αὑτοῦ ποίμνης ἄριστα
μεταχειριζόμενος μουσικήν. καὶ δὴ καὶ τῶν ἄλλων πέρι
νομέων ὁ αὐτὸς τρόπος. ἦ γάρ;
249. (Νεώτερος Σωκράτης)
ὀρθότατα.
250. (Ξένος)
πῶς οὖν ἡμῖν ὁ λόγος ὀρθὸς φανεῖται καὶ ἀκέραιος (268c) ὁ
περὶ τοῦ βασιλέως, ὅταν αὐτὸν νομέα καὶ τροφὸν ἀγέλης
ἀνθρωπίνης θῶμεν μόνον ἐκκρίνοντες μυρίων ἄλλων
ἀμφισβητούντων;
251. (Νεώτερος Σωκράτης)
οὐδαμῶς.
252. (Ξένος)
οὐκοῦν ὀρθῶς ὀλίγον ἔμπροσθεν ἐφοβήθημεν
ὑποπτεύσαντες μὴ λέγοντες μέν τι τυγχάνοιμεν σχῆμα
βασιλικόν, οὐ μὴν ἀπειργασμένοι γε εἶμέν πω δι'
ἀκριβείας τὸν πολιτικόν, ἕως ἂν τοὺς περικεχυμένους
αὐτῷ καὶ τῆς συννομῆς αὐτῷ ἀντιποιουμένους
περιελόντες καὶ χωρίσαντες ἀπ' ἐκείνων καθαρὸν μόνον
αὐτὸν ἀποφήνωμεν;
253. (268d) (Νεώτερος Σωκράτης)
ὀρθότατα μὲν οὖν.
254. (Ξένος)
τοῦτο τοίνυν, ὦ Σώκρατες, ἡμῖν ποιητέον, εἰ μὴ μέλλομεν
ἐπὶ τῷ τέλει καταισχῦναι τὸν λόγον.
255. (Νεώτερος Σωκράτης)
ἀλλὰ μὴν οὐδαμῶς τοῦτό γε δραστέον.
256. (Ξένος)
πάλιν τοίνυν ἐξ ἄλλης ἀρχῆς δεῖ καθ' ἑτέραν ὁδὸν
πορευθῆναί τινα.
257. (Νεώτερος Σωκράτης)
ποίαν δή;
258. (Ξένος)
σχεδὸν παιδιὰν ἐγκερασαμένους, συχνῷ γὰρ μέρει δεῖ
μεγάλου μύθου προσχρήσασθαι, καὶ τὸ λοιπὸν δή, καθάπερ
(268e) ἐν τοῖς πρόσθεν, μέρος ἀεὶ μέρους ἀφαιρουμένους ἐπ'
ἄκρον ἀφικνεῖσθαι τὸ ζητούμενον. οὐκοῦν χρή;
259. (Νεώτερος Σωκράτης)
πάνυ μὲν οὖν.
260. (Ξένος)
ἀλλὰ δὴ τῷ μύθῳ μου πάνυ πρόσεχε τὸν νοῦν, καθάπερ οἱ
παῖδες, πάντως οὐ πολλὰ ἐκφεύγεις παιδιὰς ἔτη.
261. (Νεώτερος Σωκράτης)
λέγοις ἄν.
262. (Ξένος)
ἦν τοίνυν καὶ ἔτι ἔσται τῶν πάλαι λεχθέντων πολλά τε
ἄλλα καὶ δὴ καὶ τὸ περὶ τὴν Ἀτρέως τε καὶ Θυέστου
λεχθεῖσαν ἔριν φάσμα. ἀκήκοας γάρ που καὶ
ἀπομνημονεύεις ὅ φασι γενέσθαι τότε.
263. (Νεώτερος Σωκράτης)
τὸ περὶ τῆς χρυσῆς ἀρνὸς ἴσως σημεῖον φράζεις.
| [268] que ce sont eux qui s’occupent de nourrir les hommes, et non seulement
ceux du troupeau, mais aussi leurs chefs ?
(SOCRATE LE JEUNE)
N’auraient-ils pas raison de le soutenir ?
(L’ÉTRANGER)
Peut-être : c’est une autre question à examiner. Ce que nous savons, c’est que
personne ne contestera au bouvier aucun de ces titres. C’est bien le bouvier,
lui seul, qui nourrit le troupeau, lui qui en est le médecin, lui qui en est, si
je puis dire, le marieur, lui qui, expert en accouchement, aide à la naissance
des petits et à la délivrance des mères. Ajoute que, pour les jeux et la
musique, dans la mesure où la nature permet à ses nourrissons d’y prendre part,
nul autre ne s’entend mieux à les égayer et à les apprivoiser en les charmant,
et, qu’il se serve d’instruments ou seulement de sa bouche, il exécute à
merveille les airs qui conviennent à son troupeau. Et il en est de même des
autres pasteurs, n’est-il pas vrai ?
(SOCRATE LE JEUNE)
Parfaitement vrai.
(L’ÉTRANGER)
Comment donc admettre que nous avons défini le roi d’une manière juste et
distincte, quand nous l’avons proclamé seul pasteur et nourricier du troupeau
humain et séparé de mille autres qui lui disputent ce titre ?
(SOCRATE LE JEUNE)
On ne peut l’admettre en aucune façon.
(L’ÉTRANGER)
Est-ce que nos appréhensions n’étaient pas fondées, quand tout à l’heure le
soupçon nous est venu que, si nous pouvions avoir rencontré en discutant
quelques traits du caractère royal, nous n’avions pas encore pour cela achevé
exactement le portrait de l’homme d’Etat, tant que nous n’aurions pas écarté
ceux qui se pressent autour de lui et se prétendent pasteurs comme lui et que
nous ne l’aurions pas séparé d’eux, pour le montrer, lui seul, dans toute sa pureté ?
(SOCRATE LE JEUNE)
Elles étaient très justes.
(L’ÉTRANGER)
C’est donc là, Socrate, ce que nous avons à faire, si, à la fin de notre
discussion, nous ne voulons pas avoir à en rougir.
(SOCRATE LE JEUNE)
C’est ce qu’il faut éviter à tout prix.
(L’ÉTRANGER)
XII. — Il faut donc partir d’un autre point de vue et suivre une route différente.
(SOCRATE LE JEUNE)
Laquelle ?
(L’ÉTRANGER)
Mêlons à ce débat une sorte d’amusement. Il nous faut en effet faire usage d’une
bonne partie d’une vaste légende, après quoi, séparant toujours, comme nous
l’avons fait précédemment, une partie d’une partie précédente, nous arriverons
au terme de notre recherche. N’est-ce pas ainsi qu’il faut procéder ?
(SOCRATE LE JEUNE)
Certainement si.
(L’ÉTRANGER)
Prête donc à ma fable toute ton attention, comme les enfants. Aussi bien il n’y
a pas beaucoup d’années que tu as quitté les jeux de l’enfance.
(SOCRATE LE JEUNE)
Parle, je te prie.
(L’ÉTRANGER)
Parmi tant d’autres traditions antiques qui ont eu et qui auront cours encore,
je relève le prodige qui marqua la fameuse querelle d’Atrée et de Thyeste. Tu
as, je pense, entendu raconter et tu te rappelles ce qu’on dit qui arriva alors ?
(SOCRATE LE JEUNE)
Tu veux sans doute parler du prodige de la brebis d’or.
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