[267] (267a) (Νεώτερος Σωκράτης)
καλῶς καὶ καθαπερεὶ χρέος ἀπέδωκάς μοι τὸν λόγον,
προσθεὶς τὴν ἐκτροπὴν οἷον τόκον καὶ ἀναπληρώσας αὐτόν.
228. (Ξένος)
φέρε δὴ καὶ συνείρωμεν ἐπανελθόντες ἐπὶ τὴν ἀρχὴν μέχρι
τῆς τελευτῆς τὸν λόγον τοῦ ὀνόματος τῆς τοῦ πολιτικοῦ
τέχνης.
229. (Νεώτερος Σωκράτης)
πάνυ μὲν οὖν.
230. (Ξένος)
τῆς γνωστικῆς τοίνυν ἐπιστήμης ἡμῖν ἦν κατ' ἀρχὰς μέρος
ἐπιτακτικόν, τούτου δὲ ἀπεικασθὲν τὸ μόριον
αὐτεπιτακτικὸν (267b) ἐρρήθη. ζῳοτροφικὴ δὲ πάλιν
αὐτεπιτακτικῆς οὐ τὸ σμικρότατον τῶν γενῶν
ἀπεσχίζετο, καὶ ζῳοτροφικῆς εἶδος ἀγελαιοτροφικόν,
ἀγελαιοτροφικοῦ δ' αὖ πεζονομικόν, τοῦ δὲ πεζονομικοῦ
μάλιστα ἀπετέμνετο τέχνη τῆς ἀκεράτου φύσεως
θρεπτική. ταύτης δ' αὖ τὸ μέρος οὐκ ἔλαττον τριπλοῦν
συμπλέκειν ἀναγκαῖον, ἂν εἰς ἕν τις αὐτὸ ὄνομα
συναγαγεῖν βουληθῇ, γενέσεως ἀμείκτου νομευτικὴν
ἐπιστήμην προσαγορεύων. (267c) τὸ δ' ἀπὸ τούτου τμῆμα, ἐπὶ
ποίμνῃ δίποδι μέρος ἀνθρωπονομικὸν ἔτι λειφθὲν μόνον,
τοῦτ' αὐτό ἐστιν ἤδη τὸ ζητηθέν, ἅμα βασιλικὸν ταὐτὸν
κληθὲν καὶ πολιτικόν.
231. (Νεώτερος Σωκράτης)
παντάπασι μὲν οὖν.
232. (Ξένος)
ἆρά γ', ὦ Σώκρατες, ἀληθῶς ἡμῖν τοῦτο καθάπερ σὺ νῦν
εἴρηκας οὕτως ἐστὶ καὶ πεπραγμένον;
233. (Νεώτερος Σωκράτης)
τὸ ποῖον δή;
234. (Ξένος)
τὸ παντάπασιν ἱκανῶς εἰρῆσθαι τὸ προτεθέν; ἢ τοῦτ' αὐτὸ
καὶ μάλιστα ἡ ζήτησις ἐλλείπει, τὸ τὸν λόγον (267d)
εἰρῆσθαι μέν πως, οὐ μὴν παντάπασί γε τελέως ἀπειργάσθαι;
235. (Νεώτερος Σωκράτης)
πῶς εἶπες;
236. (Ξένος)
ἐγὼ νῷν πειράσομαι τοῦτ' αὐτὸ ὃ διανοοῦμαι νῦν ἔτι
μᾶλλον δηλῶσαι.
237. (Νεώτερος Σωκράτης)
λέγοις ἄν.
238. (Ξένος)
οὐκοῦν τῶν νομευτικῶν ἡμῖν πολλῶν φανεισῶν ἄρτι
τεχνῶν μία τις ἦν ἡ πολιτικὴ καὶ μιᾶς τινος ἀγέλης
ἐπιμέλεια;
239. (Νεώτερος Σωκράτης)
ναί.
240. (Ξένος)
ταύτην δέ γε διώριζεν ὁ λόγος οὐχ ἵππων εἶναι τροφὸν οὐδ'
ἄλλων θηρίων, ἀλλ' ἀνθρώπων κοινοτροφικὴν ἐπιστήμην.
241. (Νεώτερος Σωκράτης)
οὕτως.
242. (267e) (Ξένος)
τὸ δὴ τῶν νομέων πάντων διάφορον καὶ τὸ τῶν βασιλέων
θεασώμεθα.
243. (Νεώτερος Σωκράτης)
τὸ ποῖον;
244. (Ξένος)
εἴ τις τῶν ἄλλων τῳ, τέχνης ἄλλης ὄνομα ἔχων, κοινῇ τῆς
ἀγέλης σύντροφος εἶναί φησι καὶ προσποιεῖται.
245. (Νεώτερος Σωκράτης)
πῶς φῄς;
246. (Ξένος)
οἷον οἱ ἔμποροι καὶ γεωργοὶ καὶ σιτουργοὶ πάντες, καὶ πρὸς
τούτοις γυμνασταὶ καὶ τὸ τῶν ἰατρῶν γένος, οἶσθ' ὅτι τοῖς
περὶ τὰ ἀνθρώπινα νομεῦσιν, οὓς πολιτικοὺς ἐκαλέσαμεν,
| [267] (SOCRATE LE JEUNE)
Voilà qui est parfait : tu m’as rendu raison, comme si tu me payais une dette,
en ajoutant la digression en guise d’intérêts et pour faire bonne mesure.
(L’ÉTRANGER)
X. — Allons maintenant, revenons en arrière et enchaînons du commencement à la
fin les anneaux de la définition que nous avons donnée de l’art politique.
(SOCRATE LE JEUNE)
Oui, faisons-le.
(L’ÉTRANGER)
Dans la science théorique, nous avons en commençant distingué une partie, celle
du commandement, puis dans celle-ci une portion que nous avons appelée par
analogie commandement direct. Du commandement direct nous avons détaché à son
tour l’art d’élever les êtres animés, qui n’en est pas le genre le moins
important ; de l’art d’élever les êtres vivants, l’espèce qui consiste dans
l’élevage en troupeaux, et de l’élevage en troupeaux, l’art de paître les
animaux qui marchent, dont la section principale a été l’art de nourrir la race
dépourvue de cornes. La partie à détacher de cet art n’exige pas moins qu’un
triple entrelacement, si on veut la ramener dans un terme unique, en l’appelant
l’art de paître des races qui ne se croisent pas. Le segment qui s’en sépare,
seule partie qui reste encore après celle des troupeaux bipèdes, est l’art de
paître les hommes, et c’est précisément ce que nous cherchions, l’art qui
s’appelle à la fois royal et politique .
(SOCRATE LE JEUNE)
C’est bien cela.
(L’ÉTRANGER)
Mais est-il bien sûr, (SOCRATE), que ce que tu viens de dire, nous l’ayons
réellement fait ?
(SOCRATE LE JEUNE)
Quoi donc ?
(L’ÉTRANGER)
Que nous ayons traité notre sujet d’une manière absolument satisfaisante ? ou
n’est-ce pas justement le défaut de notre enquête, qu’elle a bien abouti à une
sorte de définition, mais non à une définition complète et définitive ?
(SOCRATE LE JEUNE)
Que veux-tu dire ?
(L’ÉTRANGER)
Je vais tâcher, pour moi comme pour toi, d’expliquer encore plus clairement ma
pensée.
(SOCRATE LE JEUNE)
Parle.
(L’ÉTRANGER)
Nous avons vu tout à l’heure, n’est-ce pas, qu’il y avait plusieurs arts de
paître les troupeaux et que l’un d’eux était la politique et le soin d’une sorte
particulière de troupeau ?
(SOCRATE LE JEUNE)
Oui.
(L’ÉTRANGER)
Et cet art, notre argumentation l’a distingué de l’élevage des chevaux et
d’autres bêtes et nous l’avons défini l’art d’élever en commun des hommes.
(SOCRATE LE JEUNE)
C’est cela même.
(L’ÉTRANGER)
XI. — Considérons maintenant la différence qu’il y a entre tous les autres
pasteurs et les rois.
(SOCRATE LE JEUNE)
Quelle est-elle ?
(L’ÉTRANGER)
Voyons s’il n’y aurait pas quelqu’un qui, empruntant son nom d’un autre art,
affirme et prétende qu’il concourt à nourrir le troupeau en commun avec un des
autres pasteurs.
(SOCRATE LE JEUNE)
Que veux-tu dire ?
(L’ÉTRANGER)
Sais-tu bien, par exemple, que tous les commerçants, laboureurs, boulangers et
aussi les maîtres de gymnase et la tribu des médecins, tous ces gens-là
pourraient fort bien soutenir, avec force raisons, contre ces pasteurs d’hommes
que nous avons appelés des politiques,
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