[134] καὶ (134a) τὰ παρ' ἡμῖν ὡσαύτως πρὸς αὑτά. ἢ οὐ μανθάνεις ὃ λέγω;
Πάνυ γ', εἰπεῖν τὸν Σωκράτη, μανθάνω.
Οὐκοῦν καὶ ἐπιστήμη, φάναι, αὐτὴ μὲν ὃ ἔστι ἐπιστήμη τῆς ὃ ἔστιν ἀλήθεια
αὐτῆς ἂν ἐκείνης εἴη ἐπιστήμη;
Πάνυ γε.
Ἑκάστη δὲ αὖ τῶν ἐπιστημῶν, ἣ ἔστιν, ἑκάστου τῶν ὄντων, ὃ ἔστιν, εἴη ἂν
ἐπιστήμη· ἢ οὔ;
Ναί.
Ἡ δὲ παρ' ἡμῖν ἐπιστήμη οὐ τῆς παρ' ἡμῖν ἂν ἀληθείας εἴη, καὶ αὖ ἑκάστη ἡ
παρ' ἡμῖν ἐπιστήμη τῶν παρ' ἡμῖν (134b) ὄντων ἑκάστου ἂν ἐπιστήμη
συμβαίνοι εἶναι;
Ἀνάγκη.
Ἀλλὰ μὴν αὐτά γε τὰ εἴδη, ὡς ὁμολογεῖς, οὔτε ἔχομεν οὔτε παρ' ἡμῖν οἷόν τε
εἶναι.
Οὐ γὰρ οὖν.
Γιγνώσκεται δέ γέ που ὑπ' αὐτοῦ τοῦ εἴδους τοῦ τῆς ἐπιστήμης αὐτὰ τὰ γένη
ἃ ἔστιν ἕκαστα;
Ναί.
Ὅ γε ἡμεῖς οὐκ ἔχομεν.
Οὐ γάρ.
Οὐκ ἄρα ὑπό γε ἡμῶν γιγνώσκεται τῶν εἰδῶν οὐδέν, ἐπειδὴ αὐτῆς ἐπιστήμης οὐ
μετέχομεν.
Οὐκ ἔοικεν.
Ἄγνωστον ἄρα ἡμῖν καὶ αὐτὸ τὸ καλὸν ὃ ἔστι καὶ (134c) τὸ ἀγαθὸν καὶ πάντα
ἃ δὴ ὡς ἰδέας αὐτὰς οὔσας ὑπολαμβάνομεν.
Κινδυνεύει.
Ὅρα δὴ ἔτι τούτου δεινότερον τόδε.
Τὸ ποῖον;
Φαίης ἄν που, εἴπερ ἔστιν αὐτό τι γένος ἐπιστήμης, πολὺ αὐτὸ ἀκριβέστερον
εἶναι ἢ τὴν παρ' ἡμῖν ἐπιστήμην, καὶ κάλλος καὶ τἆλλα πάντα οὕτω.
Ναί.
Οὐκοῦν εἴπερ τι ἄλλο αὐτῆς ἐπιστήμης μετέχει, οὐκ ἄν τινα μᾶλλον ἢ θεὸν
φαίης ἔχειν τὴν ἀκριβεστάτην ἐπιστήμην;
Ἀνάγκη.
(134d) Ἆρ' οὖν οἷός τε αὖ ἔσται ὁ θεὸς τὰ παρ' ἡμῖν γιγνώσκειν αὐτὴν
ἐπιστήμην ἔχων;
Τί γὰρ οὔ;
Ὅτι, ἔφη ὁ Παρμενίδης, ὡμολόγηται ἡμῖν, ὦ Σώκρατες, μήτε ἐκεῖνα τὰ εἴδη
πρὸς τὰ παρ' ἡμῖν τὴν δύναμιν ἔχειν ἣν ἔχει, μήτε τὰ παρ' ἡμῖν πρὸς
ἐκεῖνα, ἀλλ' αὐτὰ πρὸς αὑτὰ ἑκάτερα.
Ὡμολόγηται γάρ.
Οὐκοῦν εἰ παρὰ τῷ θεῷ αὕτη ἐστὶν ἡ ἀκριβεστάτη δεσποτεία καὶ αὕτη ἡ
ἀκριβεστάτη ἐπιστήμη, οὔτ' ἂν ἡ δεσποτεία ἡ ἐκείνων ἡμῶν ποτὲ ἂν
δεσπόσειεν, οὔτ' ἂν (134e) ἐπιστήμη ἡμᾶς γνοίη οὐδέ τι ἄλλο τῶν παρ' ἡμῖν,
ἀλλὰ ὁμοίως ἡμεῖς τε ἐκείνων οὐκ ἄρχομεν τῇ παρ' ἡμῖν ἀρχῇ οὐδὲ
γιγνώσκομεν τοῦ θείου οὐδὲν τῇ ἡμετέρᾳ ἐπιστήμῃ, ἐκεῖνοί τε αὖ κατὰ τὸν
αὐτὸν λόγον οὔτε δεσπόται ἡμῶν εἰσὶν οὔτε γιγνώσκουσι τὰ ἀνθρώπεια
πράγματα θεοὶ ὄντες.
Ἀλλὰ μὴ λίαν, ἔφη, θαυμαστὸς ὁ λόγος, εἴ τις τὸν θεὸν ἀποστερήσει τοῦ
εἰδέναι.
| [134] (134a) et les choses sensibles les unes aux autres.
Comprends-tu ce que je dis? — Parfaitement, reprit Socrate. —
La science en soi est donc la science de la vérité en soi? — Oui. — Chaque
science en soi serait donc aussi la science d'un être en soi? — Oui. — Et
la science qui est parmi nous ne sera-t-elle pas la science de la vérité
qui est parmi nous? Et, par conséquent, chacune des sciences qui sont
parmi nous (134b) ne serait-elle pas la science d'une des choses qui
existent parmi nous? — Nécessairement. — Mais, tu conviens que nous ne
possédons pas les idées elles-mêmes, et qu'elles ne peuvent pas être parmi
nous. — Oui. — Or, n'est-ce pas seulement par l'idée de la science
qu'on connaît les idées en elles-mêmes ? — Oui. — Et cette idée de la
science, nous ne la possédons pas? — Non. — Donc, nous ne connaissons
aucune idée, puisque nous n'avons pas part à la science en soi. — Il
semble. — Donc, nous ne connaissons ni le beau en soi, (134c) ni le bon en
soi, ni aucune de ces choses que nous reconnaissons comme des idées
existant par elles-mêmes. — J'en ai peur. — Mais voici quelque chose de
plus grave encore. — Quoi donc? — M'accorderas- tu que s'il y a une
science en soi, elle doit être beaucoup plus exacte et plus parfaite que
la science qui est en nous ? De même pour la beauté et pour tout le reste.
— Oui. — Et si jamais un être peut posséder la science en soi, ne
penseras-tu pas que c'est à Dieu seul, et à nul autre, que peut appartenir
la science parfaite ? — Nécessairement. (134d) — Mais Dieu possédant la
science en soi, pourra-t-il connaître ce qui est en nous? — Pourquoi pas?
— Parce que nous sommes convenus, Socrate, reprit Parménide, que les idées
ne se rapportent pas à ce qui est parmi nous, ni ce qui est parmi nous
aux idées, mais les idées à elles-mêmes, et ce qui est parmi nous à ce
qui est parmi nous. — Nous en sommes convenus. — Si donc la domination et
la science parfaite appartiennent aux dieux, leur domination ne s'exercera
jamais sur nous, (134e) et leur science ne nous connaîtra jamais, ni
nous, ni rien de ce qui nous appartient; mais, de même que l'empire que
nous possédons parmi nous ne nous donne aucun empire sur les dieux, et que
notre science ne connaît rien des choses divines, de même et par la même
raison ils ne peuvent, tout dieux qu'ils sont, ni être nos maîtres, ni
connaître les choses humaines. — Mais, dit Socrate, n'est-il pas trop
étrange d'ôter à Dieu la connaissance?
|