[166] Οὐδέ (166a) γε φαίνεται ἓν οὐδὲ πολλά.
Τί δή;
Ὅτι τἆλλα τῶν μὴ ὄντων οὐδενὶ οὐδαμῇ οὐδαμῶς οὐδεμίαν κοινωνίαν ἔχει, οὐδέ
τι τῶν μὴ ὄντων παρὰ τῶν ἄλλων τῴ ἐστιν· οὐδὲν γὰρ μέρος ἐστὶ τοῖς μὴ
οὖσιν.
Ἀληθῆ.
Οὐδ' ἄρα δόξα τοῦ μὴ ὄντος παρὰ τοῖς ἄλλοις ἐστὶν οὐδέ τι φάντασμα, οὐδὲ
δοξάζεται οὐδαμῇ οὐδαμῶς τὸ μὴ ὂν ἐπὶ τῶν ἄλλων.
Οὐ γὰρ οὖν.
Ἓν ἄρα εἰ μὴ ἔστιν, οὐδὲ δοξάζεταί τι τῶν (166b) ἄλλων ἓν εἶναι οὐδὲ
πολλά· ἄνευ γὰρ ἑνὸς πολλὰ δοξάσαι ἀδύνατον.
Ἀδύνατον γάρ.
Ἓν ἄρα εἰ μὴ ἔστι, τἆλλα οὔτε ἔστιν οὔτε δοξάζεται ἓν οὐδὲ πολλά.
Οὐκ ἔοικεν.
Οὐδ' ἄρα ὅμοια οὐδὲ ἀνόμοια.
Οὐ γάρ.
Οὐδὲ μὴν τὰ αὐτά γε οὐδ' ἕτερα, οὐδὲ ἁπτόμενα οὐδὲ χωρίς, οὐδὲ ἄλλα ὅσα ἐν
τοῖς πρόσθεν διήλθομεν ὡς φαινόμενα αὐτά, τούτων οὔτε τι ἔστιν οὔτε
φαίνεται τἆλλα, ἓν εἰ μὴ ἔστιν.
Ἀληθῆ.
Οὐκοῦν καὶ (166c) συλλήβδην εἰ εἴποιμεν, ἓν εἰ μὴ ἔστιν, οὐδέν ἐστιν,
ὀρθῶς ἂν εἴποιμεν;
Παντάπασι μὲν οὖν.
Εἰρήσθω τοίνυν τοῦτό τε καὶ ὅτι, ὡς ἔοικεν, ἓν εἴτ' ἔστιν εἴτε μὴ ἔστιν,
αὐτό τε καὶ τἆλλα καὶ πρὸς αὑτὰ καὶ πρὸς ἄλληλα πάντα πάντως ἐστί τε καὶ
οὐκ ἔστι καὶ φαίνεταί τε καὶ οὐ φαίνεται.
Ἀληθέστατα.
| [166] — De même, elles ne paraissent (166a) ni une ni plusieurs. —
Pourquoi? — Parce que les autres choses ne peuvent jamais avoir absolument
rien de commun avec rien de ce qui n'est pas, et que rien de ce qui n'est
pas n'appartient à aucune des autres choses, car ce qui n'existe pas n'a
pas de parties. — C'est vrai. — Donc il n'y a chez les autres choses ni
opinion ni image de ce qui n'est pas, et le non-être n'est jamais ni
d'aucune manière conçu comme appartenant à aucune autre chose. — Non, sans
doute. — Alors si l'un n'est pas, rien, parmi les autres choses, ne peut
être conçu (166b) ni comme un ni comme plusieurs; car il est impossible de
concevoir la pluralité sans l'unité. — Oui, impossible. — Donc, si l'un
n'est pas, les autres choses n'existent ni ne sont conçues ni comme unité
ni comme pluralité. — Il paraît. — Ni par conséquent comme semblables ni
comme dissemblables. — Non. — Ni comme identiques ni comme différentes, ni
comme se touchant ni comme isolées; enfin tout ce que tout à l'heure elles
nous paraissaient être, elles ne le sont pas, ni ne paraissent l'être, si
l'un n'est pas. — A la bonne heure. — Si donc nous disions (166c) en
résumé : si l'un n'est pas, rien n'est ? ne dirions-nous pas bien ? — Très
bien. — Disons-le donc, et disons en outre que, à ce qu'il semble, soit
que l'un soit ou qu'il ne soit pas, lui et les autres choses, par rapport
à eux-mêmes et par rapport les uns aux autres, sont absolument tout et ne
le sont pas, le paraissent et ne le paraissent pas. — Rien de plus vrai.
|