[157] Ἆρ' οὖν οὕτω καὶ πρὸς τὰς ἄλλας μεταβολὰς ἔχει, ὅταν ἐκ τοῦ εἶναι εἰς τὸ
ἀπόλλυσθαι (157a) μεταβάλλῃ ἢ ἐκ τοῦ μὴ εἶναι εἰς τὸ γίγνεσθαι, μεταξύ
τινων τότε γίγνεται κινήσεών τε καὶ στάσεων, καὶ οὔτε ἔστι τότε οὔτε οὐκ
ἔστι, οὔτε γίγνεται οὔτε ἀπόλλυται;
Ἔοικε γοῦν.
Κατὰ δὴ τὸν αὐτὸν λόγον καὶ ἐξ ἑνὸς ἐπὶ πολλὰ ἰὸν καὶ ἐκ πολλῶν ἐφ' ἓν
οὔτε ἕν ἐστιν οὔτε πολλά, οὔτε διακρίνεται οὔτε συγκρίνεται. Καὶ ἐξ ὁμοίου
ἐπὶ ἀνόμοιον καὶ ἐξ ἀνομοίου ἐπὶ ὅμοιον ἰὸν οὔτε ὅμοιον οὔτε ἀνόμοιον,
οὔτε ὁμοιούμενον οὔτε ἀνομοιούμενον· καὶ (157b) ἐκ σμικροῦ ἐπὶ μέγα καὶ
ἐπὶ ἴσον καὶ εἰς τὰ ἐναντία ἰὸν οὔτε σμικρὸν οὔτε μέγα οὔτε ἴσον, οὔτε
αὐξανόμενον οὔτε φθῖνον οὔτε ἰσούμενον εἴη ἄν.
Οὐκ ἔοικε.
Ταῦτα δὴ τὰ παθήματα πάντ' ἂν πάσχοι τὸ ἕν, εἰ ἔστιν.
Πῶς δ' οὔ;
Τί δὲ τοῖς ἄλλοις προσήκοι ἂν πάσχειν, ἓν εἰ ἔστιν, ἆρα οὐ σκεπτέον;
Σκεπτέον.
Λέγωμεν δή, ἓν εἰ ἔστι, τἆλλα τοῦ ἑνὸς τί χρὴ πεπονθέναι;
Λέγωμεν.
Οὐκοῦν ἐπείπερ ἄλλα τοῦ ἑνός ἐστιν, οὔτε τὸ ἕν ἐστι τἆλλα· οὐ (157c) γὰρ
ἂν ἄλλα τοῦ ἑνὸς ἦν.
Ὀρθῶς.
Οὐδὲ μὴν στέρεταί γε παντάπασι τοῦ ἑνὸς τἆλλα, ἀλλὰ μετέχει πῃ.
Πῇ δή;
Ὅτι που τὰ ἄλλα τοῦ ἑνὸς μόρια ἔχοντα ἄλλα ἐστίν· εἰ γὰρ μόρια μὴ ἔχοι,
παντελῶς ἂν ἓν εἴη.
Ὀρθῶς.
Μόρια δέ γε, φαμέν, τούτου ἐστὶν ὃ ἂν ὅλον ᾖ.
Φαμὲν γάρ.
Ἀλλὰ μὴν τό γε ὅλον ἓν ἐκ πολλῶν ἀνάγκη εἶναι, οὗ ἔσται μόρια τὰ μόρια·
ἕκαστον γὰρ τῶν μορίων οὐ πολλῶν μόριον χρὴ εἶναι, ἀλλὰ ὅλου.
Πῶς τοῦτο;
Εἴ τι πολλῶν μόριον εἴη, (157d) ἐν οἷς αὐτὸ εἴη, ἑαυτοῦ τε δήπου μόριον
ἔσται, ὅ ἐστιν ἀδύνατον, καὶ τῶν ἄλλων δὴ ἑνὸς ἑκάστου, εἴπερ καὶ πάντων.
ἑνὸς γὰρ μὴ ὂν μόριον, πλὴν τούτου τῶν ἄλλων ἔσται, καὶ οὕτως ἑνὸς ἑκάστου
οὐκ ἔσται μόριον, μὴ ὂν δὲ μόριον ἑκάστου οὐδενὸς τῶν πολλῶν ἔσται.
Μηδενὸς δὲ ὂν πάντων τούτων τι εἶναι, ὧν οὐδενὸς οὐδέν ἐστι, καὶ μόριον
καὶ ἄλλο ὁτιοῦν ἀδύνατον (εἶναι).
Φαίνεταί γε δή.
Οὐκ ἄρα τῶν πολλῶν οὐδὲ πάντων τὸ μόριον μόριον, ἀλλὰ μιᾶς τινὸς ἰδέας καὶ
(157e) ἑνός τινος ὃ καλοῦμεν ὅλον, ἐξ ἁπάντων ἓν τέλειον γεγονός, τούτου
μόριον ἂν τὸ μόριον εἴη.
Παντάπασι μὲν οὖν.
Εἰ ἄρα τἆλλα μόρια ἔχει, κἂν τοῦ ὅλου τε καὶ ἑνὸς μετέχοι.
Πάνυ γε.
Ἕν ἄρα ὅλον τέλειον μόρια ἔχον ἀνάγκη εἶναι τἆλλα τοῦ ἑνός.
Ἀνάγκη.
| [157] — Maintenant, en est-il de même pour les autres changements?
Lorsque l'un change de l'être (157a) au néant, ou du néant à la naissance,
est-il vrai de dire alors qu'il tient le milieu entre le mouvement et le
repos, qu'il ne se trouve ni être ni ne pas être, qu'il ne naît ni ne
périt? — Selon toute apparence. — Par la même raison, l'un, en passant
de l'un au multiple et du multiple à l'un, n'est ni un ni multiple, ne se
divise ni ne se réunit, et en passant du semblable au dissemblable et du
dissemblable au semblable, il ne devient ni semblable ni dissemblable,
et en passant (157b) du petit au grand, de l'inégal à l'égal, et
réciproquement, il n'est ni petit, ni grand, ni égal, il n'augmente, ni ne
diminue, ni ne s'égalise. — Il paraît. — Ainsi donc, tout cela est vrai de
l'un, s'il existe. — Assurément. Voyons à présent ce qui doit arriver aux
autres choses, si l'un existe. — Voyons. — Posons donc que l'un existe, et
examinons ce qui arrivera dans cette hypothèse aux choses autres que l'un.
— Examinons. — S'il y a d'autres choses que l'un, ces autres choses ne
sont pas l'un, (157c) car, autrement, elles ne seraient pas autres que
l'un. — Certainement. — Cependant, les autres choses ne sont pas
tout-à-fait privées de l'un, et elles en participent en quelque manière. —
Comment ? — Parce que les autres choses ne sont autres que si elles ont
des parties; car si elles n'avaient pas de parties, elles ne feraient
absolument qu'un. — C'est juste. — Or, nous avons dit qu'il n'y a de
parties que des parties d'un tout. — Oui. — Mais le tout est
nécessairement l'unité formée de plusieurs choses et dont les parties sont
ce que nous appelons des parties; car chacune des parties est la partie
non de plusieurs choses, mais d'un tout. — Comment cela? — Si une chose
faisait partie de plusieurs choses (157d) parmi lesquelles elle serait
comprise elle-même, elle serait une partie d'elle-même, ce qui est
impossible, et de chacune des autres choses, si elle était réellement une
partie de toutes. Car s'il y en avait une dont elle ne fit pas partie,
elle ferait partie de toutes, à l'exception de celle-là, et de la sorte
elle ne ferait pas partie de chacune d'elles; et si elle n'était pas une
partie de chacune, elle ne le serait d'aucune; et dans ce cas, il serait
impossible qu'elle fût rien de toutes ces choses, parmi lesquelles il n'y
en aurait aucune dont elle fût ni la partie ni quoi que ce fût. —
Évidemment. — Ainsi donc, la partie ne fait partie ni de plusieurs choses,
ni de toutes, mais d'une certaine idée (157e) et d'une certaine unité que
nous appelons un tout, unité parfaite, formée par la réunion de toutes les
parties ensemble. Voilà ce dont fait partie ce que nous appelons partie. —
Incontestablement. — Donc, si les autres choses ont des parties, elles
participeront et du tout et de l'un. — Assurément. — Par conséquent, les
autres choses différentes de l'un forment nécessairement un tout un et
parfait, composé de parties. — Nécessairement.
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