HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre XI

Page 935

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[11,935] καὶ δι' αἰσχρῶν (935a) ὀνομάτων ἐπιφέρειν γυναικείους ἑαυτοῖς φήμας, πρῶτον μὲν ἐκ λόγων, κούφου πράγματος, ἔργῳ μίση τε καὶ ἔχθραι βαρύταται γίγνονται· πράγματι γὰρ ἀχαρίστῳ, θυμῷ, χαριζόμενος λέγων, ἐμπιμπλὰς ὀργὴν κακῶν ἑστιαμάτων, ὅσον ὑπὸ παιδείας ἡμερώθη ποτέ, πάλιν ἐξαγριῶν τῆς ψυχῆς τὸ τοιοῦτον, θηριούμενος ἐν δυσκολίᾳ ζῶν γίγνεται, πικρὰν τοῦ θυμοῦ χάριν ἀποδεχόμενος. μετεκβαίνειν δὲ αὖ πως (935b) εἰώθασιν πάντες θαμὰ ἐν τοῖς τοιούτοις εἰς τό τι γελοῖον περὶ τοῦ ἐναντίου φθέγγεσθαι· τις ἐθιζόμενος οὐδεὶς πώποτε ὃς οὐ τοῦ σπουδαίου τρόπου ἤτοι τὸ παράπαν διήμαρτεν μεγαλονοίας ἀπώλεσεν μέρη πολλά. ὧν δὴ χάριν ἐν μὲν ἱερῷ τὸ παράπαν μηδεὶς τοιοῦτον φθέγξηται μηδέποτε μηδὲν μηδ' ἔν τισι δημοτελέσι θυσίαις, μηδ' αὖ ἐν ἄθλοις μηδ' ἐν ἀγορᾷ μηδ' ἐν δικαστηρίῳ μηδ' ἐν συλλόγῳ κοινῷ μηδενί· κολαζέτω δὲ τούτων ἄρχων ἕκαστος ἀνατί, (935c) μηδέποτ' ἀριστείων πέρι φιλονικήσῃ, νόμων ὡς οὐ κηδόμενος οὐδὲ ποιῶν τὰ προσταχθέντα ὑπὸ τοῦ νομοθέτου. ἐὰν δέ τις ἐν ἄλλοις τόποις λοιδορίας ἄρχων ἀμυνόμενος ὁστισοῦν μὴ ἀπέχηται τῶν τοιούτων λόγων, προστυγχάνων πρεσβύτερος ὢν τῷ νόμῳ ἀμυνέτω, πληγαῖς ἐξείργων τοὺς θυμῷ, ἑτέρῳ κακῷ, φιλοφρονουμένους, ἐνεχέσθω τῇ τεταγμένῃ ζημίᾳ. λέγομεν δὴ τὰ νῦν ὡς λοιδορίαις συμπλεκόμενος (935d) ἄνευ τοῦ γελοῖα ζητεῖν λέγειν οὐ δυνατός ἐστιν χρῆσθαι, καὶ τοῦτο λοιδοροῦμεν, ὁπόταν θυμῷ γιγνόμενον · τί δὲ δή; τὴν τῶν κωμῳδῶν προθυμίαν τοῦ γελοῖα εἰς τοὺς ἀνθρώπους λέγειν παραδεχόμεθα, ἐὰν ἄνευ θυμοῦ τὸ τοιοῦτον ἡμῖν τοὺς πολίτας ἐπιχειρῶσιν κωμῳδοῦντες λέγειν; διαλάβωμεν δίχα τῷ παίζειν καὶ μή, καὶ παίζοντι μὲν ἐξέστω τινὶ περί του λέγειν γελοῖον ἄνευ θυμοῦ, συντεταμένῳ (935e) δὲ καὶ μετὰ θυμοῦ, καθάπερ εἴπομεν, μὴ ἐξέστω μηδενί; τοῦτο μὲν οὖν οὐδαμῶς ἀναθετέον, (δ') ἐξέστω καὶ μὴ δέ, τοῦτο νομοθετησώμεθα. ποιητῇ δὴ κωμῳδίας τινος ἰάμβων μουσῶν μελῳδίας μὴ ἐξέστω μήτε λόγῳ μήτε εἰκόνι, μήτε θυμῷ μήτε ἄνευ θυμοῦ, μηδαμῶς μηδένα τῶν πολιτῶν κωμῳδεῖν· ἐὰν δέ τις ἀπειθῇ, [11,935] et des propos honteux qu'on se lance à la manière des femmes, on en vient des paroles, chose légère, à des haines effectives et à des inimitiés très fâcheuses. Car celui qui parle, s'abandonnant à une colère malfaisante et la gavant de mauvais aliments, effarouche encore cette partie de l'âme que l'éducation avait adoucie, et, devenu sauvage, il vit dans une mauvaise humeur continuelle, fruit amer de sa colère. Il arrive aussi souvent qu'en pareil cas on se mette à railler son adversaire. Quand on prend cette habitude, on en vient à manquer absolument de sérieux et à perdre une bonne partie des qualités qui distinguent un grand esprit. En conséquence, que personne ne profère jamais aucune raillerie de cette sorte ni dans un temple, ni dans les sacrifices publics, ni dans les jeux, ni sur la place publique, ni dans les tribunaux, ni dans une assemblée du peuple. Autrement, le magistrat qui préside à chacun de ces endroits punira le délinquant ; sinon, il ne pourra jamais prétendre au prix de la vertu, puisqu'il n'a aucun souci des lois et ne remplit pas les prescriptions du législateur. Partout ailleurs, si quelqu'un, soit, pour attaquer, soit pour se défendre, se permet de tels propos, tout citoyen plus âgé qui se trouvera sur les lieux se portera au secours de la loi et réprimera par des coups ceux qui s'abandonnent à la colère, arrêtant ainsi un mal par un autre ; sinon, ils seront tenus à payer l'amende fixée. Ajoutons encore une chose, c'est que, lorsqu'on s'engage dans ces disputes, il est impossible de tenir longtemps la partie sans chercher à faire rire, et cela, nous le condamnons, lorsqu'on le fait par colère. Qu'est-ce à dire ? Approuverons-nous la démangeaison des auteurs comiques de lancer au public des traits plaisants, si les comédies où ils raillent nos citoyens ne sont point dictées par la colère ? Ou bien distinguerons-nous deux sortes de plaisanteries, l'une badine et l'autre sérieuse, et permettrons-nous de plaisanter qui que ce soit, si on le fait sans colère, et défendrons-nous, comme nous l'avons dit, de railler avec animosité et colère ? En ce qui regarde ce dernier point, il n'y a pas à y revenir ; mais à qui nous permettrons et à qui nous interdirons la raillerie, voilà ce qu'il nous faut fixer par la loi. Nous ne permettrons à aucun poète comique, à aucun auteur d'iambes ou de chants lyriques de bafouer aucun citoyen par paroles ou par emblèmes, ni d'aucune manière. Si l'un d'eux enfreint la loi,


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Dernière mise à jour : 9/05/2007