[11,934] δίκην δὲ ἕκαστος πρὸς ἑκάστῳ τῷ κακουργήματι (934a)
σωφρονιστύος ἕνεκα συνεπομένην προσεκτεισάτω, ὁ μὲν ἀνοίᾳ
κακουργήσας ἀλλοτρίᾳ, πειθοῖ διὰ νεότητα ἤ τι τοιοῦτον
χρησάμενος, ἐλαφροτέραν, ὁ δὲ διὰ οἰκείαν ἄνοιαν ἢ δι'
ἀκράτειαν ἡδονῶν ἢ λυπῶν, ἐν φόβοις δειλίας ἤ τισιν
ἐπιθυμίαις ἢ φθόνοις ἢ θυμοῖς δυσιάτοις γιγνόμενος,
βαρυτέραν, οὐχ ἕνεκα τοῦ κακουργῆσαι διδοὺς τὴν δίκην - οὐ
γὰρ τὸ γεγονὸς ἀγένητον ἔσται ποτέ - τοῦ δ' εἰς τὸν αὖθις ἕνεκα
(934b) χρόνον ἢ τὸ παράπαν μισῆσαι τὴν ἀδικίαν αὐτόν τε καὶ
τοὺς ἰδόντας αὐτὸν δικαιούμενον, ἢ λωφῆσαι μέρη πολλὰ τῆς
τοιαύτης συμφορᾶς. ὧν δὴ πάντων ἕνεκα χρὴ καὶ πρὸς πάντα
τὰ τοιαῦτα βλέποντας τοὺς νόμους τοξότου μὴ κακοῦ
στοχάζεσθαι δίκην τοῦ τε μεγέθους τῆς κολάσεως ἑκάστων
ἕνεκα καὶ παντελῶς τῆς ἀξίας· ταὐτὸν δ' ἔργον δρῶντα
συνυπηρετεῖν δεῖ τῷ νομοθέτῃ τὸν δικαστήν, ὅταν αὐτῷ τις
νόμος ἐπιτρέπῃ τιμᾶν ὅτι χρὴ πάσχειν τὸν κρινόμενον (934c) ἢ
ἀποτίνειν, τὸν δέ, καθάπερ ζωγράφον, ὑπογράφειν ἔργα
ἑπόμενα τῇ γραφῇ. ὃ δὴ καὶ νῦν, ὦ Μέγιλλε καὶ Κλεινία,
ποιητέον ἡμῖν ὅτι κάλλιστα καὶ ἄριστα· τῶν κλοπαίων τε καὶ
βιαίων πάντων τὰς ζημίας λεγομένας οἵας δεῖ γίγνεσθαι,
λεκτέον, ὅπως ἂν ἡμῖν παρείκωσιν θεοὶ καὶ θεῶν παῖδες νομοθετεῖν.
CHAPITRE XIII.
μαινόμενος δὲ ἄν τις ᾖ, μὴ φανερὸς ἔστω κατὰ πόλιν· οἱ
προσήκοντες δ' ἑκάστων κατὰ τὰς οἰκίας φυλαττόντων (934d)
αὐτούς, ὅτῳ ἂν ἐπίστωνται τρόπῳ, ἢ ζημίαν ἐκτινόντων, ὁ μὲν
τοῦ μεγίστου τιμήματος ἑκατὸν δραχμάς, ἐάντ' οὖν δοῦλον
ἐάντ' οὖν καὶ ἐλεύθερον περιορᾷ, δευτέρου δὲ τιμήματος
τέτταρα μέρη τῆς μνᾶς τῶν πέντε, τρία δ' ὁ τρίτος, καὶ δύο ὁ
τέταρτος. μαίνονται μὲν οὖν πολλοὶ πολλοὺς τρόπους· οὓς μὲν
νῦν εἴπομεν, ὑπὸ νόσων, εἰσὶν δὲ οἳ διὰ θυμοῦ κακὴν φύσιν ἅμα
καὶ τροφὴν γενομένην, οἳ δὴ σμικρᾶς ἔχθρας γενομένης,
πολλὴν φωνὴν ἱέντες κακῶς ἀλλήλους (934e) βλασφημοῦντες
λέγουσιν, οὐ πρέπον ἐν εὐνόμων πόλει γίγνεσθαι τοιοῦτον
οὐδὲν οὐδαμῇ οὐδαμῶς. εἷς δὴ περὶ κακηγορίας ἔστω νόμος
περὶ πάντας ὅδε· Μηδένα κακηγορείτω μηδείς. ὁ δὲ
ἀμφισβητῶν ἔν τισι λόγοις ἄλλος ἄλλῳ διδασκέτω καὶ
μανθανέτω τόν τε ἀμφισβητοῦντα καὶ τοὺς παρόντας
ἀπεχόμενος πάντως τοῦ κακηγορεῖν. ἐκ γὰρ τοῦ κατεύχεσθαί
τε ἀλλήλοις ἐπαρωμένους
| [11,934] De plus, on fera payer à tout malfaiteur la peine attachée à chacun de
ses méfaits dans le but de l'amender; mais la peine sera plus légère pour
celui qui aura péché par imprudence à l'instigation d'autrui, soit parce
qu'il est jeune, soit pour une autre cause du même genre ; elle sera plus
lourde pour celui qui aura péché par sa propre sottise, et se sera laissé
dominer par le plaisir, la douleur la crainte, la lâcheté ou par des
passions comme l'envie et la colère, difficiles à guérir. Il sera puni,
non pour avoir commis le mal, car ce qui est fait est fait, mais pour qu'à
l'avenir il haïsse absolument l'injustice, lui et les témoins de sa
punition, et qu'ils soient pour une bonne part délivrés de ces penchants.
Pour toutes ces raisons il est nécessaire que les lois, considérant tout
ce que je viens de dire, visent, à la façon d'un habile archer, à
proportionner en chaque cas la punition à la faute, selon une exacte
justice. Le juge devra faire la même chose et seconder le législateur,
lorsque la loi s'en remet à lui pour estimer la peine ou l'amende que doit
subir celui qu'il juge ; il fera comme le peintre ; il copiera exactement
son modèle. C'est à nous, Mégillos et Clinias, de lui proposer les modèles
les plus beaux et les plus parfaits ; c'est à nous de dire ce que doivent
être les châtiments pour toutes les espèces de vols et de violences, en
légiférant selon les lumières que nous accorderont les dieux et les
enfants des dieux.
CHAPITRE XIII.
(L'ATHÉNIEN) Que les furieux ne paraissent pas en public, mais que leurs
parents les gardent au logis comme ils pourront ; sinon, ils seront mis à
l'amende. Que ce soit un esclave ou un homme libre qu'ils laissent sans
surveillance, ils paieront, s'ils sont recensés dans la première classe,
cent drachmes ; dans la seconde, quatre cinquièmes de mine ; dans la
troisième, trois, et, dans la quatrième, deux. Il y a bien des furieux et
de bien des sortes ; ceux dont je viens de parler le sont par suite de
maladies. D'autres le sont naturellement par suite d'une humeur violente
et d'une mauvaise éducation. Tels sont ceux qui, pour la moindre offense,
jettent les hauts cris et s'injurient les uns les autres. Aucun désordre
de ce genre ne doit jamais en aucune façon être toléré dans un État bien
policé. Aussi voici la loi générale que nous portons touchant les injures.
Que personne n'injurie qui que ce soit ; mais, si l'on a quelque
contestation avec un autre dans un entretien, qu'on expose ses raisons à
son adversaire et aux assistants, et qu'on écoute les siennes en
s'abstenant de toute injure. Car à la suite des malédictions et des
imprécations qu'on se jette à la figure
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