[9,856] τῶν δὲ ῥηθέντων ἐπισφραγισαμένους ὅσα ἂν εἶναι
καίρια (856a) δοκῇ, γράμμασιν σημεῖα ἐπιβάλλοντας πάντων
τῶν δικαστῶν, θεῖναι ἐπὶ τὴν ἑστίαν, καὶ πάλιν αὔριον εἰς
ταὐτὸν συνελθόντας, ὡσαύτως τε ἀνακρίνοντας διεξελθεῖν τὴν
δίκην καὶ σημεῖα ἐπιβάλλοντας αὖ τοῖς λεχθεῖσιν· καὶ τρὶς
δράσαντας τοῦτο, τεκμήριά τε καὶ μάρτυρας ἱκανῶς
παραλαβόντας, ψῆφον ἱερὰν ἕκαστον φέροντα καὶ
ὑποσχόμενον πρὸς τῆς ἑστίας εἰς δύναμιν τὰ δίκαια καὶ ἀληθῆ
κρίνειν, οὕτω τέλος ἐπιθεῖναι τῇ τοιαύτῃ δίκῃ.
CHAPITRE III.
(856b) μετὰ δὲ τὰ περὶ θεοὺς τὰ περὶ κατάλυσιν τῆς πολιτείας. ὃς
ἂν ἄγων εἰς ἀρχὴν ἀνθρώπων δουλῶται μὲν τοὺς νόμους,
ἑταιρίας δὲ τὴν πόλιν ὑπήκοον ποιῇ, καὶ βιαίως δὴ πᾶν τοῦτο
πράττων καὶ στάσιν ἐγείρων παρανομῇ, τοῦτον δὴ διανοεῖσθαι
δεῖ πάντων πολεμιώτατον ὅλῃ τῇ πόλει· τὸν δὲ κοινωνοῦντα
μὲν τῶν τοιούτων μηδενί, τῶν μεγίστων δὲ μετέχοντα ἀρχῶν ἐν
τῇ πόλει, λεληθότα τε ταῦτα αὐτόν, ἢ (856c) μὴ λεληθότα,
δειλίᾳ δ', ὑπὲρ πατρίδος αὑτοῦ μὴ τιμωρούμενον, δεῖ δεύτερον
ἡγεῖσθαι τὸν τοιοῦτον πολίτην κάκῃ. πᾶς δὲ ἀνήρ, οὗ καὶ
σμικρὸν ὄφελος, ἐνδεικνύτω ταῖς ἀρχαῖς εἰς κρίσιν ἄγων τὸν
ἐπιβουλεύοντα βιαίου πολιτείας μεταστάσεως ἅμα καὶ
παρανόμου· δικασταὶ δὲ ἔστωσαν τούτοις οἵπερ τοῖς ἱεροσύλοις,
καὶ πᾶσαν τὴν κρίσιν ὡσαύτως αὐτοῖς γίγνεσθαι καθάπερ
ἐκείνοις, τὴν ψῆφον θάνατον φέρειν τὴν πλήθει νικῶσαν. ἑνὶ δὲ
λόγῳ, πατρὸς ὀνείδη καὶ τιμωρίας (856d) παίδων μηδενὶ
συνέπεσθαι, πλὴν ἐάν τινι πατὴρ καὶ πάππος καὶ πάππου
πατὴρ ἐφεξῆς ὄφλωσι θανάτου δίκην· τούτους δὲ ἡ πόλις
ἔχοντας τὴν αὑτῶν οὐσίαν, πλὴν ὅσον κατεσκευασμένου τοῦ
κλήρου παντελῶς, εἰς τὴν αὑτῶν ἀρχαίαν ἐκπεμπέσθω
πατρίδα καὶ πόλιν. οἷς δ' ἂν τῶν πολιτῶν ὑεῖς ὄντες
τυγχάνωσιν πλείους ἑνός, μὴ ἔλαττον δέκα ἔτη γεγονότες,
κληρῶσαι μὲν τούτων δέκα, οὓς ἂν ἀποφήνῃ πατὴρ ἢ πάππος ὁ
πρὸς πατρὸς ἢ μητρός, τῶν δὲ λαχόντων τὰ (856e) ὀνόματα εἰς
Δελφοὺς πεμφθέντων· ὃν δ' ἂν ὁ θεὸς ἀνέλῃ, κληρονόμον εἰς
τὸν οἶκον καταστῆσαι τὸν τῶν ἐκλιπόντων τύχῃ ἀμείνονι.
(Κλεινίας) καλῶς.
(Ἀθηναῖος)
κοινὸς δ' ἔτι τρίτος εἷς ἔστω νόμος περὶ δικαστῶν τε, οὓς δεῖ
δικάζειν αὐτοῖς, καὶ ὁ τρόπος τῶν δικῶν, οἷς ἂν προδόσεως
αἰτίαν ἐπιφέρων τις εἰς δικαστήριον ἄγῃ·
| [9,856] De tout ce qui aura été dit, on cachettera ce qu'on jugera essentiel,
et l'écrit, portant le sceau de tous les juges, sera déposé dans le temple de Hestia.
Le lendemain, ils se réuniront de nouveau, poursuivront la procédure, en
interrogeant de même les parties, et mettront encore leur cachet sur ce
qui aura été dit. Enfin, après avoir fait la même chose trois fois et
recueilli suffisamment les preuves et les dépositions, chacun d'eux
apportera son suffrage sacré et s'engagera au nom de Hestia à juger de son
mieux suivant la justice et la vérité, et c'est ainsi que l'on mettra fin au procès.
CHAPITRE III.
Des crimes contre les dieux passons aux attentats contre la sûreté de
l'État. Quiconque, pour élever un homme au pouvoir, asservit les lois,
soumet la ville aux factions et, portant partout la violence, excite la
sédition et brave la loi doit être regardé comme le pire ennemi de la
cité. Il faut mettre au second rang pour la méchanceté celui qui, revêtu
des plus hautes charges de l'État, sans prendre part à ces menées, soit
qu'il les ignore, soit qu'il les connaisse, pousse la lâcheté jusqu'à ne
pas défendre sa patrie. Il faut même que, tout homme, si peu de valeur
qu'il ait, dénonce aux magistrats et traîne en justice ceux qui trament un
changement violent et illégal de la constitution. Ils seront jugés par les
mêmes juges que les sacrilèges, et toute la procédure sera la même pour
les uns que pour les autres, et les coupables seront condamnés à mort à la
pluralité des suffrages. Je ne répéterai pas que l'opprobre et le
châtiment du père ne suivront aucun de ses enfants, excepté si le père,
l'aïeul et le bisaïeul du coupable ont été successivement condamnés à
mort. En ce cas, l'État les renverra dans la partie de l'État, d'où ils
sont venus jadis, avec le droit d'emporter leurs biens, à la réserve du
fonds de terre et de tout ce qui en dépend. Ensuite ceux des citoyens qui
auront plusieurs enfants mâles, qui ne soient pas au-dessous de dix ans,
tireront au sort dix d'entre-eux parmi ceux que leur père on leur
grand-père du côté paternel ou maternel auront désignés. On enverra à
Delphes les noms qui seront sortis au tirage, et l'enfant qui aura pour
lui la voix du dieu sera établi sous de meilleurs auspices héritier des
citoyens bannis.
CLINIAS : Fort bien.
L'ATHÉNIEN : Ajoutons à ces lois une troisième, concernant les juges qui
auront à les juger et la procédure à suivre à l'égard de ceux qui, accusés
de trahison, seront traduits devant lui tribunal.
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