[9,881] μήτε τῶν ἄνω δείσας θεῶν μῆνιν μήτε (881a) τῶν ὑπὸ
γῆς τιμωριῶν λεγομένων, ἀλλὰ ὡς εἰδὼς ἃ μηδαμῶς οἶδεν,
καταφρονῶν τῶν παλαιῶν καὶ ὑπὸ πάντων εἰρημένων,
παρανομεῖ, τούτῳ δεῖ τινος ἀποτροπῆς ἐσχάτης. θάνατος μὲν
οὖν οὐκ ἔστιν ἔσχατον, οἱ δὲ ἐν Ἅιδου τούτοισι λεγόμενοι πόνοι
ἔτι τε τούτων εἰσὶ μᾶλλον ἐν ἐσχάτοις, καὶ ἀληθέστατα
λέγοντες οὐδὲν ἀνύτουσιν ταῖς τοιαύταις ψυχαῖς ἀποτροπῆς -
οὐ γὰρ ἂν ἐγίγνοντό ποτε μητραλοῖαί τε καὶ τῶν ἄλλων
γεννητόρων ἀνόσιοι πληγῶν τόλμαι - δεῖ δὴ τὰς ἐνθάδε (881b)
κολάσεις περὶ τὰ τοιαῦτα τούτοισι τὰς ἐν τῷ ζῆν μηδὲν τῶν ἐν
Ἅιδου λείπεσθαι κατὰ δύναμιν. ἔστω δὴ λεγόμενον τὸ μετὰ
τοῦτο τῇδε· ὃς ἂν τολμήσῃ πατέρα ἢ μητέρα ἢ τούτων πατέρας
ἢ μητέρας τύπτειν μὴ μανίαις ἐχόμενος, πρῶτον μὲν ὁ
προστυγχάνων καθάπερ ἐν τοῖς ἔμπροσθεν βοηθείτω, καὶ ὁ μὲν
μέτοικος ἢ ξένος εἰς προεδρίαν τῶν ἀγώνων καλείσθω βοηθῶν,
μὴ βοηθήσας δὲ ἀειφυγίαν ἐκ τῆς χώρας φευγέτω· (881c) ὁ δὲ
μὴ μέτοικος βοηθῶν μὲν ἔπαινον ἐχέτω, μὴ βοηθῶν δέ, ψόγον·
δοῦλος δὲ βοηθήσας μὲν ἐλεύθερος γιγνέσθω, μὴ βοηθήσας δὲ
πληγὰς ἑκατὸν τῇ μάστιγι τυπτέσθω, ἐν ἀγορᾷ μὲν ἂν γίγνηται
τὸ γενόμενον, ὑπ' ἀγορανόμων, ἐὰν δ' ἐκτὸς ἀγορᾶς ἐν ἄστει,
τῶν ἀστυνόμων κολάζειν τὸν ἐπιδημοῦντα, ἐὰν δὲ κατ' ἀγροὺς
τῆς χώρας που, τοὺς τῶν ἀγρονόμων ἄρχοντας. ἐὰν δ'
ἐπιχώριος ὁ παρατυγχάνων ᾖ τις, ἐάντε (881d) παῖς ἐάντε ἀνὴρ
ἐάντ' οὖν γυνή, ἀμυνέτω πᾶς τὸν ἀνόσιον ἐπονομάζων· ὁ δὲ μὴ
ἀμύνων ἀρᾷ ἐνεχέσθω Διὸς ὁμογνίου καὶ πατρῴου κατὰ νόμον.
ἐὰν δέ τις ὄφλῃ δίκην αἰκίας γονέων, πρῶτον μὲν φευγέτω
ἀειφυγίαν ἐξ ἄστεος εἰς τὴν ἄλλην χώραν καὶ πάντων ἱερῶν
εἰργέσθω· μὴ δὲ εἰργόμενον κολαζόντων αὐτὸν ἀγρονόμοι
πληγαῖς καὶ πάντως ὡς ἂν ἐθέλωσιν, κατελθὼν δὲ θανάτῳ
ζημιούσθω. ἐὰν δέ τις τῷ τοιούτῳ, ὅσοι ἐλεύθεροι, συμφάγῃ ἢ
συμπίῃ ἤ τινα (881e) τοιαύτην ἄλλην κοινωνίαν κοινωνήσῃ, ἢ
καὶ μόνον ἐντυγχάνων που προσάπτηται ἑκών, μήτε εἰς ἱερὸν
ἔλθῃ μηδὲν μήτ' εἰς ἀγορὰν μήτ' εἰς πόλιν ὅλως πρότερον ἢ
καθήρηται, νομίζων κεκοινωνηκέναι ἀλιτηριώδους τύχης· ἐὰν
δὲ ἀπειθῶν νόμῳ ἱερὰ καὶ πόλιν μιαίνῃ παρανόμως, ὃς ἂν τῶν
ἀρχόντων αἰσθόμενος μὴ ἐπάγῃ δίκην τῷ τοιούτῳ,
| [9,881] sans craindre la colère des dieux du ciel ni les châtiments qu'on dit
exister sous terre ; si, au mépris des vieilles traditions ressassées par
tout le monde, comme s'il était instruit de ce qu'il ignore
absolument, il enfreint la loi, il est nécessaire d'employer des moyens
extrêmes pour l'en détourner. Or la mort n'est pas le châtiment le plus
fort et les peines qui lui sont, dit-on, réservées dans l'Hadès sont
encore plus rigoureuses, mais, bien qu'elles soient très réelles, elles
n'ont aucun effet sur de telles âmes pour les détourner du mal. Autrement,
jamais personne n'assassinerait sa mère, et personne ne serait assez impie
pour frapper un parent. Il faut donc que les peines destinées ici à les
punir de tels crimes pendant leur vie ne le cèdent en rien, s'il se peut,
à celles de l'Hadès. En conséquence portons la loi suivante.
Si quelqu'un, sans être en proie d'une folie furieuse, frappe son père ou
sa mère, ou leurs pères et mères, premièrement quiconque se trouvera là
devra, comme dans les cas précédents, leur porter secours. Le métèque et
l'étranger qui le feront seront appelés à la première place aux jeux
publics. S'ils ne le font pas, ils seront bannis du pays pour toujours.
L'étranger non domicilié sera loué s'il leur a prêté main-forte, et blâmé
s'il ne l'a pas fait. Si c'est un esclave qui est venu à leur secours,
qu'il soit mis en liberté, et, s'il ne l'a pas fait, qu'il reçoive cent
coups de fouet par ordre des agoranomes, si la chose s'est passée dans la
place publique ; si elle s'est passée hors de la place publique dans la
ville, c'est l'astynome présent sur les lieux qui le punira, et, si elle
s'est passée quelque part à la campagne, ce sera les chefs des agronomes.
Si le passant est un indigène, enfant, homme fait ou femme, qu'il ne
manque pas de repousser l'agresseur en criant à l'impie ; sinon, il
encourra la malédiction de Zeus, protecteur de la famille et des ancêtres.
Si quelqu'un est condamné pour avoir maltraité ses père et mère, qu'il
soit tout d'abord chassé pour toujours de la ville dans le reste du pays,
et qu'il soit exclu de toutes les cérémonies sacrées. S'il ne s'en
abstient pas, que les agoranomes le fassent battre de verges et le
punissent de toutes les façons qu'ils voudront. S'il rentre dans la ville,
qu'il soit puni de mort. Si une personne libre a mangé ou bu, ou si elle à
eu quelque autre rapport du même genre avec lui, si même, l'ayant
rencontré, elle l'a touché volontairement, qu'elle ne mette le pied dans
aucun temple, ni dans la place publique, ni même dans la ville, avant de
s'être purifiée, persuadée qu'elle a participé à la fortune du criminel.
Si elle viole cette défense et souille contrairement à la loi les temples
et la ville, celui des magistrats qui, s'en étant aperçu, ne la citera pas
en justice
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