[9,874] δικαστὴν μὲν αὐτῷ (874a) καθιζέτω
τῶν γειτόνων τὸν ἐγγύτατα ὁ προσήκων γένει, ἀφοσιούμενος
ὑπὲρ αὑτοῦ τε καὶ ὑπὲρ τῆς συγγενείας ὅλης, τὸ δὲ ὀφλὸν
ἐξορίζειν, καθάπερ ἐρρήθη τὸ τῶν ζῴων γένος.
ἐὰν δὲ τεθνεὼς μὲν αὖ τις φανῇ, ἄδηλος δὲ ὁ κτείνας ᾖ καὶ μὴ
ἀμελῶς ζητοῦσιν ἀνεύρετος γίγνηται, τὰς μὲν προρρήσεις τὰς
αὐτὰς γίγνεσθαι καθάπερ τοῖς ἄλλοις, προαγορεύειν δὲ τὸν
φόνον τῷ δράσαντι, καὶ ἐπιδικασάμενον ἐν (874b) ἀγορᾷ
κηρῦξαι τῷ κτείναντι τὸν καὶ τὸν καὶ ὠφληκότι φόνου μὴ
ἐπιβαίνειν ἱερῶν μηδὲ ὅλης χώρας τῆς τοῦ παθόντος, ὡς, ἂν
φανῇ καὶ γνωσθῇ, ἀποθανούμενον καὶ ἔξω τῆς τοῦ παθόντος
χώρας ἐκβληθησόμενον ἄταφον. οὗτος δὴ νόμος εἷς ἡμῖν ἔστω
κύριος περὶ φόνου κείμενος.
καὶ τὰ μὲν περὶ τὰ τοιαῦτα μέχρι τούτων οὕτως· ὧν δὲ ὁ κτείνας
ἐφ' οἷς τε ὀρθῶς ἂν καθαρὸς εἴη, τάδε ἔστω· Νύκτωρ φῶρα εἰς
οἰκίαν εἰσιόντα ἐπὶ κλοπῇ χρημάτων ἐὰν (874c) ἑλὼν κτείνῃ,
καθαρὸς ἔστω· καὶ ἐὰν λωποδύτην ἀμυνόμενος ἀποκτείνῃ,
καθαρὸς ἔστω· καὶ ἐὰν ἐλευθέραν γυναῖκα βιάζηταί τις ἢ παῖδα
περὶ τὰ ἀφροδίσια, νηποινὶ τεθνάτω ὑπό τε τοῦ ὑβρισθέντος βίᾳ
καὶ ὑπὸ πατρὸς ἢ ἀδελφῶν ἢ ὑέων· ἐάν τε ἀνὴρ ἐπιτύχῃ γαμετῇ
γυναικὶ βιαζομένῃ, κτείνας τὸν βιαζόμενον ἔστω καθαρὸς ἐν
τῷ νόμῳ· καὶ ἐάν τις πατρὶ βοηθῶν θάνατον, μηδὲν ἀνόσιον
δρῶντι, κτείνῃ τινά, ἢ μητρὶ ἢ τέκνοις ἢ ἀδελφοῖς ἢ
συγγεννήτορι τέκνων, (874d) πάντως καθαρὸς ἔστω.
CHAPITRE XIII.
τὰ μὲν τοίνυν περὶ τροφήν τε ζώσης ψυχῆς καὶ παιδείαν, ὧν
αὐτῇ τυχούσῃ μὲν βιωτόν, ἀτυχησάσῃ δὲ τοὐναντίον, καὶ περὶ
θανάτων τῶν βιαίων ἃς δεῖ τιμωρίας γίγνεσθαι,
νενομοθετήσθω· τὰ δὲ περὶ τὴν τῶν σωμάτων τροφὴν μὲν καὶ
παιδείαν εἴρηται, τὸ δ' ἐχόμενον τούτων, αἱ βίαιοι πράξεις ὑπ'
ἀλλήλων ἀκούσιοί τε καὶ ἑκούσιοι γιγνόμεναι διοριστέον εἰς
δύναμιν αἵ τέ εἰσιν καὶ ὅσαι, καὶ ὧν ἂν (874e) τυγχάνουσαι
τιμωρήσεων τὸ πρόσφορον ἔχοιεν ἂν ἕκασται, ταῦτα μετ'
ἐκεῖνα, ὡς ἔοικεν, ὀρθῶς ἂν νομοθετοῖτο.
τραύματα δὴ καὶ πηρώσεις ἐκ τραυμάτων τά γε δεύτερα μετὰ
θανάτους καὶ ὁ φαυλότατος ἂν τάξειεν τῶν ἐπὶ νόμον
τρεπομένων. τὰ δὴ τραύματα, καθάπερ οἱ φόνοι διῄρηντο,
διαιρετέον, τὰ μὲν ἀκούσια, τὰ δὲ θυμῷ, τὰ δὲ φόβῳ, τὰ δὲ
ὁπόσα ἐκ προνοίας ἑκούσια συμβαίνει γιγνόμενα· προρρητέον
δή τι περὶ πάντων τῶν τοιούτων τοιόνδε, ὡς ἄρα νόμους
ἀνθρώποις ἀναγκαῖον τίθεσθαι
| [9,874] le parent du mort prendra pour juge son plus proche voisin ;
il se purifiera en son propre nom et au nom de toute la parenté,
et la chose inanimée reconnue responsable sera jetée hors des
frontières, comme il a été dit pour les animaux.
Si un homme est trouvé mort et qu'on ne connaisse pas le meurtrier et
qu'il reste introuvable malgré de soigneuses perquisitions, on fera les
mêmes significations que pour les autres ; on citera celui qui aura commis
le meurtre, et, après la sentence, un héraut proclamera dans la place
publique que celui qui a tué, tel ou tel et qui sera condamné pour meurtre
devra éviter de mettre le pied dans les temples ni dans aucun endroit du
pays de la victime, sous peine, s'il est découvert et reconnu, d'être mis
à mort et jeté sans sépulture hors du pays du mort. Voilà la loi que nous
mettrons en vigueur sur les meurtres. Nous n'en dirons pas davantage sur
cette matière.
Voici maintenant les personnes qu'il est permis de tuer, et à quelles
conditions le meurtre sera justifié. Si quelqu'un surprend la nuit un
voleur qui pénètre dans sa maison pour lui voler son argent et s'il le
tue, il sera tenu pour justifié. Il le sera aussi si, pour se défendre
contre un détrousseur, il le tue. Si quelqu'un fait violence à une femme
libre, ou à un enfant pour en abuser, il pourra être mis à mort impunément
par celui à qui il aura fait violence, ou par son père, ou ses frères ou
ses fils. Si un mari tombe sur un homme qui fait violence à sa femme
légitime, et qu'il le tue à ce moment, il sera, selon la loi, pur du
meurtre. Enfin, si quelqu'un pour sauver la vie à son père, à sa mère, à
ses enfants, à ses frères, à sa femme qui n'ont commis aucun acte impie,
tue un assassin, qu'il soit tenu pour entièrement justifié.
CHAPITRE XIII.
Voilà donc les lois qui s'appliquent à la culture et à l'éducation de
l'âme, éducation qui rend la vie précieuse à qui l'a reçue et malheureuse
à qui l'a manquée, et aussi aux châtiments dont il faut punir les auteurs
de morts violentes. Quant à la culture et à l'éducation du corps, nous en
avons traité aussi. En suivant l'ordre des matières, il nous faut parler
des actes de violence involontaires ou volontaires que l'on commet les uns
contre les autres, et en spécifier aussi bien que possible la nature et le
nombre, et les châtiments qui conviennent à chacun d'eux. Il est à propos,
ce me semble, de les assujettir à des lois, comme les autres.
Les blessures et les mutilations qui en résultent viennent pour la gravité
après les meurtres, et le plus médiocre de ceux qui se mêlent de
législation est capable de régler cette question. Pour les blessures, il
faut, comme pour les meurtres, distinguer celles que l'on fait sans le
vouloir, celles que l'on fait par colère et par crainte, et toutes celles
que l'on fait volontairement et avec préméditation, et faire sur toutes
ces espèces le prélude suivant. Les lois sont nécessaires aux hommes
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