HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre IX

Page 854

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[9,854] ὧν ἕνεκα μὲν μάλιστα, ὅμως δὲ καὶ σύμπασαν τὴν (854a) τῆς ἀνθρωπίνης φύσεως ἀσθένειαν εὐλαβούμενος, ἐρῶ τὸν τῶν ἱεροσύλων πέρι νόμον καὶ τῶν ἄλλων πάντων τῶν τοιούτων ὅσα δυσίατα καὶ ἀνίατα. προοίμια δὲ τούτοισι, κατὰ τὸν ἔμπροσθεν λόγον ὁμολογηθέντα, προρρητέον ἅπασιν ὡς βραχύτατα. λέγοι δή τις ἂν ἐκείνῳ διαλεγόμενος ἅμα καὶ παραμυθούμενος, ὃν ἐπιθυμία κακὴ παρακαλοῦσα μεθ' ἡμέραν τε καὶ ἐπεγείρουσα νύκτωρ ἐπί τι τῶν ἱερῶν ἄγει (854b) συλήσοντα, τάδε· θαυμάσιε, οὐκ ἀνθρώπινόν σε κακὸν οὐδὲ θεῖον κινεῖ τὸ νῦν ἐπὶ τὴν ἱεροσυλίαν προτρέπον ἰέναι, οἶστρος δέ σέ τις ἐμφυόμενος ἐκ παλαιῶν καὶ ἀκαθάρτων τοῖς ἀνθρώποις ἀδικημάτων, περιφερόμενος ἀλιτηριώδης, ὃν εὐλαβεῖσθαι χρεὼν παντὶ σθένει· τίς δ' ἐστὶν εὐλάβεια, μαθέ. ὅταν σοι προσπίπτῃ τι τῶν τοιούτων δογμάτων, ἴθι ἐπὶ τὰς ἀποδιοπομπήσεις, ἴθι ἐπὶ θεῶν ἀποτροπαίων ἱερὰ ἱκέτης, ἴθι ἐπὶ τὰς τῶν λεγομένων ἀνδρῶν ὑμῖν ἀγαθῶν (854c) συνουσίας, καὶ τὰ μὲν ἄκουε, τὰ δὲ πειρῶ λέγειν αὐτός, ὡς δεῖ τὰ καλὰ καὶ τὰ δίκαια πάντα ἄνδρα τιμᾶν· τὰς δὲ τῶν κακῶν συνουσίας φεῦγε ἀμεταστρεπτί. καὶ ἐὰν μέν σοι δρῶντι ταῦτα λωφᾷ τι τὸ νόσημα· εἰ δὲ μή, καλλίω θάνατον σκεψάμενος ἀπαλλάττου τοῦ βίου. CHAPITRE II. ταῦτα ἡμῶν ᾀδόντων προοίμια τοῖς πάντα ταῦτα ἐπινοοῦσιν ὅσα ἀνόσια ἔργα καὶ πολιτοφθόρα, τῷ μὲν πειθομένῳ τὸν νόμον ἐᾶν σιγῇ δεῖ, τῷ δὲ ἀπειθοῦντι μετὰ τὸ προοίμιον (854d) ᾄδειν μέγα· ὃς δ' ἂν ἱεροσυλῶν ληφθῇ, ἐὰν μὲν δοῦλος ξένος, ἐν τῷ προσώπῳ καὶ ταῖς χερσὶ γραφεὶς τὴν συμφοράν, καὶ μαστιγωθεὶς ὁπόσας ἂν δόξῃ τοῖς δικασταῖς, ἐκτὸς τῶν ὅρων τῆς χώρας γυμνὸς ἐκβληθήτω· τάχα γὰρ ἂν δοὺς ταύτην τὴν δίκην γένοιτ' ἂν βελτίων σωφρονισθείς. οὐ γὰρ ἐπὶ κακῷ δίκη γίγνεται οὐδεμία γενομένη κατὰ νόμον, δυοῖν δὲ θάτερον ἀπεργάζεται σχεδόν· γὰρ βελτίονα μοχθηρότερον (854e) ἧττον ἐξηργάσατο τὸν τὴν δίκην παρασχόντα. πολίτης δὲ ἄν τίς ποτέ τι τοιοῦτον δρῶν ἀναφανῇ, περὶ θεοὺς περὶ γονέας περὶ πόλιν ἠδικηκὼς τῶν μεγάλων τινα καὶ ἀπορρήτων ἀδικιῶν, ὡς ἀνίατον ἤδη τοῦτον ὄντα δικαστὴς διανοείσθω, λογιζόμενος οἵας παιδείας τε καὶ τροφῆς ἐκ παιδὸς τυγχάνων οὐκ ἀπέσχετο τῶν μεγίστων κακῶν. δίκη δὴ τούτῳ θάνατος, ἐλάχιστον τῶν κακῶν, [9,854] C'est eux surtout que j'ai en vue ; néanmoins, comme je me défie en général de la faiblesse de la nature humaine, j'édicterai la loi sur le pillage des temples et sur tous les crimes de ce genre, dont la guérison est difficile ou même impossible. Mais il faut, comme nous en sommes convenus plus haut, mettre à la tête de toutes ces lois un prélude, le plus court qu'il nous sera possible. On pourrait à celui qu'un désir criminel de piller quelque temple sollicite pendant le jour et tient éveillé la nuit adresser la semonce que voici : Mon étonnant ami, le vice qui te pousse à présent au pillage des temples n'est pas un mal humain ni envoyé par les dieux ; c'est comme un taon furieux, issu d'anciennes fautes qui n'ont pas été purifiées, une folie criminelle que l'on porte partout avec soi, et contre laquelle il faut réagir de toutes ses forces. Et comment réagir ? Je vais te le dire. Lorsque une pareille pensée te viendra à l'esprit, aie recours aux cérémonies propres à la conjurer, va supplier dans leurs temples les dieux qui détournent les maux, recherche la compagnie des hommes qui passent pour vertueux; écoute-les dire et tâche toi-même de dire que le devoir de tout homme est de respecter l'honnêteté et la justice; mais fuis sans te retourner la société des méchants. Si tu te conduis ainsi, tu trouveras peut-être quelque soulagement à ton mal ; sinon, considère qu'il est plus beau pour toi de mourir et débarrasse-toi de la vie. CHAPITRE II. Quand nous aurons chanté ce prélude à ceux qui trament toutes ces entreprises impies, qui causent la perte des États, quiconque obéira n'aura rien à craindre de la loi, mais à celui qui désobéira aux prescriptions du prélude nous dirons à haute voix : Toutes les fois qu'on aura pris un homme, esclave ou étranger, à piller un temple, on lui imprimera sur le visage et sur les mains la marque de son crime, on le fouettera d'autant de coups que les juges l'auront jugé bon, puis on le jettera nu hors des limites du pays. Peut-être, quand il aura payé sa peine, deviendra-t-il meilleur et plus sage; car ce n'est jamais pour faire souffrir que la loi punit, mais elle produit un de ces deux effets, ou bien elle améliore, ou bien elle rend moins mauvais celui qui a subi son châtiment. Si c'est un citoyen qu'on surprenne à oser un crime de ce genre, s'il a commis envers les dieux, ses parents ou l'État un de ces forfaits énormes, dont on ne peut parler sans horreur, le juge devra le traiter comme un homme inguérissable, en voyant qu'en dépit de l'instruction et de l'éducation qu'il a reçue dès son enfance, il ne s'est pas abstenu des plus grands crimes. Son châtiment sera la mort, le moindre des maux.


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Dernière mise à jour : 12/04/2007