[9,853] NOMOI Θ.
CHAPITRE I.
(853a) (Ἀθηναῖος)
δίκαι δὴ τὰ μετὰ ταῦτα ἀκόλουθοι ταῖς ἔμπροσθεν πράξεσιν
ἁπάσαις οὖσαι κατὰ φύσιν γίγνοιντο ἂν τὴν τῆς διακοσμήσεως
τῶν νόμων. ὧντινων οὖν δὴ πέρι δεῖ γίγνεσθαι δίκας, τὰ μὲν
εἴρηται, τὰ κατὰ γεωργίας τε καὶ ὅσα τούτοις εἵπετο, τὰ δὲ
μέγιστα οὔτε εἴρηταί πω, καθ' ἓν ἕκαστόν τε λεγόμενον, ῥηθὲν
ἣν δεῖ λαμβάνειν αὐτὸ τιμωρίαν καὶ (853b) τίνων ποτὲ
δικαστῶν τυγχάνειν, μετ' ἐκεῖν' αὐτὰ ἑξῆς ταῦτα ῥητέον.
(Κλεινίας) ὀρθῶς.
(Ἀθηναῖος)
αἰσχρὸν μὲν δή τινα τρόπον καὶ νομοθετεῖν πάντα ὁπόσα νῦν
μέλλομεν τοῦτο δρᾶν, ἐν τοιαύτῃ πόλει ἥν φαμεν οἰκήσεσθαί τε
εὖ καὶ τεύξεσθαι πάσης ὀρθότητος πρὸς ἐπιτήδευσιν ἀρετῆς· ἐν
δὲ τῇ τοιαύτῃ τὸ καὶ ἀξιοῦν τῆς τῶν ἄλλων μοχθηρίας τῶν
μεγίστων ἐμφύεσθαί τινα μεθέξοντα, ὥστε δεῖν νομοθετεῖν
προκαταλαμβάνοντα καὶ ἀπειλοῦντα (853c) ἐάν τις τοιοῦτος
γίγνηται, καὶ τούτων ἀποτροπῆς τε ἕνεκα καὶ γενομένων
κολάσεως τιθέναι ἐπ' αὐτοῖς νόμους, ὡς ἐσομένους, ὅπερ εἶπον,
αἰσχρὸν μέν τινα τρόπον. ἐπειδὴ δὲ οὐ, καθάπερ οἱ παλαιοὶ
νομοθέται θεῶν παισὶν νομοθετούμενοι τοῖς ἥρωσιν, ὡς ὁ νῦν
λόγος, αὐτοί τ' ἐκ θεῶν ὄντες ἄλλοις τε ἐκ τοιούτων γεγονόσιν
ἐνομοθέτουν, ἀλλ' ἄνθρωποί τε καὶ ἀνθρώπων σπέρμασιν
νομοθετοῦμεν τὰ νῦν, ἀνεμέσητον (853d) δὴ φοβεῖσθαι μή τις
ἐγγίγνηται τῶν πολιτῶν ἡμῖν οἷον κερασβόλος, ὃς ἀτεράμων
εἰς τοσοῦτον φύσει γίγνοιτ' ἂν ὥστε μὴ τήκεσθαι· καθάπερ
ἐκεῖνα τὰ σπέρματα πυρί, νόμοις οὗτοι καίπερ οὕτως ἰσχυροῖς
οὖσιν ἄτηκτοι γίγνωνται. ὧν δὴ χάριν οὐκ ἐπίχαριν λέγοιμ' ἂν
πρῶτον νόμον ἱερῶν περὶ συλήσεων, ἄν τις τοῦτο δρᾶν τολμᾷ.
καὶ πολίτην μὲν τῶν τεθραμμένων ὀρθῶς οὔτ' ἂν βουλοίμεθα
οὔτε ἐλπιστὸν πάνυ τι νοσῆσαί ποτε ἂν ταύτην τὴν νόσον,
οἰκέται δὲ ἂν τούτων καὶ ξένοι καὶ ξένων δοῦλοι πολλὰ ἂν
ἐπιχειρήσειαν τοιαῦτα·
| [9,853] LIVRE IX.
CHAPITRE I.
L'ATHÉNIEN : L'arrangement de nos lois nous amène naturellement à traiter à
présent des actions en justice qui viennent à la suite de toutes les
affaires dont il a été question précédemment. Quant aux objets sur
lesquels doivent rouler ces actions, nous en avons déjà parlé à propos de
l'agriculture et de tout ce qui en dépend; mais nous n'avons rien dit
encore des objets les plus importants, c'est-à-dire de la nature de chaque
délit en particulier, de la peine qui doit le suivre, des juges qui
doivent en connaître. C'est de quoi nous avons à traiter maintenant.
CLINIAS : Fort bien.
L'ATHÉNIEN : On pourrait éprouver quelque honte à légiférer sur toutes les
questions dont nous allons nous occuper, dans un État qui, selon nous,
sera bien gouverné et parfaitement organisé pour la pratique de la vertu.
Et en effet, admettre que dans un tel État, il puisse naître quelqu'un
d'aussi méchant que le sont les plus grands criminels dans les autres
États, au point qu'il soit nécessaire que le législateur prévienne et
menace ceux qui pourraient devenir tels, et qu'il fasse des lois pour les
détourner de ces crimes et les punir, s'ils s'en rendent coupables, comme
s'ils devaient effectivement se commettre, c'est, comme je l'ai dit, une
supposition injurieuse à certains égards. Mais, comme nous ne sommes pas
dans le cas des anciens législateurs qui faisaient des lois pour les
enfants des dieux, les héros, comme on dit aujourd'hui, et qu'eux-mêmes,
étant issus des dieux, légiféraient pour d'autres, également fils de
dieux, que nous ne sommes que des hommes et que nous donnons des lois aux
enfants des hommes, on ne peut nous reprocher de craindre qu'il ne naisse
parmi nos concitoyens des hommes indomptables, naturellement si durs qu'on
ne saurait pas plus les amollir que ces semences, qui résistent au feu, et
qu'ils sont réfractaires aux lois les plus fortes. C'est en vue de ces
gens-là que je proposerai d'abord, en dépit que j'en aie, une loi sur le
pillage des temples, si quelqu'un est assez hardi pour s'y livrer. Nous
désirons, nous comptons bien qu'aucun des citoyens qui ont reçu une bonne
éducation ne sera jamais atteint de cette maladie ; mais ses esclaves, les
étrangers et les esclaves des étrangers pourraient souvent tenter de
pareils attentats.
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