HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Charmide (dialogue complet)

Chapitre 4

  Chapitre 4

[4] - οὖν καὶ ἐγένετο. Ἧκε γάρ, καὶ ἐποίησε γέλωτα (155c) πολύν· ἕκαστος γὰρ ἡμῶν τῶν καθημένων συγχωρῶν τὸν πλησίον ἐώθει σπουδῇ, ἵνα παρ' αὑτῷ καθέζοιτο, ἕως τῶν ἐπ' ἐσχάτῳ καθημένων τὸν μὲν ἀνεστήσαμεν, τὸν δὲ πλάγιον κατεβάλομεν. δ' ἐλθὼν μεταξὺ ἐμοῦ τε καὶ τοῦ Κριτίου ἐκαθέζετο. Ἐνταῦθα μέντοι, φίλε, ἐγὼ ἤδη ἠπόρουν, καί μου πρόσθεν θρασύτης ἐξεκέκοπτο, ἣν εἶχον ἐγὼ ὡς πάνυ ῥᾳδίως αὐτῷ διαλεξόμενος· ἐπειδὴ δέ, φράσαντος τοῦ Κριτίου ὅτι ἐγὼ εἴην τὸ φάρμακον ἐπιστάμενος, ἐνέβλεψέν τέ μοι (155d) τοῖς ὀφθαλμοῖς ἀμήχανόν τι οἷον καὶ ἀνήγετο ὡς ἐρωτήσων, καὶ οἱ ἐν τῇ παλαίστρᾳ ἅπαντες περιέρρεον ἡμᾶς κύκλῳ κομιδῇ, τότε δή, γεννάδα , εἶδόν τε τὰ ἐντὸς τοῦ ἱματίου καὶ ἐφλεγόμην καὶ οὐκέτ' ἐν ἐμαυτοῦ ἦν καὶ ἐνόμισα σοφώτατον εἶναι τὸν Κυδίαν τὰ ἐρωτικά , ὃς εἶπεν ἐπὶ καλοῦ λέγων παιδός, ἄλλῳ ὑποτιθέμενος, εὐλαβεῖσθαι μὴ κατέναντα λέοντος νεβρὸν ἐλθόντα μοῖραν αἱρεῖσθαι (155e) κρεῶν· αὐτὸς γάρ μοι ἐδόκουν ὑπὸ τοῦ τοιούτου θρέμματος ἑαλωκέναι. Ὅμως δὲ αὐτοῦ ἐρωτήσαντος εἰ ἐπισταίμην τὸ τῆς κεφαλῆς φάρμακον, μόγις πως ἀπεκρινάμην ὅτι ἐπισταίμην . - Τί οὖν, δ' ὅς, ἐστίν; Καὶ ἐγὼ εἶπον ὅτι αὐτὸ μὲν εἴη φύλλον τι, ἐπῳδὴ δέ τις ἐπὶ τῷ φαρμάκῳ εἴη , ἣν εἰ μέν τις ἐπᾴδοι ἅμα καὶ χρῷτο αὐτῷ, παντάπασιν ὑγιᾶ ποιοῖ τὸ φάρμακον· ἄνευ δὲ τῆς ἐπῳδῆς οὐδὲν ὄφελος εἴη τοῦ φύλλου. (156a) Καὶ ὅς, - Ἀπογράψομαι τοίνυν , ἔφη, παρὰ σοῦ τὴν ἐπῳδήν. - Πότερον, ἦν δ' ἐγώ, ἐάν με πείθῃς κἂν μή; Γελάσας οὖν, - Ἐάν σε πείθω, ἔφη, Σώκρατες. - Εἶεν, ἦν δ' ἐγώ· καὶ τοὔνομά μου σὺ ἀκριβοῖς; - Εἰ μὴ ἀδικῶ γε, ἔφη· οὐ γάρ τι σοῦ ὀλίγος λόγος ἐστὶν ἐν τοῖς ἡμετέροις ἡλικιώταις, μέμνημαι δὲ ἔγωγε καὶ παῖς ὢν Κριτίᾳ τῷδε συνόντα σε. - Καλῶς γε σύ, ἦν δ' ἐγώ, ποιῶν· μᾶλλον γάρ σοι παρρησιάσομαι (156b) περὶ τῆς ἐπῳδῆς οἵα τυγχάνει οὖσα· ἄρτι δ' ἠπόρουν τίνι τρόπῳ σοι ἐνδειξαίμην τὴν δύναμιν αὐτῆς. Ἔστι γάρ , Χαρμίδη, τοιαύτη οἵα μὴ δύνασθαι τὴν κεφαλὴν μόνον ὑγιᾶ ποιεῖν, ἀλλ' ὥσπερ ἴσως ἤδη καὶ σὺ ἀκήκοας τῶν ἀγαθῶν ἰατρῶν, ἐπειδάν τις αὐτοῖς προσέλθῃ τοὺς ὀφθαλμοὺς ἀλγῶν, λέγουσί που ὅτι οὐχ οἷόν τε αὐτοὺς μόνους ἐπιχειρεῖν τοὺς ὀφθαλμοὺς ἰᾶσθαι, ἀλλ' ἀναγκαῖον εἴη ἅμα καὶ τὴν κεφαλὴν θεραπεύειν, εἰ μέλλοι (156c) καὶ τὰ τῶν ὀμμάτων εὖ ἔχειν· καὶ αὖ τὸ τὴν κεφαλὴν οἴεσθαι ἄν ποτε θεραπεῦσαι αὐτὴν ἐφ' ἑαυτῆς ἄνευ ὅλου τοῦ σώματος πολλὴν ἄνοιαν εἶναι. Ἐκ δὴ τούτου τοῦ λόγου διαίταις ἐπὶ πᾶν τὸ σῶμα τρεπόμενοι μετὰ τοῦ ὅλου τὸ μέρος ἐπιχειροῦσιν θεραπεύειν τε καὶ ἰᾶσθαι· οὐκ ᾔσθησαι ὅτι ταῦτα οὕτως λέγουσίν τε καὶ ἔχει; - Πάνυ γε , ἔφη. - Οὐκοῦν καλῶς σοι δοκεῖ λέγεσθαι καὶ ἀποδέχῃ τὸν λόγον; - Πάντων μάλιστα, ἔφη. [4] IV. - Il vint en effet, et son arrivée donna lieu à une scène plaisante. Chacun de nous qui étions assis poussa précipitamment son voisin, pour faire une place, dans l’espoir que le jeune homme viendrait s’asseoir à ses côtés, tant et si bien que, des deux hommes assis à chaque bout, l’un fut contraint de se lever et que l’autre fut culbuté de côté. Lui vint s’asseoir entre Critias et moi. A ce moment, mon ami, je me sentis embarrassé et je perdis l’assurance que j’avais jusqu’alors de m’entretenir avec lui tout à mon aise. Mais lorsque, Critias lui ayant dit que j’étais l’homme qui connaissait le remède, il tourna vers moi un regard d’une expression indicible et se disposa à me questionner, tandis que tous ceux qui étaient dans la palestre formaient autour de nous un cercle complet, alors, mon noble ami, j’aperçus ses formes sous son manteau, je me sentis brûler, transporter hors de moi et je songeai que Cydias était un maître en amour, lorsqu’à propos d’un bel enfant il donnait ce conseil : « Garde-toi de devenir comme un faon devant le lion : il te saisirait et tu serais sa provende », car je me sentais au pouvoir d’un fauve de cette espèce. Cependant quand il me demanda si je connaissais le remède contre le mal de tête, je lui répondis, bien qu’avec peine, que je le connaissais : « Quel est-il donc ? » fit-il. Je lui répondis que c’était une feuille, mais qu’il fallait ajouter au remède une incantation ; que, si on la prononçait en même temps qu’on prenait le remède, on recouvrait entièrement la santé, mais que sans l’incantation la feuille n’avait aucun effet. Alors lui : « Je vais donc, dit-il, copier la formule sous ta dictée. - Est-ce de gré, lui dis-je, ou de force que tu veux l’avoir ? Il se mit à rire et répondit : - De gré, Socrate. - Soit, repris-je. Mais tu sais donc mon nom ? - Je serais inexcusable de ne pas le savoir, dit-il ; car on parle souvent de toi parmi les jeunes gens de mon âge, et je me souviens que, quand j’étais enfant, tu fréquentais Critias ici présent. - C’est très bien, cela, dis-je. J’en serai d’autant plus franc avec toi pour t’expliquer en quoi consiste l’incantation ; car tout à l’heure encore je me demandais de quelle manière je t’en montrerais la vertu. Elle est en effet, Charmide, de telle nature qu’elle ne peut pas guérir la tête toute seule. Peut-être as-tu déjà entendu dire à de bons médecins, quand on vient les trouver pour un mal d’yeux, qu’il leur est impossible d’entreprendre une cure exclusivement pour les yeux et qu’il faut soigner la tête en même temps, si l’on veut remettre les yeux en bon état, et que de même imaginer qu’on puisse soigner la tête seule, indépendamment de tout le corps, est une pure folie. Et sur ce principe, ils appliquent un régime au corps entier et ils essayent de traiter et de guérir la partie avec le tout. Ne sais-tu pas que c’est là leur doctrine et qu’il en est réellement ainsi ? - Assurément, dit-il. - Ne trouves-tu pas qu’ils ont raison et n’approuves-tu pas leur principe ? - Je l’approuve absolument », dit-il.


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Dernière mise à jour : 11/02/2010