[24] - Καὶ ὁ Χαρμίδης, ἀλλὰ μὰ Δί', ἦ δ' ὅς, ἔγωγε, ὦ Σώκρατες, οὐκ οἶδα οὔτ' εἰ ἔχω οὔτ' εἰ μὴ ἔχω· πῶς γὰρ ἂν εἰδείην ὅ γε μηδ' ὑμεῖς οἷοί τέ ἐστε ἐξευρεῖν ὅτι ποτ' ἔστιν, (176b) ὡς φῂς σύ; Ἐγὼ μέντοι οὐ πάνυ σοι πείθομαι, καὶ ἐμαυτόν, ὦ Σώκρατες, πάνυ οἶμαι δεῖσθαι τῆς ἐπῳδῆς, καὶ τό γ' ἐμὸν οὐδὲν κωλύει ἐπᾴδεσθαι ὑπὸ σοῦ ὅσαι ἡμέραι, ἕως ἂν φῇς σὺ ἱκανῶς ἔχειν.
- Εἶεν· ἀλλ', ἔφη ὁ Κριτίας, ὦ Χαρμίδη, δρᾷς τοῦτο ἔμοιγ' ἔσται τοῦτο τεκμήριον ὅτι σωφρονεῖς, ἢν ἐπᾴδειν παρέχῃς Σωκράτει καὶ μὴ ἀπολείπῃ τούτου μήτε μέγα μήτε σμικρόν.
- Ὡς ἀκολουθήσοντος, ἔφη, καὶ μὴ ἀπολειψομένου· δεινὰ (176c) γὰρ ἂν ποιοίην, εἰ μὴ πειθοίμην σοὶ τῷ ἐπιτρόπῳ καὶ μὴ ποιοίην ἃ κελεύεις.
- Ἀλλὰ μήν, ἔφη, κελεύω ἔγωγε.
- Ποιήσω τοίνυν, ἔφη, ἀπὸ ταυτησὶ τῆς ἡμέρας ἀρξάμενος.
- Οὗτοι, ἦν δ' ἐγώ, τί βουλεύεσθον ποιεῖν;
- Οὐδέν, ἔφη ὁ Χαρμίδης, ἀλλὰ βεβουλεύμεθα.
- Βιάσῃ ἄρα, ἦν δ' ἐγώ, καὶ οὐδ' ἀνάκρισίν μοι δώσεις;
- Ὡς βιασομένου, ἔφη, ἐπειδήπερ ὅδε γε ἐπιτάττει· πρὸς ταῦτα σὺ αὖ βουλεύου ὅτι ποιήσεις.
(176d) - Ἀλλ' οὐδεμία, ἔφην ἐγώ, λείπεται βουλή· σοὶ γὰρ ἐπιχειροῦντι πράττειν ὁτιοῦν καὶ βιαζομένῳ οὐδεὶς οἷός τ' ἔσται ἐναντιοῦσθαι ἀνθρώπων.
- Μὴ τοίνυν, ἦ δ' ὅς, μηδὲ σὺ ἐναντιοῦ.
- Οὐ τοίνυν, ἦν δ' ἐγώ, ἐναντιώσομαι.
| [24] XXIV. - Charmide me répondit alors : « Par Zeus, Socrate, je ne sais pas, moi,
si je possède la sagesse ou si je ne la possède pas. Car comment le saurais-je,
quand vous-mêmes n’êtes pas capables, dis-tu, de découvrir ce qu’elle est. Mais
moi, je ne te crois guère et je suis convaincu, Socrate, que j’ai besoin de
l’incantation ; aussi ne tiendra-t-il pas à moi que je ne m’y soumette tous les
jours, jusqu’à ce que tu dises que c’est assez.
- Bien, s’écria Critias ; fais-le, Charmide. Ce sera pour moi la preuve que tu
es sage, si tu te livres aux incantations de Socrate et ne le quittes pas d’un pas.
- Tu peux compter que je le suivrai et ne le quitterai pas. Ce serait bien mal à
moi de ne pas t’obéir à toi, qui es mon tuteur, et de ne pas faire ce que tu
m’ordonnes.
- Oui, certes, dit-il, je te l’ordonne.
- Je le ferai donc, répondit-il, et je commencerai aujourd’hui même.
- Eh ! vous autres, dis-je, que projetez-vous donc ?
- Rien, dit Charmide, c’est tout projeté.
- Veux-tu donc, dis-je, user de contrainte, sans m’accorder le temps de
réfléchir ?
- Oui, de contrainte, dit-il, Critias le commande. A toi de voir quel parti tu
dois prendre.
- Mais, dis-je, il n’y a plus de place pour la réflexion ; car si tu te mets en
tête de faire une chose et d’employer la violence, personne au monde ne sera
capable de te résister.
- Alors, dit-il, ne résiste pas, toi non plus.
- Eh bien, dis-je, je ne résisterai pas.
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