HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre VIII

Chapitre 33

  Chapitre 33

[8,33] (1) εἰ δὲ Μεγάλη πόλις προθυμίᾳ τε τῇ πάσῃ συνοικισθεῖσα ὑπὸ Ἀρκάδων καὶ ἐπὶ μεγίσταις τῶν Ἑλλήνων ἐλπίσιν ἐς αὐτὴν κόσμον τὸν ἅπαντα καὶ εὐδαιμονίαν τὴν ἀρχαίαν ἀφῄρηται καὶ τὰ πολλά ἐστιν αὐτῆς ἐρείπια ἐφ´ ἡμῶν, θαῦμα οὐδὲν ἐποιησάμην, εἰδὼς τὸ δαιμόνιον νεώτερα ἀεί τινα ἐθέλον ἐργάζεσθαι, καὶ ὁμοίως τὰ πάντα τά τε ἐχυρὰ καὶ τὰ ἀσθενῆ καὶ τὰ γινόμενά τε καὶ ὁπόσα ἀπόλλυνται μεταβάλλουσαν τὴν τύχην, καὶ ὅπως ἂν αὐτῇ παριστῆται μετὰ ἰσχυρᾶς ἀνάγκης ἄγουσαν. (2) Μυκῆναι μέν γε, τοῦ πρὸς Ἰλίῳ πολέμου τοῖς Ἕλλησιν ἡγησαμένη, καὶ Νῖνος, ἔνθα ἦν Ἀσσυρίοις βασίλεια, καὶ Βοιώτιαι Θῆβαι προστῆναι τοῦ Ἑλληνικοῦ ποτε ἀξιωθεῖσαι, αἱ μὲν ἠρήμωνται πανώλεθροι, τὸ δὲ ὄνομα τῶν Θηβῶν ἐς ἀκρόπολιν μόνην καὶ οἰκήτορας καταβέβηκεν οὐ πολλούς. τὰ δὲ ὑπερηρκότα πλούτῳ τὸ ἀρχαῖον, Θῆβαί τε αἱ Αἰγύπτιοι καὶ Μινύης Ὀρχομενὸς καὶ Δῆλος τὸ κοινὸν Ἑλλήνων ἐμπόριον, αἱ μὲν ἀνδρὸς ἰδιώτου μέσου δυνάμει χρημάτων καταδέουσιν ἐς εὐδαιμονίαν, Δῆλος δέ, ἀφελόντι τοὺς ἀφικνουμένους παρ´ Ἀθηναίων ἐς τοῦ ἱεροῦ τὴν φρουράν, Δηλίων γε ἕνεκα ἔρημός ἐστιν ἀνθρώπων. (3) Βαβυλῶνος δὲ τοῦ μὲν Βήλου τὸ ἱερὸν λείπεται, Βαβυλῶνος δὲ ταύτης, ἥντινα εἶδε πόλεων τῶν τότε μεγίστην ἥλιος, οὐδὲν ἔτι ἦν εἰ μὴ τεῖχος, καθὰ καὶ Τίρυνθος τῆς ἐν τῇ Ἀργολίδι. ταῦτα μὲν δὴ ἐποίησεν δαίμων εἶναι τὸ μηδέν· δὲ Ἀλεξάνδρου πόλις ἐν Αἰγύπτῳ καὶ Σελεύκου παρὰ τῷ Ὀρόντῃ χθές τε ᾠκισμέναι καὶ πρῴην ἐς τοσοῦτο ἐπιδεδώκασι μεγέθους καὶ εὐδαιμονίας, ὅτι σφᾶς τύχη δεξιοῦται. (4) ἐπιδείκνυται δὲ καὶ ἐν τῷδε ἔτι τὴν ἰσχὺν μείζονα καὶ θαύματος πλείονος κατὰ συμφορὰς καὶ εὐπραγίας πόλεων· Λήμνου γὰρ πλοῦν ἀπεῖχεν οὐ πολὺν Χρύση νῆσος, ἐν καὶ τῷ Φιλοκτήτῃ γενέσθαι συμφορὰν ἐκ τοῦ ὕδρου φασί· ταύτην κατέλαβεν κλύδων πᾶσαν, καὶ κατέδυ τε Χρύση καὶ ἠφάνισται κατὰ τοῦ βυθοῦ. νῆσον δὲ ἄλλην καλουμένην Ἱερὰν - - - τόνδε οὐκ ἦν χρόνον. οὕτω μὲν τὰ ἀνθρώπινα πρόσκαιρά τε καὶ οὐδαμῶς ἐστιν ἐχυρά· [8,33] (1) Si Mégalopolis bâtie autrefois avec tant d'ardeur par les Arcadiens, après les espérances que les Grecs en avaient conçues, dépouillée aujourd'hui de tous ses ornements ne présente que des ruines de tous côtés, je ne m'en étonne pas. Je sais que la fortune se joue sans cesse des choses d'ici bas, que rien ne lui résiste, et que toutes les productions humaines, fortes ou faibles, anciennes ou nouvelles, sont également sujettes à son empire. (2) Que reste-t-il de Mycènes, qui du temps de la guerre de Troie commandait à toute la Grèce, et de Ninive, autrefois la capitale des Assyriens, et de Thèbes en Béotie jugée digne un temps de présider la Confédération des Hellènes? Les deux premières sont détruites, et la troisième conserve à peine son nom, grâce à la citadelle qui subsiste encore, et à un fort petit nombre d'habitants. Considérons celles qui anciennement surpassaient toutes les autres en richesses, Thèbes en Égypte, Orchomène dans le pays des Minyens, Délos qui s'est vue si florissante par son commerce; que sont-elles devenues? Les unes à présent n'ont pas la richesse d'un simple particulier médiocrement puissant, et Délos serait entièrement abandonnée, sans la garnison que les Athéniens y envoient tous les ans pour la garde du temple d'Apollon. (3) Babylone a été la plus grande ville que le soleil pût voir dans sa course; il n'en est resté que les murs et le temple de Bel. Tirynthe d'Argolide n'a pas eu un meilleur sort. Ces anciennes villes si fortes, si riches, et si grandes ont été réduites à rien, pendant qu'Alexandrie en Égypte, et Séleucie sur les bords de l'Oronte, tout nouvellement bâties l'une et l'autre, sont parvenues à un tel point de grandeur et de puissance, que la Fortune elle-même semble les avoir prises sous sa protection. (4) Mais nous avons vu de nos jours quelque chose de plus étonnant encore que ces jeux de la fortune dans l'abaissement de certaines villes, et dans l'accroissement de quelques autres. Chrysé était une île fort peu distante de Lemnos; ce fut-là, dit-on, que Philoctète souffrit de si grandes douleurs de la piqûre d'un serpent. Cette île submergée par les flots de la mer a entièrement disparu, et en même temps on en a vu paraître une autre qui n'était point, et que l'on appelle l'île Hiéra (Sacrée). Ainsi toutes les choses humaines ne sont que pour un temps, et il n'y a rien de stable dans le monde.


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Dernière mise à jour : 1/02/2007