[5,59] Εἶθ´ ἑξῆς φησιν ὁ Κέλσος· Οὐκοῦν ὁ αὐτὸς θεὸς
Ἰουδαίοις τε καὶ τοῖσδε, δῆλον δ´ ὅτι τοῖς Χριστιανοῖς·
καὶ ὡσπερεὶ τὸ οὐκ ἂν διδόμενον συνάγων τοῦτό φησι·
Σαφῶς γε τῶν ἀπὸ μεγάλης ἐκκλησίας τοῦτο ὁμολογούντων
καὶ τὰ τῆς παρὰ Ἰουδαίοις φερομένης κοσμογονίας προσιεμένων
ὡς ἀληθῆ περί γε τῶν ἓξ ἡμερῶν καὶ τῆς ἑβδόμης,
ἐν ᾗ, ὡς μὲν ἡ γραφὴ λέγει, «κατέπαυσεν» «ἀπὸ τῶν
ἔργων ἑαυτοῦ» ὁ θεὸς ἀναχωρῶν εἰς τὴν ἑαυτοῦ περιωπήν,
ὡς δ´ ὁ Κέλσος μὴ τηρήσας τὰ γεγραμμένα μηδὲ συνιεὶς
αὐτά φησιν, ἀναπαυσάμενος, ὅπερ οὐ γέγραπται. Περὶ δὲ τῆς
κοσμοποιΐας καὶ τοῦ μετ´ αὐτὴν ἀπολειπομένου σαββατισμοῦ
τῷ λαῷ τοῦ θεοῦ «πολὺς» ἂν εἴη καὶ μυστικὸς καὶ
βαθὺς καὶ «δυσερμήνευτος λόγος».
Εἶτα δοκεῖ μοι τὸ βιβλίον συμπληρῶσαι θέλων καὶ μέγα
δοκεῖν εἶναι ποιῶν εἰκῇ προστιθέναι τινά, ὁποῖά ἐστι καὶ
τὰ κατὰ τὸν πρῶτον ἄνθρωπον, ὡς ἄρα λέγομεν τὸν αὐτὸν
εἶναι ὡς καὶ Ἰουδαῖοι καὶ τὴν ἀπ´ ἐκείνου διαδοχὴν ὁμοίως
αὐτοῖς γενεαλογοῦμεν. Ἀλλὰ καὶ εἰς ἀλλήλους μὲν ἐπιβουλήν
ἀδελφῶν οὐκ ἴσμεν, τὸν δὲ Κάϊν ἐπιβεβουλευκέναι τῷ
Ἄβελ καὶ τὸν Ἠσαῦ τῷ Ἰακώβ· οὐ γὰρ Ἄβελ τῷ Κάϊν
ἐπεβούλευσεν οὐδὲ ὁ Ἰακὼβ τῷ Ἠσαῦ· ὅπερ εἰ ἐγεγόνει,
ἀκολούθως ἂν εἶπεν ὁ Κέλσος τὰς εἰς ἀλλήλους τῶν
ἀδελφῶν ἐπιβουλὰς τὰς αὐτὰς ἡμᾶς Ἰουδαίοις ἱστορεῖν.
Ἔστω δὲ καὶ τὴν εἰς Αἴγυπτον ἡμᾶς ἀποδημίαν τὴν
αὐτὴν λέγειν ἐκείνοις καὶ τὴν ἐκεῖθεν ἐπάνοδον καὶ οὐ
φυγήν, ὡς ὁ Κέλσος νομίζει· τί οὖν ταῦτα συμβάλλεται
πρὸς τὴν καθ´ ἡμῶν ἢ κατὰ Ἰουδαίων κατηγορίαν; Ἔνθα
μὲν οὖν ᾤετο χλευάσειν ἡμᾶς ἐν τῷ περὶ τῶν Ἑβραίων
λόγῳ, φυγὴν ὠνόμαζεν· ὅπου δ´ ἦν τὸ πραγματικὸν ἐξετάσαι
περὶ τῶν ἀναγεγραμμένων μαστίγων ἐπεληλυθέναι τῇ
Αἰγύπτῳ ἀπὸ τοῦ θεοῦ, τοῦθ´ ἑκὼν ἐσιώπησεν.
| [5,59] Celse dit après cela : Les Juifs et eux (à savoir les chrétiens) ont donc le
même Dieu. Et, comme s'il voulait appuyer un point qui ne fût pas avoué,
Au moins, ajoute-t-il, c'est une chose manifestement reconnue par ceux de
la grande Église, qui reçoivent pour véritable ce que les Juifs disent des
six jours dans lesquels fut créé le monde, et du septième auquel Dieu se
reposa. Car c'est ainsi que Celse, qui n'entend pas le texte sacré, en
rapporte les paroles en les altérant; au lieu de dire que Dieu cessa de
travailler à ses œuvres (Gen., Il, 3), pour rentrer en la contemplation de
lui-même. Au reste, cette matière de la création du monde et du repos qui
est réservé ensuite pour le peuple de Dieu, est une matière fort vaste et
fort difficile, toute remplie de profonds mystères (Hébr., IV, 9). Je
crois qu'il ne se propose que de grossir son livre, et de le faire valoir
par là, lorsqu'il ajoute encore des choses si inutiles, comme : que nous
comptons pour le premier homme le même que les Juifs, et que nous faisons
la généalogie de ses descendants de la même manière qu'eux. (Gen., IV.
8). Pour ce qui est des embûches mutuelles que des frères se sont
dressées, nous ne savons ce que c'est. Caïn en dressa bien à Abel, et Ésaü
à Jacob ; mais Abel n'en dressa point à Caïn, ni Jacob à Ésaü (Gen.,
XXVII, 41.); ce qu'il faudrait qu'ils eussent fait pour donner lieu à
Celse de dire, que nous parlons comme les Juifs des embûches mutuelles que
des frères se sont dressées. Je veux que nous racontions comme eux aussi
l'entrée des Israélites en Égypte, et leur sortie hors de ce pays,
laquelle Celse nomme mal à propos une fuite : quel sujet d'accusation en
peut-il tirer, soit contre nous, soit contre les Juifs? Lors donc qu'il
croit que l'occasion de nous railler se présente, il parle de la sortie
des Hébreux comme d'une fuite : mais quand il serait question d'examiner
ce qui nous est dit des plaies dont Dieu frappa l'Égypte, il prend le
parti d'un silence affecté (Exode, VII, 20, etc.).
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