[5,58] Κατηγορεῖ δ´ ὁ Κέλσος καὶ τοῦ φάσκοντος λόγου
ἄγγελον ἀποκεκυλικέναι τοῦ τάφου, ἔνθα ἦν τὸ Ἰησοῦ
σῶμα, «τὸν λίθον» ὥσπερ μειράκιον, ἐν διατριβῇ λαβὸν
τοπικῶς κατηγορῆσαί τινος, καί φησιν ὡς σοφόν τι κατὰ
τοῦ λόγου εὑρὼν ὅτι ὁ τοῦ θεοῦ παῖς, ὡς ἔοικεν, οὐκ ἐδύνατο
ἀνοῖξαι τὸν τάφον, ἀλλ´ ἐδεήθη ἄλλου ἀποκινήσοντος τὴν
πέτραν. Καὶ ἵνα γε μηδὲν περιεργάσωμαι περὶ τῶν κατὰ
τὸν τόπον μηδὲ τροπολογίαν ἐπὶ τοῦ παρόντος ἐκτιθέμενος
δόξω ἀκαίρως εἰς ταῦτα φιλοσοφεῖν, περὶ αὐτῆς ἐρῶ τῆς
ἱστορίας ὅτι σεμνότερον αὐτόθεν φαίνεται τὸ τὸν ἐλάττονα
καὶ ὑπηρέτην ἀποκεκυλικέναι «τὸν λίθον» ἢ τὸν ἐπὶ
ὠφελείᾳ ἀνθρώπων ἀνιστάμενον τοῦτο πεποιηκέναι. Οὐ λέγω
δ´ ὅτι οἱ μὲν τῷ λόγῳ ἐπιβουλεύοντες καὶ ἀποκτεῖναι αὐτὸν
βουληθέντες καὶ δεῖξαι πᾶσι νεκρὸν καὶ τὸ μηδὲν τυγχάνοντα
βούλονται αὐτοῦ μηδαμῶς ἀνοιχθῆναι τὸν τάφον, ἵνα μηδεὶς
τὸν λόγον μετὰ τὴν ἐπιβουλὴν αὐτῶν ζῶντα θεάσηται· ὁ δὲ
ὑπὲρ σωτηρίας ἀνθρώπων ἐπιδημῶν συνεργὸς τοῦ ἀγγέλου
ἄγγελος θεοῦ ἰσχυρότερος ὢν τῶν ἐπιβουλευόντων ἀποκυλίει
τὸν βαρὺν λίθον· ἵνα πεισθῶσιν οἱ νομίζοντες τεθνηκέναι
τὸν λόγον ὅτι «οὐκ ἔστι» «μετὰ τῶν νεκρῶν» ἀλλὰ ζῇ
καὶ «προάγει» τοὺς βουλομένους αὐτῷ ἀκολουθεῖν, ἵνα
ἐπιδείξηται τὰ ἑξῆς οἷς ἐπεδείξατο πρότερον, τοῖς μὴ
χωροῦσί πω αὐτῶν μείζονα κατὰ τὸν πρότερον τῆς εἰσαγωγῆς
αὐτῶν χρόνον.
Εἶτ´ οὐκ οἶδ´ ὅπως μετὰ ταῦτα παραρρίπτει, οὐκ οἶδα
εἰς τί τῇ προθέσει αὐτοῦ χρήσιμον εἶναι δοκοῦν, τὸ περὶ
τῆς Μαρίας κυούσης ἐληλυθέναι πρὸς τὸν Ἰωσὴφ ἄγγελον
καὶ πάλιν ὑπὲρ τοῦ τὸ βρέφος γεννηθὲν καὶ ἐπιβουλευόμενον
ἐξαρπάσαντας φυγεῖν εἰς Αἴγυπτον. Περὶ τούτων δὲ καὶ
ἐν τοῖς ἀνωτέρω πρὸς τὰ ὑπ´ αὐτοῦ εἰρημένα διελέχθημεν.
Τί δὲ βούλεται Κέλσῳ τὸ καὶ Μωϋσεῖ καὶ τοῖς ἄλλοις
ἱστορεῖσθαι κατὰ τὰς γραφὰς ἀγγέλους πέμπεσθαι; Οὐδὲν
γάρ μοι φαίνεται συμβάλλεσθαι αὐτῷ πρὸς ὃ βούλεται, καὶ
μάλιστα ἐπεὶ οὐδεὶς μὲν ἐκείνων περὶ τοῦ γένους τῶν ἀνθρώπων
ἠγωνίσατο, ἵν´ αὐτὸ ἐπιστρέψῃ ὅση δύναμις ἀπὸ τῶν
ἁμαρτημάτων. Καὶ ἄλλοι οὖν πεπέμφθωσαν ἀπὸ τοῦ θεοῦ,
καὶ οὗτός τι πλέον ἀπαγγελλέτω, καὶ πλημμελούντων
Ἰουδαίων καὶ μεταχαραττόντων τὴν εὐσέβειαν καὶ οὐχ ὅσια
δρώντων τὴν βασιλείαν τοῦ θεοῦ μεταδεδωκέτω «ἄλλοις
γεωργοῖς», τοῖς πανταχοῦ ἐν ταῖς ἐκκλησίαις ἑαυτῶν
ἐπιμελουμένοις καὶ πάντα πράττουσιν ὑπὲρ τοῦ καὶ ἄλλους
κατὰ τὰς ἀπὸ τῆς διδασκαλίας τοῦ Ἰησοῦ ἀφορμὰς προσαγαγεῖν
διὰ βίου καθαροῦ καὶ λόγου ἀκολούθου τῷ βίῳ πρὸς
τὸν τῶν ὅλων θεόν.
| [5,58] Celse attaque aussi ce qui est dit, que l'ange roula la pierre de devant
le sépulcre où était le corps de Jésus ; et, comme un écolier à qui on
aurait donné à faire une déclamation oratoire contre quelqu'un, il
s'imagine faire merveille avec cette pensée : "Car il faut croire que le
Fils de Dieu n'eut pas la force d'ouvrir son tombeau, et qu'il eut besoin
que quelqu'un vint ôter la pierre qui le fermait". Je ne m'arrêterai point
ici à faire des spéculations curieuses ni à chercher des allégories, de
peur qu'il ne semble que je veuille subtiliser hors de saison, et je
m'attacherai au sens historique. On voit assez qu'Il était de la dignité
de celui qui ressuscitait pour le bien des hommes, que ce ne fût pas
lui-même qui renversât la pierre, mais que ce fût quelque ministre
inférieur qui lui rendit ce service. Pour ne point dire que ceux qui par
leurs mauvaises pratiques avaient été à la fin du Verbe, ayant dessein
que le monde le regardât comme mort et réduit à rien, ils ne
voulaient pas que son tombeau fût ouvert, de peur qu'après leurs embûches
on ne le vit encore vivant : mais bien que lui comme l'Ange de Dieu
(Matth., XXVII, 64) qui était venu au monde pour le salut des hommes, fut
plus fort que ses ennemis, et aida à l'autre ange à renverser cette grosse
pierre afin que ceux qui croyaient que le Verbe fût mort cessassent de le
chercher parmi les morts (Luc, XXIV, 5), et qu'ils fussent persuadés
qu'étant plein de vie, il allait devant eux en un lieu où il enseignerait
à ceux qui l'y voudraient suivre le reste des choses qu'il leur avait
enseignées au commencement (Marc, XV I, 7 ), que ne faisant que d'entrer
dans son école, ils n'étaient pas encore capables de rien de plus élevé.
Je ne sais quel avantage Celse espère tirer pour son dessein, de ce qu'il
ajoute sans autre réflexion, qu'il vint un ange vers Joseph, au sujet de
la grossesse de Marie : et encore, qu'après la naissance de l'enfant, il
vint un autre ange leur donner ordre de s'enfuir avec lui en Égypte, pour
le sauver des embûches qu'on lui dressait. Il avait déjà allégué la même
chose, et nous en avons aussi parlé ci-dessus. Mais que veut-il dire
ensuite, que les Écritures racontent qu'il a été envoyé des anges et à
Moïse, et à d'autres ? Car je ne vois pas que cela fasse rien pour lui,
surtout aucun de ces anges ne s'étant proposé de faire tous ses efforts
pour retirer les hommes de leur péchés. Que Dieu donc en ait envoyé
d'autres, nous le voulons bien: mais que celui-ci ait été envoyé pour nous
déclarer des choses plus importantes. et que voyant les Juifs abandonnés
au péché, corrompus dans la religion et dépravés dans leurs moeurs, il
leur ait ôté le royaume de Dieu (Matth., XXI, 41, 43), pour mettre en
cette vigne mystique d'autres vignerons, ceux qui dans toutes les églises
travaillent à leur propre salut, et qui ne négligent rien pour amener à la
connaissance du grand Dieu, par l'exemple d'une bonne vie et par des
discours qui y répondent, les personnes éloignées de la doctrine de Jésus.
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