[5,60] Εἰ δ´ ἀκριβῶς χρὴ ἡμᾶς λέγειν τὰ πρὸς τὸν Κέλσον,
οἰόμενον τὰ αὐτὰ ἡμᾶς Ἰουδαίοις περὶ τῶν ἐκκειμένων
δοξάζειν, φήσομεν ὅτι τὰ μὲν βιβλία θείῳ γεγράφθαι πνεύματι
ὁμολογοῦμεν ἀμφότεροι, περὶ δὲ τῆς ἐκδοχῆς τῶν ἐν τοῖς
βιβλίοις οὐκέτι τὰ ὅμοιά φαμεν, οἵ γε οὐδὲ βιοῦμεν ὡς
Ἰουδαῖοι τῷ φρονεῖν οὐ τὴν κατὰ τὸ ῥητὸν ἐκδοχὴν τῶν
νόμων εἶναι τὴν περιέχουσαν τὸ βούλημα τῆς νομοθεσίας.
Καὶ λέγομεν δ´ ὅτι, «ἡνίκα ἂν ἀναγινώσκηται Μωϋσῆς,
κάλυμμα ἐπὶ τὴν καρδίαν κεῖται» τῷ τοῖς τὴν διὰ Ἰησοῦ
Χριστοῦ μὴ ἀσπασαμένοις ὁδὸν ἐπικεκρύφθαι τὸ βούλημα
τοῦ Μωϋσέως νόμου. Ἴσμεν δ´ ὅτι, «ἐὰν ἐπιστρέψῃ τις
πρὸς τὸν κύριον»—«ὁ δὲ κύριος τὸ πνεῦμά ἐστι»—,
περιαιρεθεὶς «τὸ κάλυμμα» «ἀνακεκαλυμμένῳ προσώπῳ
τὴν» ἐν τοῖς κεκρυμμένοις νοήμασι κατὰ τὰ γράμματα
«δόξαν τοῦ κυρίου» ὡσπερεὶ κατοπτρίζεται καὶ μεταλαμβάνει
τῆς καλουμένης θείας δόξης εἰς τὴν ἑαυτοῦ δόξαν
—τροπικῶς μὲν λεγομένου προσώπου γυμνότερον δ´ ὡς ἂν
ὀνομάσαι τις τοῦ νοῦ—, ἐν ᾧ ἐστι τὸ «κατὰ τὸν ἔσω
ἄνθρωπον» πρόσωπον, πληρούμενον φωτὸς καὶ δόξης ἀπὸ
τῆς περὶ τῶν κατὰ τοὺς νόμους ἀληθείας.
| [5,60] Après tout, s'il faut
répondre précisément à Celse, qui croit que nous sommes dans les mêmes
sentiments que les Juifs sur ces articles, nous dirons que nous confessons
également, les uns et les autres, que les livres qu'on nomme sacrés sont
l'ouvrage de l'Esprit de Dieu; mais que nous différons avec eux dans
l'explication que nous donnons à ces livres. En effet, nous ne vivons pas
même comme les Juifs, ne croyant pas que l'intention du législateur soit
renfermée dans le sens littéral de la loi. Et nous disons que, lorsqu'on
leur lit Moïse, ils ont un voile sur le coeur, parce que le sens de la loi
de Moïse est caché pour ceux qui refusent de suivre la voie marquée par
Jésus-Christ. Mais quand quelqu'un se convertit au Seigneur qui est
l'Esprit, nous savons qu'alors le voile qu'il avait sur le cœur en étant
ôté, il contemple à découvert la gloire du Seigneur dans ces sens cachés
de l'Écriture ; et devenant lui-même comme un miroir qui la reçoit, il
participe, pour sa propre gloire, à cette gloire divine. De sorte qu'il
n'y a rien de plus lumineux que son visage, c'est-à-dire son entendement,
pour parler nûment et sans figure. Car ie visage de l'homme intérieur,
c'est l'entendement qui, par la connaissance du véritable sens de la loi,
est rempli de lumière et de gloire.
|