[5,55] Ἀλλ´ ἵνα καὶ εὐγνωμονέστερον αὐτῷ δῶμεν ἃ μὴ
ἑώρακεν ἀπὸ τῶν ἐν τῇ Γενέσει γεγραμμένων, ὅτι «ἰδόντες
οἱ υἱοὶ τοῦ θεοῦ τὰς θυγατέρας τῶν ἀνθρώπων ὅτι καλαί
εἰσιν, ἔλαβον ἑαυτοῖς γυναῖκας ἀπὸ πασῶν ὧν ἐξελέξαντο»·
οὐδὲν ἧττον καὶ περὶ τούτων τοῖς δυναμένοις ἀκούειν
προφητικοῦ βουλήματος πείσομεν ὅτι καὶ τῶν πρὸ ἡμῶν τις
ταῦτα ἀνήγαγεν εἰς τὸν περὶ ψυχῶν λόγον, ἐν ἐπιθυμίᾳ
γενομένων τοῦ ἐν σώματι ἀνθρώπων βίου, ἅπερ τροπολογῶν
ἔφασκε λελέχθαι «θυγατέρας ἀνθρώπων». Πλὴν ὅπως
ποτ´ ἂν ἔχῃ καὶ τὰ περὶ τοὺς ἐπιθυμήσαντας θυγατέρων
ἀνθρώπων υἱοὺς θεοῦ, οὐδὲν αὐτῷ συμβάλλεται ὁ λόγος
πρὸς τὸ μὴ μόνον τὸν Ἰησοῦν ὡς ἄγγελον ἐπιδεδημηκέναι
τοῖς ἀνθρώποις, σωτῆρα καὶ εὐεργέτην ἐναργῶς πάντων
τῶν μεταβαλλόντων ἀπὸ τῆς χύσεως τῆς κακίας γεγενημένον.
Εἶτα φύρων καὶ συγχέων ἃ ὅπως ποτὲ ἤκουσε καὶ τὰ
ὅπου ποτ´ οὖν γεγραμμένα, εἴτε δεδογμένα θεῖα εἶναι παρὰ
Χριστιανοῖς εἴτε καὶ μή, φησὶ τοὺς ὁμοῦ καταβεβηκότας
ἑξήκοντα ἢ ἑβδομήκοντα κολάζεσθαι δεσμοῖς ὑποβληθέντας ἐν
γῇ. Καὶ φέρει ὡς ἀπὸ τοῦ Ἐνώχ, οὐκ ὀνομάζων αὐτόν, τό·
ὅθεν καὶ τὰς θερμὰς πηγὰς εἶναι τὰ ἐκείνων δάκρυα, πρᾶγμα
οὔτε λεγόμενον οὔτ´ ἀκουόμενον ἐν ταῖς ἐκκλησίαις τοῦ θεοῦ.
Οὐδὲ γὰρ ἀνόητος οὕτως τις ἦν, ἵνα σωματοποιήσῃ δάκρυα
παραπλήσια τοῖς τῶν ἀνθρώπων ἐν τοῖς καταβεβηκόσιν ἐξ
οὐρανοῦ ἀγγέλοις. Καὶ εἰ χρή γε παίζειν πρὸς τὰ καθ´ ἡμῶν
σπουδαζόμενα τῷ Κέλσῳ, λεκτέον ὅτι οὐκ ἄν τις εἶπε τὰς
θερμὰς πηγάς, ὧν αἱ πλεῖσται γλυκεῖαί εἰσι, δάκρυα εἶναι
τῶν ἀγγέλων, ἐπεὶ ἡ φύσις τῶν δακρύων ἐστὶν ἁλμυρά·
εἰ μὴ ἄρα οἱ κατὰ τὸν Κέλσον ἄγγελοι γλυκέα δακρύουσιν.
| [5,55] Mais bien loin de le traiter à la rigueur, fournissons-lui ce qu'il n'a
pas vu dans le livre de la Genèse : Que les enfants de Dieu, voyant que
les filles des hommes étaient belles, en prirent pour leurs femmes qu'ils
avaient choisies entre toutes (Gen., VI, 2). Avec tout cela nous ferons
avouer à ceux qui voudront entrer dans le sens du prophète, que, selon la
pensée que quelqu'un a eue (Philon) avant nous sur ce passage, on le peut
entendre des âmes qui se laissent emporter à l'amour de la vie corporelle
et animale, désignée figurément par les filles des hommes. Quoi qu'il en
soit, au fond, des enfants de Dieu qui aimèrent les filles des hommes,
Celse n'en saurait rien inférer pour montrer que Jésus ne soit pas le seul
qui ait été envoyé aux hommes avec une commission expresse et avec une
pleine évidence, pour être le sauveur et le bienfaiteur de tous ceux qui
voudraient sortir de l'abîme des vices. Mêlant ensuite et confondant les
diverses choses qu'il peut avoir entendu dire, sans se soucier d'où elles
viennent, ni que les livres d'où elles sont prises soient ou ne soient pas
d'une autorité divine parmi les chrétiens, il nous dit que ces anges qui
sont descendus jusqu'à soixante ou soixante-dix à la fois, sont enchaînés
sous terre pour punition de leur crime. A quoi il ajoute, comme sur le
témoignage d'Énoch, qu'il ne nomme pourtant pas : D'où vient que de leurs
larmes se forment les fontaines chaudes : ce qui est une chose qui n'a
jamais été dite, et dont on n'a jamais entendu parler dans les églises de
Dieu; car il n'y a point d'homme assez insensé pour s'imaginer que des
anges descendus du ciel versent des larmes corporelles telles qu'en
versent les hommes. Et, s'il est permis de répondre par une raillerie à ce
que Celse nous objecte sérieusement, on peut dire qu'il n'y a pas
d'apparence que les fontaines chaudes, qui sont douces pour la plupart,
soient des larmes de ces anges, les larmes étant salées de leur nature, si
ce n'est que les larmes des anges dont parle Celse, soient des larmes
douces.
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