[5,54] Εἶτ´ ἀπαντᾷ ἑαυτῷ, ὡς βούλεται· Οὕτω δ´ οὐ μόνος
ἱστόρηται ἐπιδεδημηκέναι τῷ γένει τῶν ἀνθρώπων, ὡς καὶ
τοὺς προφάσει τῆς διδασκαλίας τοῦ ὀνόματος Ἰησοῦ ἀποστάντας
τοῦ δημιουργοῦ ὡς ἐλάττονος καὶ προσεληλυθότας
ὡς κρείττονί τινι θεῷ καὶ πατρὶ τοῦ ἐπιδημήσαντος φάσκειν
ὅτι καὶ πρὸ τούτου ἐπεδήμησάν τινες ἀπὸ τοῦ δημιουργοῦ
τῷ γένει τῶν ἀνθρώπων. Ἐπεὶ δὲ φιλαλήθως τὰ κατὰ τὸν
τόπον ἐξετάζομεν, φήσομεν ὅτι ὁ Μαρκίωνος γνώριμος
Ἀπελλῆς, αἱρέσεώς τινος γενόμενος πατὴρ καὶ μῦθον
ἡγούμενος εἶναι τὰ Ἰουδαίων γράμματα, φησὶν ὅτι μόνος
οὗτος ἐπιδεδήμηκε τῷ γένει τῶν ἀνθρώπων. Οὐδὲ πρὸς
ἐκεῖνον οὖν, λέγοντα μόνον ἐπιδεδημηκέναι τὸν Ἰησοῦν ἀπὸ
τοῦ θεοῦ τοῖς ἀνθρώποις, εὐλόγως ἂν ὁ Κέλσος φέροι τὰ
περὶ τοῦ καὶ ἄλλους ἐληλυθέναι, ἀπιστοῦντα, ὡς προείπομεν,
ταῖς παραδοξότερα ἀπαγγελλούσαις Ἰουδαίων γραφαῖς·
πολλῷ δὲ πλέον οὐ προσήσεται ἅπερ ἔοικε παρακούσας ἀπὸ
τῶν ἐν τῷ Ἐνὼχ γεγραμμένων τεθεικέναι ὁ Κέλσος. Οὐδεὶς
τοίνυν ἐλέγχει ἡμᾶς ψευδομένους καὶ τὰ ἐναντία τιθέντας,
ὅτι τε μόνος ἦλθεν ὁ σωτὴρ ἡμῶν καὶ ὅτι, ἐπεὶ ἄλλοι πολλοὶ
πολλάκις ἐληλύθασι. Πάνυ δὲ συγκεχυμένως ἐν τῇ περὶ τῶν
ἐληλυθότων πρὸς ἀνθρώπους ἀγγέλων ἐξετάσει τίθησι τὰ
ἀτρανώτως ἐλθόντα εἰς αὐτὸν ἀπὸ τῶν ἐν τῷ Ἐνὼχ γεγραμμένων·
ἅτινα οὐδ´ αὐτὰ φαίνεται ἀναγνοὺς οὐδὲ γνωρίσας
ὅτι ἐν ταῖς ἐκκλησίαις οὐ πάνυ φέρεται ὡς θεῖα τὰ ἐπιγεγραμμένα
τοῦ Ἐνὼχ βιβλία· ὅθεν νομισθείη ἂν ἐρριφέναι τὸ ὁμοῦ ἑξήκοντα
ἢ ἑβδομήκοντα καταβεβηκέναι, κακοὺς γενομένους.
| [5,54] Il ajoute, supposant pour avoué tout ce qu'il lui plaît : Que d'autres que
lui soient venus vers les hommes, c'est une chose tellement reçue parmi
eux, que ceux mêmes qui, sous prétexte du nom et de la doctrine de Jésus,
ont abandonné le Créateur comme plus faible, et ont pris le parti du Père
de ce nouvel envoyé, comme celui d'un dieu plus puissant, disent qu'avant
cela, le Créateur en avait envoyé d'autres aux hommes. Comme nous agissons
de bonne foi dans cette dispute, nous dirons qu'Apelle, disciple de
Marcion, s'étant fait auteur d'une certaine hérésie, et prenant pour des
fables les livres des Juifs, soutient qu'il n'y a que Jésus qui soit venu
de la part de Dieu vers les hommes. Lors donc qu'il le pose ainsi, ce
serait mal à propos que Celse, pour lui prouver le contraire, en
alléguerait les histoires anciennes à lui qui, comme nous l'avons dit,
rejette le témoignage des Écritures judaïques sur ces événements
miraculeux. Il admettrait beaucoup moins encore ce que Celse, sur un
rapport peu exact, semble produire du livre d'Énoch. De sorte qu'il n'y a
rien là qui nous puisse convaincre de mensonge et de contradiction, comme
si nous disions que notre Sauveur est le seul qui soit venu, et que
néanmoins il en est souvent venu d'autres en grand nombre. C'est au reste
d'une manière fort embrouillée, que sur le sujet de ces anges envoyés aux
hommes, Celse allègue ce qu'on lit dans le livre d'Énoch, et dont il n'a
ouï parler que confusément. Il fait bien voir qu'il n'a jamais lu ce livre
et qu'il ignore que nos églises ne le tiennent pas pour divin. Car c'est
apparemment de là qu est pris ce qu'il avance au hasard : Qu'il en est
descendu jusqu'à soixante ou soixante-dix à la fois qui se sont pervertis.
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