[4,16] Εἰσὶ γὰρ διάφοροι οἱονεὶ τοῦ λόγου μορφαί, καθὼς
ἑκάστῳ τῶν εἰς ἐπιστήμην ἀγομένων φαίνεται ὁ λόγος,
ἀνάλογον τῇ ἕξει τοῦ εἰσαγομένου ἢ ἐπ´ ὀλίγον προκόπτοντος
ἢ ἐπὶ πλεῖον ἢ καὶ ἐγγὺς ἤδη γινομένου τῆς ἀρετῆς ἢ καὶ
ἐν ἀρετῇ γεγενημένου. Ὅθεν οὐχ, ὡς ὁ Κέλσος καὶ οἱ
παραπλήσιοι αὐτῷ βούλονται, «μετεμορφώθη» ὁ θεὸς
ἡμῶν καὶ «εἰς τὸ ὑψηλὸν ὄρος» ἀναβὰς ἄλλην ἔδειξε τὴν
ἑαυτοῦ μορφὴν καὶ πολλῷ κρείττονα ἧς οἱ κάτω μένοντες
καὶ μὴ δυνάμενοι αὐτῷ εἰς ὕψος ἀκολουθεῖν ἐθεώρουν.
Οὐ γὰρ εἶχον οἱ κάτω ὀφθαλμοὺς δυναμένους βλέπειν τὴν
τοῦ λόγου ἐπὶ τὸ ἔνδοξον καὶ θειότερον μεταμόρφωσιν·
ἀλλὰ μόγις αὐτὸν ἐδύναντο χωρῆσαι τοιοῦτον, ὥστε λέγεσθαι
ἂν περὶ αὐτοῦ ὑπὸ τῶν μὴ δυναμένων τὸ κρεῖττον αὐτοῦ
βλέπειν τό· «Εἴδομεν αὐτόν, καὶ οὐκ εἶχεν εἶδος οὐδὲ
κάλλος, ἀλλὰ τὸ εἶδος αὐτοῦ ἄτιμον, ἐκλεῖπον παρὰ τοὺς
υἱοὺς τῶν ἀνθρώπων.» Καὶ ταῦτα δὲ πρὸς τὴν Κέλσου
ὑπόληψιν, μὴ νοήσαντος τὰς ὡς ἐν ἱστορίαις λεγομένας
μεταβολὰς ἢ μεταμορφώσεις τοῦ Ἰησοῦ καὶ τὸ θνητὸν ἢ
ἀθάνατον αὐτοῦ, λελέχθω.
| [4,16] Car il y a, pour parler encore ainsi, de différentes formes du
Verbe sous lesquelles il se fait connaître à ceux qui veulent être du
nombre de ses disciples, et qu'il accommode aux qualités et à la portée de
chacun, selon ce qu'ils sont plus ou moins avancés, qu'ils ont quelques
semences de vertu ou que la vertu a déjà jeté de profondes racines dans
leur âme. C'est donc d'une toute autre manière que Celse et ses pareils ne
l'entendent, que notre Dieu a changé de forme. S'il monta sur une haute
montagne où il parut sous une forme beaucoup plus auguste que celle sous
laquelle il se faisait voir à ceux qu'il avait laissés au bas, et qui ne
l'avaient pu suivre, c'est que leurs faibles yeux n'étaient pas capables
de supporter la splendeur de cette glorieuse et divine transfiguration du
Verbe. Il s'en fallait peu qu'il ne les éblouît même tel qu'il se
présentait au monde : de là vient que ceux qui ne le pouvaient regarder
assez attentivement, pour découvrir ce qu'il avait de plus admirable,
auraient pu dire de lui : Nous l'avons vu, il n'avait du dehors, ni beauté
; mais son extérieur était méprisable et objet plus que celui d'aucun
autre d'entre les hommes.
Voilà ce que j'ai cru devoir dire, sur les vaines imaginations de Celse,
qui ne peut comprendre le récit historique qui nous est fait des
changements et des transfigurations de Jésus ni distinguer ce qu'il y
avait de mortel, ; d'avec ce qu'il a d'immortel en sa personne.
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