[3,40] Ὅρα δὲ εἰ μὴ τὰ τῆς πίστεως ἡμῶν ταῖς κοιναῖς
ἐννοίαις ἀρχῆθεν συναγορεύοντα μετατίθησι τοὺς εὐγνωμόνως
ἀκούοντας τῶν λεγομένων. Εἰ γὰρ καὶ ἡ διαστροφὴ δεδύνηται,
πολλῆς αὐτῇ κατηχήσεως συναγορευούσης, τοῖς πολλοῖς
ἐμφυτεῦσαι τὸν περὶ ἀγαλμάτων λόγον ὡς θεῶν καὶ τὸν
περὶ τῶν γενομένων ἐκ χρυσοῦ καὶ ἀργύρου καὶ ἐλέφαντος
καὶ λίθου ὡς προσκυνήσεως ἀξίων· ἀλλ´ ἡ κοινὴ ἔννοια
ἀπαιτεῖ ἐννοεῖν ὅτι θεὸς οὐδαμῶς ἐστιν ὕλη φθαρτὴ οὐδὲ
τιμᾶται ἐν ἀψύχοις ὕλαις ὑπὸ ἀνθρώπων μορφούμενος, ὡς
«κατ´ εἰκόνα» ἤ τινα σύμβολα ἐκείνου γινομέναις. Διόπερ
εὐθέως λέγεται τὰ περὶ ἀγαλμάτων, «ὅτι οὐκ εἰσὶ θεοί»,
καὶ τὰ περὶ τῶν τοιούτων δημιουργημάτων, ὅτι οὐκ εἰσὶ
συγκριτὰ πρὸς τὸν δημιουργόν, ὀλίγα τε περὶ τοῦ ἐπὶ πᾶσι θεοῦ
δημιουργήσαντος καὶ συνέχοντος καὶ κυβερνῶντος τὰ ὅλα.
Καὶ εὐθέως ὡσπερεὶ τὸ συγγενὲς ἐπιγνοῦσα ἡ λογικὴ ψυχὴ
ἀπορρίπτει μὲν ἃ τέως ἐδόξαζεν εἶναι θεοὺς φίλτρον δ´
ἀναλαμβάνει φυσικὸν τὸ πρὸς τὸν κτίσαντα, καὶ διὰ τὸ πρὸς
ἐκεῖνον φίλτρον ὑπεραποδέχεται καὶ τὸν ταῦτα πρῶτον
πᾶσι τοῖς ἔθνεσι παραστήσαντα δι´ ὧν κατεσκεύασε μαθητῶν,
οὓς ἐξέπεμψε μετὰ θείας δυνάμεως καὶ ἐξουσίας κηρύξαι
τὸν περὶ τοῦ θεοῦ καὶ τῆς βασιλείας αὐτοῦ λόγον.
| [3,40] D'ailleurs
n'est-il pas vrai que les principes de notre foi s'accordent si
parfaitement avec les premières et les plus communes idées que la nature
nous donne, qu'ils s'insinuent d'eux-mêmes dans un esprit bien disposé?
Car quoique la corruption, fortifiée par les préceptes et par les exemples
soit assez générale et assez puissante dans le monde, sur le fait des
simulacres, pour en faire les dieux d'une infinité de gens, comme si des
ouvrages d'or, d'argent, d'ivoire ou de pierre méritaient d'être adorés :
il est certain pourtant que si l'on veut suivre ces idées naturelles, l'on
doit penser que Dieu n'est rien moins qu'une matière corruptible, et qu'il
ne saurait être honoré dans ces choses inanimées où les hommes prétendent
le représenter, soit par de véritables images, soit par des symboles.
Ainsi l'on conclut bientôt que ces simulacres ne peuvent être des dieux,
et que ces ouvrages n'ont aucune proportion avec l'Ouvrier de toutes
choses, étant si petits en comparaison de ce grand Dieu qui a créé, qui
soutient et qui gouverne l'univers (Act., XVII, 29). L'âme raisonnable
faisant aussi réflexion sur ce qu'elle est elle-même, et reconnaissant
l'affinité qu'elle a avec la nature divine, rejette tout d'un coup ceux
qu'elle avait jusque-là pris pour des dieux, et se sent naturellement
portée à l'amour du Créateur : et par une suite de cet amour, elle
s'attache fortement à celui qui a le premier appris à tous les peuples ce
qu'ils devaient croire de Dieu et de son royaume, le leur ayant fait
enseigner par ses disciples choisis, qu'il revêtit pour cela d'une vertu
et d'une puissance surnaturelles.
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