[3,41] Ἐπεὶ δ´ ἐγκαλεῖ ἡμῖν, οὐκ οἶδ´ ἤδη ὁποσάκις, περὶ
τοῦ Ἰησοῦ ὅτι ἐκ θνητοῦ σώματος ὄντα θεὸν νομίζομεν καὶ
ἐν τούτῳ ὅσια δρᾶν δοκοῦμεν, περισσὸν μὲν τὸ ἔτι πρὸς
τοῦτο λέγειν, πλείονα γὰρ ἐν τοῖς ἀνωτέρω λέλεκται· ὅμως
δὲ ἴστωσαν οἱ ἐγκαλοῦντες ὅτι, ὃν μὲν νομίζομεν καὶ πεπείσμεθα
ἀρχῆθεν εἶναι θεὸν καὶ υἱὸν θεοῦ, οὗτος ὁ αὐτολόγος
ἐστὶ καὶ ἡ αὐτοσοφία καὶ ἡ αὐτοαλήθεια· τὸ δὲ θνητὸν
αὐτοῦ σῶμα καὶ τὴν ἀνθρωπίνην ἐν αὐτῷ ψυχὴν τῇ πρὸς
ἐκεῖνον οὐ μόνον κοινωνίᾳ ἀλλὰ καὶ ἑνώσει καὶ ἀνακράσει
τὰ μέγιστά φαμεν προσειληφέναι καὶ τῆς ἐκείνου θειότητος
κεκοινωνηκότα εἰς θεὸν μεταβεβληκέναι. Ἐὰν δέ τις προσκόπτῃ
καὶ περὶ τοῦ σώματος αὐτοῦ ταῦθ´ ἡμῶν λεγόντων,
ἐπιστησάτω τοῖς ὑπὸ Ἑλλήνων λεγομένοις περὶ τῆς τῷ
ἰδίῳ λόγῳ ἀποίου ὕλης, ποιότητας ἀμφισκομένης, ὁποίας ὁ
δημιουργὸς βούλεται αὐτῇ περιτιθέναι, καὶ πολλάκις τὰς
μὲν προτέρας ἀποτιθεμένης κρείττονας δὲ καὶ διαφόρους
ἀναλαμβανούσης. Εἰ γὰρ ὑγιῆ τὰ τοιαῦτα, τί θαυμαστὸν
τὴν ποιότητα τοῦ θνητοῦ κατὰ τὸ τοῦ Ἰησοῦ σῶμα προνοίᾳ
θεοῦ βουληθέντος μεταβαλεῖν εἰς αἰθέριον καὶ θείαν ποιότητα;
| [3,41] Celse ajoute encore que bien que Jésus ait eu un corps mortel, nous ne
laissons pas d'en parler comme d'un Dieu; et que nous croyons même que la
piété nous y oblige. Mais c'est un reproche qu il nous a déjà fait je ne
sais combien de fois : et il serait inutile de s'y arrêter après l'avoir
repoussé aussi souvent que nous avons fait. Que nos accusateurs sachent
néanmoins que celui que nous disons et que nous sommes persuadés qui est
Dieu et le Fils de Dieu de tout temps, c'est la propre parole (Jean, I, 1 ),
la propre sagesse et la propre vérité de Dieu ; mais que, selon nous,
son corps mortel, animé d'une âme humaine a reçu de très grands avantages
d'avoir été non seulement joint, mais uni et mêlé avec lui, et qu'ayant
été fait participant de sa divinité, il a été changé en Dieu. Après cela
si quelqu'un s'offense encore de ce que nous disons, comme si nous
l'entendions précisément du corps de Jésus, je le renvoie à ce que les
Grecs enseignent touchant la matière première qui d'elle-même n'a aucune
qualité, mais qui reçoit toutes celles que le souverain Être lui veut
imprimer, et qui d'une moins noble passe souvent à d'autres plus
excellentes ; car si ce qu'ils enseignent est vrai, faut-il s'étonner que
les qualités mortelles du corps de Jésus aient été changées par la volonté
de Dieu et par la conduite de sa Providence en des qualités célestes et
divines?
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