[2,39] Πῶς δ´ οὐκ ἄντικρυς ψεῦδος τὸ ὑπὸ τοῦ παρὰ τῷ
Κέλσῳ Ἰουδαίου λεγόμενον, ὅτι μηδένα πείσας μέχρι ἔζη
ὅ γε μηδὲ τοὺς ἑαυτοῦ μαθητὰς ἐκολάσθη καὶ τοιαῦτα
ὑπέμεινε; Πόθεν γὰρ ὁ φθόνος ὑπὸ τῶν παρὰ Ἰουδαίοις
ἀρχιερέων καὶ πρεσβυτέρων καὶ γραμματέων ἐκινήθη κατ´
αὐτοῦ ἢ ἐκ τοῦ πλήθη πειθόμενα ἀκολουθεῖν αὐτῷ καὶ εἰς
τὰς ἐρημίας, κρατούμενα οὐ μόνον ὑπὸ τῆς τῶν λόγων
αὐτοῦ ἀκολουθίας ἁρμόζοντα τοῖς ἀκούουσιν ἀεὶ λέγοντος,
ἀλλὰ καὶ ταῖς δυνάμεσιν ἐκπλήττοντος τοὺς μὴ τῇ τοῦ
λόγου αὐτοῦ ἀκολουθίᾳ πιστεύοντας; Πῶς δ´ οὐκ ἄντικρυς
ψεῦδος ὅτι οὐδὲ τοὺς ἑαυτοῦ ἔπεισε μαθητάς, τοὺς παθόντας
μὲν ἀνθρώπινόν τι ἀπὸ δειλίας τότε—οὐδέπω γὰρ ἦσαν πρὸς
ἀνδρίαν ἠκονημένοι—οὐ μὴν τὰ κριθέντα αὐτοῖς ὡς περὶ
Χριστοῦ ἀποθεμένους; Ὁ μὲν γὰρ Πέτρος μετὰ τὸ ἀρνήσασθαι
συναισθόμενος οἷ γέγονε κακῶν «ἐξελθὼν ἔξω ἔκλαυσε
πικρῶς»· οἱ δὲ λοιποὶ πεπληγότες ὑπὸ τῆς ἐπ´ αὐτῷ
ἀθυμίας—ἔτι γὰρ αὐτὸν ἐθαύμαζον—ἐβεβαιώθησαν διὰ
τῆς ἐπιφανείας αὐτοῦ πρὸς τὸ πιστεύειν ἔτι μᾶλλον καὶ
βεβαιότερον παρὰ τὸ πρότερον ὅτι υἱὸς ἦν τοῦ θεοῦ.
| [2,39] Mais que peut-on imaginer de plus visiblement faux, que ce que le juif de Celse ajoute : Que n'ayant pu durant sa vie gagner l'esprit de personne,
non pas même celui de ses disciples, il fut enfin puni de la manière que
l'on sait ? D'où venait donc l'envie que les sacrificateurs des Juifs,
leurs docteurs et leurs sénateurs lui portaient, sinon de ce qu'ils
voyaient que le peuple le suivait en foule jusque dans les déserts, les
uns attirés par la douceur de ses discours qu'il accommodait toujours à la
portée et au besoin de ses auditeurs ; les autres par l'éclat des miracles
dont il étonnait ceux qui refusaient de se rendre à sa doctrine? il ne put
même gagner l'esprit de ses disciples. Quelle fausseté ! sous ombre que la
faiblesse humaine les fit succomber à la crainte, avant qu'ils eussent le
cœur bien muni contre de pareils assauts : quoiqu'ils ne cessassent point
pourtant de croire qu'il était le Messie ; car Pierre ne l'eut pas plutôt
renoncé, que sentant la grandeur de son crime, il sortit dehors, et pleura
amèrement (Matth., XXVI, 75). Et les autres qui avaient encore l'âme
pleine de vénération pour lui, mais qui étaient étonnés et abattus de ce
qui lui était arrivé, reprirent courage lorsqu'ils le virent ressuscité;
et le regardèrent comme le Fils de Dieu, avec une persuasion plus ferme et
plus vive qu'auparavant (Jean, XX, 20).
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