[2,36] Εἶτά φησιν ὁ Κέλσος· Τί φησι καὶ ἀνασκολοπιζομένου
τοῦ σώματος; Ποῖος ἰχώρ, οἷός περ τε ῥέει μακάρεσσι θεοῖσιν;
Ἐκεῖνος μὲν οὖν παίζει, ἡμεῖς δ´ ἀπὸ τῶν σπουδαίων
εὐαγγελίων, κἂν μὴ Κέλσος βούληται, παραστήσομεν ὅτι
ἰχὼρ μὲν ὁ μυθικὸς καὶ ὁμηρικὸς οὐκ ἔρρευσεν αὐτοῦ ἀπὸ
τοῦ σώματος· ἤδη δ´ αὐτοῦ ἀποθανόντος «Εἷς τῶν στρατιωτῶν
λόγχῃ τὴν πλευρὰν ἔνυξε, καὶ ἐξῆλθεν αἷμα καὶ
ὕδωρ. Καὶ ὁ ἑωρακὼς μεμαρτύρηκε, καὶ ἀληθινὴ αὐτοῦ
ἐστιν ἡ μαρτυρία, κἀκεῖνος οἶδεν ὅτι ἀληθῆ λέγει.» Τῶν
μὲν οὖν ἄλλων νεκρῶν σωμάτων τὸ «αἷμα» πήγνυται καὶ
«ὕδωρ» καθαρὸν οὐκ ἀπορρεῖ, τοῦ δὲ κατὰ τὸν Ἰησοῦν
νεκροῦ σώματος τὸ παράδοξον καὶ περὶ τὸ νεκρὸν σῶμα ἦν
«αἷμα καὶ ὕδωρ» ἀπὸ τῶν πλευρῶν προχυθέν. Εἰ δ´ εἰς
μὲν τὸ κατηγορεῖν Ἰησοῦ καὶ Χριστιανῶν φέρων ἀπὸ τοῦ
εὐαγγελίου οὐδὲ καλῶς ἑρμηνευομένας λέξεις, σιωπῶν δὲ
τὰ παριστάντα τὴν θεότητα τοῦ Ἰησοῦ ἀκούειν βούλεται
τὰς θεοσημίας, ἀναγνώτω τὸ εὐαγγέλιον καὶ ὁράτω ὅτι
καὶ «Ὁ ἑκατοντάρχης καὶ οἱ μετ´ αὐτοῦ τηροῦντες τὸν
Ἰησοῦν ἰδόντες τὸν σεισμὸν καὶ τὰ γινόμενα ἐφοβήθησαν
σφόδρα, λέγοντες· Θεοῦ υἱὸς ἦν οὗτος.»
| [2,36] Et le sang de notre crucifié, poursuit-il, dirons-nous qu'il ressemblât à
cette liqueur "Qui roule doucement dans les veines des dieux" ?
(HOM. Iliad., V, v. 340.) Il veut faire le railleur : mais pour nous, nous
serons plus sérieux, en proposant la vérité contenue dans les Évangiles,
quelque obstiné qu'il soit à ne vouloir pas l'y reconnaître. Nous y
apprenons que ce qui sortit du corps de notre Sauveur ne fut pas sans
doute une liqueur fabuleuse, pareille à celle dont Homère parle ; mais que
peu après sa mort, un soldat lui ayant percé le coté d'un coup de lance,
il en sortit du sang et de l'eau. Celui qui l'a vu en rend témoignage. Son
témoignage est véritable; et il sait qu'il dit vrai (Jean, XIX, 34 et 35).
Le sang des autres morts a accoutumé de se figer; et l'on ne voit point
d'eau pure sortir de leurs veines: mais Jésus étant mort, il arriva par
miracle qu'il coula de son côté et du sang et de l'eau. Si, au lieu de
chercher dans quelques passages de l'Évangile pris à contresens, des
prétextes de reproches pour Jésus et pour les chrétiens et de passer
par-dessus tout ce qui peut prouver la divinité de notre Sauveur, l'on
voulait prendre garde aux événements surnaturels qui y sont marqués, l'on
verrait que le centenier et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus,
ayant été les témoins du tremblement de terre et de tous ces autres
prodiges, furent saisis d'une extrême crainte et dirent : Cet homme était
vraiment le Fils de Dieu (Matth., XXVII. 54).
|