[18] τὸ δ´ οὖν συμπόσιον ὅλον ἐκεῖνο σόν ἐστιν καὶ
περὶ σοῦ οἱ πλεῖστοι τῶν λόγων. σὺ δ´ ὑπ´ ἀηθείας πλέον
τοῦ ἱκανοῦ ἐμπιὼν οἴνου λεπτοῦ καὶ δριμέος, πάλαι τῆς
γαστρὸς ἐπειγούσης, πονηρῶς ἔχεις, καὶ οὔτε
προεξαναστῆναί σοι καλὸν οὔτε μένειν ἀσφαλές.
ἀποτεινομένου τοίνυν τοῦ πότου καὶ λόγων ἐπὶ
λόγοις γιγνομένων καὶ θεαμάτων ἐπὶ θεάμασι
παριόντων—ἅπαντα γὰρ ἐπιδείξασθαί σοι τὰ
αὑτοῦ βούλεται—κόλασιν οὐ μικρὰν ὑπομένεις
μήτε ὁρῶν τὰ γιγνόμενα μήτε ἀκούων εἴ τις ᾄδει
ἢ κιθαρίζει πάνυ τιμώμενος μειρακίσκος, ἀλλ´
ἐπαινεῖς μὲν ὑπ´ ἀνάγκης, εὔχῃ δὲ ἢ σεισμῷ συμπεσεῖν
ἐκεῖνα πάντα ἢ πυρκαϊάν τινα προσαγγελθῆναι,
ἵνα ποτὲ καὶ διαλυθῇ τὸ συμπόσιον.
| [18] Ce banquet est le tien et tu en alimentes pratiquement toutes
les conversations. Pour autant, peu habitué à ces beuveries, tu
as picolé plus qu'il n'eût fallu de cette aigre piquette qui, te
pesant sur l'estomac depuis un bon bout de temps, fait que tu te
sens barbouillé, alors qu'il n'est ni très séant d'être le premier à
te lever de table, ni très prudent de ne pas en bouger. Et comme
il se fait que le pince-fesses traîne en longueur, que les speechs
s'enchaînent à la queue leu leu et qu'on n'arrête pas de te faire
défiler des attractions devant les yeux — le maître de maison
étant fort désireux, tu t'en doutes, de te déployer toute l'étendue
de sa richesse —, tu n'es pas qu'un peu au supplice, incapable
de regarder la scène ou d'écouter la prestation de ce jeune
artiste tellement en vogue qui chante ou joue de la cithare, mais
tu n'en es pas moins obligé de t'extasier, tout en implorant le
ciel qu'un tremblement de terre vienne détruire tout ce bazar ou
qu'on crie au feu et que le banquet s'interrompe enfin.
|