[2,34] «Αὕτη ἡ σῦριγξ τὸ ὄργανον οὐκ ἦν ὄργανον
ἀλλὰ παρθένος καλὴ καὶ τὴν φωνὴν μουσική· αἶγας ἔνεμεν,
Νύμφαις συνέπαιζεν, ᾖδεν οἷον νῦν. Πάν, ταύτης νεμούσης
παιζούσης ᾀδούσης, προσελθὼν ἔπειθεν ἐς ὅ τι ἔχρῃζε,
καὶ ἐπηγγέλλετο τὰς αἶγας πάσας θήσειν διδυματόκους.
Ἡ δὲ ἐγέλα τὸν ἔρωτα αὐτοῦ, οὐδὲ ἐραστὴν ἔφη
δέξασθαι μήτε τράγον ὄντα μήτε ἄνθρωπον ὁλόκληρον.
Ὁρμᾷ διώκειν ὁ Πὰν πρὸς βίαν· ἡ Σῦριγξ ἔφευγε καὶ
τὸν Πᾶνα καὶ τὴν βίαν· φεύγουσα κάμνουσα ἐς δόνακας
κρύπτεται, εἰς ἕλος ἀφανίζεται. Πὰν τοὺς δόνακας
ὀργῇ τεμών, τὴν κόρην οὐχ εὑρών, τὸ πάθος μαθών, τὸ
ὄργανον νοεῖ, {καὶ} τοὺς καλάμους κηρῷ συνδήσας ἀνίσους,
καθ´ ὅ τι καὶ ὁ ἔρως ἄνισος αὐτοῖς· καὶ ἡ τότε
παρθένος καλὴ νῦν ἐστι σῦριγξ μουσική.»
| [2,34] « Cette Syringe, leur dit-il, aujourd'hui
flûte pastorale, jadis était une belle fille
ayant voix mélodieuse et grande science
de musique. Elle gardait les chèvres,
chantait et se jouait avec les Nymphes.
Pan, qui la voyait aux champs garder ses
bêtes, jouer, chanter, un jour vient à elle
et la prie de ce qu'il voulait, lui promettant
faire que ses chèvres porteraient
toutes deux chevreaux à chaque portée.
Elle se moqua de son amour, et dit que
jamais elle n'aurait ami, non seulement
tel comme lui, qui semblait proprement
un bouc, mais ni autre quel qu'il fût.
Pan la voulut prendre à force; elle
s'enfuit; il la poursuivit; tant que pieds la
purent porter, elle courut; mais, lasse à
la fin de courir, elle se jette en un marais,
et là se perd dans les roseaux. Pan coupe
les cannes en courroux, et, n'y trouvant
point la pucelle, connut son inconvénient ;
et lors, unissant avec de la cire les
roseaux taillés inégaux, en signe d'amour
non égale, il en fit cet instrument. Ainsi
elle qui paravant était belle jeune fille,
depuis a été un plaisant instrument de musique. »
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