[2,21] Ἔχοντες δὲ ἤδη τὰς ναῦς παντοδαπῆς ἁρπαγῆς
μεστάς, οὐκέτ´ ἐγίνωσκον περαιτέρω πλεῖν, ἀλλὰ τὸν
οἴκαδε πλοῦν ἐποιοῦντο καὶ τὸν χειμῶνα καὶ τοὺς πολεμίους
δεδιότες. Οἱ μὲν οὖν ἀπέπλεον εἰρεσίᾳ προσταλαιπωροῦντες·
ἄνεμος γὰρ οὐκ ἦν· ὁ δὲ Δάφνις
ἡσυχίας γενομένης ἐλθὼν εἰς τὸ πεδίον ἔνθα ἔνεμον, καὶ
μήτε τὰς αἶγας ἰδὼν μήτε τὰ πρόβατα καταλαβὼν μήτε
Χλόην εὑρὼν ἀλλὰ ἐρημίαν πολλὴν καὶ τὴν σύριγγα ἐρριμμένην,
ᾗ συνήθως ἐτέρπετο ἡ Χλόη, μέγα βοῶν καὶ
ἐλεεινὸν κωκύων ποτὲ μὲν πρὸς τὴν φηγὸν ἔτρεχεν ἔνθα
ἐκαθέζοντο, ποτὲ δὲ ἐπὶ τὴν θάλασσαν ὡς ὀψόμενος
αὐτήν, ποτὲ δὲ ἐπὶ τὰς Νύμφας, ἐφ´ ἃς διωκομένη κατέφυγεν.
Ἐνταῦθα καὶ ἔρριψεν ἑαυτὸν χαμαὶ καὶ ταῖς Νύμφαις
ὡς προδούσαις κατεμέμφετο.
| [2,21] voyant qu'ils avaient déjà plein leurs vaisseaux
de toute sorte de butin, ne voulurent plus tirer
outre, mais reprirent la route de leurs maisons,
craignant l'hiver et les ennemis.
Ainsi s'en allaient les Méthymniens à
force de rames, faisant peu de chemin, car
le temps fut si calme, qu'il ne tirait ni vent
ni haleine quelconque ; et Daphnis, sorti
de son creux après que tout ce bruit fut
passé, s'en vint dans la plaine où leurs
bêtes avaient coutume de pâturer, et n'y
voyant plus ni ses chèvres, ni les brebis, ni
Chloé, mais seulement les champs tout
seuls, et la flûte de laquelle Chloé se soulait
ébattre jetée là, se prit à crier et pleurer,
et en soupirant amèrement s'en courait
tantôt sous le fouteau à l'ombre duquel ils
avaient accoutumé de se seoir, tantôt au
rivage de la mer, pour voir s'il la trouverait
point, et tantôt dans l'antre des Nymphes
où il l'avait vue fuir, et là, se jetant par
terre devant leurs images, se complaignit
à elles, disant qu'elles lui avaient bien failli au besoin.
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