[2,12] Νέοι Μηθυμναῖοι πλούσιοι διαθέσθαι τὸν τρυγητὸν
ἐν ξενικῇ τέρψει θελήσαντες, ναῦν μικρὰν καθελκύσαντες
καὶ οἰκέτας προσκώπους καθίσαντες, τοὺς
Μιτυληναίων ἀγροὺς παρέπλεον, ὅσοι θαλάσσης πλησίον.
Εὐλίμενός τε γὰρ ἡ παραθαλασσία καὶ οἰκήσεσιν ἠσκημένη
πολυτελῶς, καὶ λουτρὰ συνεχῆ, παράδεισοί τε καὶ
ἄλση· τὰ μὲν φύσεως ἔργα, τὰ δ´ ἀνθρώπων τέχνη·
πάντα ἐνηβῆσαι καλά. Παραπλέοντες δὲ καὶ ἐνορμιζόμενοι
κακὸν μὲν ἐποίουν οὐδέν, τέρψεις δὲ ποικίλας
ἐτέρποντο, ποτὲ μὲν ἀγκίστροις καλάμων ἀπηρτημένοις
ἐκ λίνου λεπτοῦ πετραίους ἰχθῦς ἁλιεύοντες ἐκ πέτρας
ἁλιτενοῦς, ποτὲ δὲ κυσὶ καὶ δικτύοις λαγὼς φεύγοντας
τὸν ἐν ταῖς ἀμπέλοις θόρυβον λαμβάνοντες· ἤδη δὲ
καὶ ὀρνίθων ἄγρας ἐμέλησεν αὐτοῖς, καὶ ἔλαβον βρόχοις
χῆνας ἀγρίους καὶ νήττας καὶ ὠτίδας, ὥστε ἡ τέρψις
αὐτοῖς καὶ τραπέζης ὠφέλειαν παρεῖχεν. Εἰ δέ τινος
προσέδει, παρὰ τῶν ἐν τοῖς ἀγροῖς ἐλάμβανον, περιττοτέρους
τῆς ἀξίας ὀβολοὺς καταβάλλοντες. Ἔδει δὲ
μόνον ἄρτου καὶ οἴνου καὶ στέγης· οὐ γὰρ ἀσφαλὲς ἐδόκει
μετοπωρινῆς ὥρας ἐνεστώσης ἐνθαλαττεύειν· ὥστε
καὶ τὴν ναῦν ἀνεῖλκον ἐπὶ τὴν γῆν νύκτα χειμέριον δεδοικότες.
| [2,12] Des jeunes gens riches de Méthymne,
voulant passer joyeusement le temps des
vendanges et s'aller ébattre quelque peu au
loin, tirèrent un bateau en mer, mirent
leurs valets à la rame, et s'en vinrent dans
les parages du territoire de Mitylène, pour
ce qu'il y a partout bons abris pour se
retirer, belle plage pour se baigner, et est
bordée de beaux édifices, avec jardins, parcs
et bois que les uns nature a produits, les
autres la main de l'homme. En voguant
ainsi au long de la côte, et descendant ci et
là, où désir leur en prenait, ils ne faisaient
mal quelconque ni déplaisir à personne,
mais s'ébattaient entre eux à divers passe-temps.
Tantôt, avec des hameçons attachés
d'un brin de fil au bout de quelque long
roseau, ils pêchaient, de dessus un écueil
jeté fort avant en la mer, des poissons qui
hantent autour des rochers ; tantôt prenaient
avec leurs chiens et leurs filets les lièvres
qui fuyaient des vignes pour le bruit des
vendangeurs; ou bien ils tendaient aux
oiseaux, trouvant temps et lieu favorables,
et avec des lacs courants, prenaient des
oies sauvages, des halbrans, des outardes et
autre tel gibier de plaine, dont ils avaient,
outre le plaisir, de quoi fournir à leurs
repas. S'il leur falloit quelque chose plus,
ils l'achetaient au prochain village, payant
le prix et au-delà. Il ne leur fallait que le
pain et le vin, et le logis aussi ; car ils ne
trouvaient pas qu'il fût sûr, étant la saison
de l'automne, de coucher en mer, et à cette
cause ils tiraient la nuit leur bateau à terre,
peur de la tourmente pendant qu'ils dormaient.
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