[1,6] Θεῖον δή τι νομίσας τὸ εὕρημα καὶ διδασκόμενος
παρὰ τῆς ὄϊος ἐλεεῖν τε τὸ παιδίον καὶ φιλεῖν ἀναιρεῖται
μὲν τὸ βρέφος ἐπ´ ἀγκῶνος, ἀποτίθεται δὲ τὰ γνωρίσματα
κατὰ τῆς πήρας, εὔχεται δὲ ταῖς Νύμφαις ἐπὶ χρηστῇ
τύχῃ θρέψαι τὴν ἱκέτιν αὐτῶν. Καὶ ἐπεὶ καιρὸς ἦν ἀπελαύνειν
τὴν ποίμνην, ἐλθὼν εἰς τὴν ἔπαυλιν τῇ γυναικὶ διηγεῖται
τὰ ὀφθέντα, δείκνυσι τὰ εὑρεθέντα, παρακελεύεται
θυγάτριον νομίζειν καὶ λανθάνουσαν ὡς ἴδιον τρέφειν.
Ἡ μὲν δὴ Νάπη - τοῦτο γὰρ ἐκαλεῖτο - μήτηρ εὐθὺς
ἦν καὶ ἐφίλει τὸ παιδίον, ὥσπερ ὑπὸ τῆς ὄϊος παρευδοκιμηθῆναι
δεδοικυῖα, καὶ τίθεται καὶ αὐτὴ ποιμενικὸν ὄνομα
πρὸς πίστιν αὐτῷ, Χλόην.
| [1,6] Dryas, estimant cette rencontre venir
expressément des Dieux, et instruit à la pitié
par l'exemple de sa brebis, enlève l'enfant
dans ses bras, met les joyaux dans son bissac,
non sans faire prière aux Nymphes
qu'à bonne heure pût-il élever leur pauvre
petite suppliante ; puis, quand vint l'heure
de remener son troupeau au tect, retournant
au lieu de sa demeurance champêtre, conte
à sa femme ce qu'il avait vu, lui montre ce
qu'il avait trouvé, disant qu'elle ne ferait
que bien si elle voulait de là en avant tenir
cet enfant pour sa fille, et comme sienne la
nourrir, sans rien dire de telle aventure.
Napé, c'était le nom de la bergère, Napé,
de ce moment, fut mère à la petite créature,
et tant l'aima qu'elle paraissait proprement
jalouse de surpasser en cela sa brebis, qui
toujours l'allaitait de son pis : et pour mieux
faire croire qu'elle fût sienne, lui donna
aussi un nom pastoral, la nommant Chloé.
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