[27] Εἶἑν. Ἀλλὰ τῆς ἀχαριστίας, πρὸς θεῶν καὶ Διὸς
ἀγοραίου καὶ πολιούχου, ὑπόσχετε λόγον.
Ἠδίκησθέ τι παρ´ ἐμοῦ κοινῇ πώποτε καὶ ἰδίᾳ, καὶ
δίκην ὑπὲρ τούτου λαβεῖν οὐ δυνάμενοι φανερῶς,
διὰ τῶν ἀναπαίστων ἡμᾶς, ὥσπερ οἱ κωμῳδοὶ τὸν
Ἡρακλέα καὶ τὸν Διόνυσον ἕλκουσι καὶ
περιφέρουσιν, οὕτω δὲ καὶ ὑμεῖς ἐν ταῖς ἀγοραῖς
ἐπιτρίβετε λοιδοροῦντες; ἢ τοῦ μὲν ποιεῖν τι
χαλεπὸν εἰς ὑμᾶς ἀπεσχόμην, τοῦ λέγειν δὲ ὑμᾶς
κακῶς οὐκ ἀπεσχόμην, ἵνα με καὶ ὑμεῖς διὰ τῶν
αὐτῶν ἰόντες ἀμύνησθε; τίς οὖν ὑμῖν ἐστιν αἰτία τοῦ
πρὸς ἡμᾶς προσκρούσματος καὶ τῆς ἀπεχθείας;
ἐγὼ γὰρ εὖ οἶδα δεινὸν οὐδένα ὑμῶν οὐδὲν οὐδὲ
ἀνήκεστον ἐργασάμενος οὔτε ἰδίᾳ τοὺς ἄνδρας
οὔτε κοινῇ τὴν πόλιν, οὐδ´ εἰπὼν οὐδὲν φλαῦρον,
ἀλλὰ καὶ ἐπαινέσας, ὡς ἐνεδέχετό μοι, καὶ
μεταδοὺς χρηστοῦ τινος, ὅσον εἰκὸς ἦν τὸν
ἐπιθυμοῦντα μετὰ τοῦ δυνατοῦ πολλοὺς εὖ ποιεῖν
ἀνθρώπους. Ἀδύνατον δὲ εὖ ἴστε καὶ τοῖς
εἰσφέρουσι συγχωρεῖν ἅπαντα καὶ διδόναι πάντα
τοῖς εἰωθόσι λαμβάνειν. Ὅταν οὖν φανῶ μηδὲν
ἐλαττώσας τῶν δημοσίων συντάξεων, ὅσα εἴωθεν
ἡ βασιλικὴ νέμειν δαπάνη, ὑμῖν δὲ ἀνεὶς τῶν
εἰσφορῶν οὐκ ὀλίγα, ἆρ´ οὐκ αἰνίγματι τὸ πρᾶγμα
ἔοικεν;
Ἀλλ´ ὁπόσα μὲν κοινῇ πρὸς πάντας πεποίηται τοὺς
ἀρχομένους ὑπ´ ἐμοῦ, πρέποι ἂν σιωπᾶν, ἵνα μὴ
δοκοίην ὥσπερ ἐξεπίτηδες αὐτοπροσώπως
ἐπαίνους ᾄδειν ἐμαυτοῦ, καὶ ταῦτα ἐπαγγειλάμενος
πολλὰς καὶ ἀσελγεστάτας ὕβρεις καταχέαι· τὰ δὲ
ἰδίᾳ μοι πρὸς ὑμᾶς πεποιημένα προπετῶς μὲν καὶ
ἀνοήτως, ἥκιστα δὲ ὑφ´ ὑμῶν ἄξια ἀχαριστεῖσθαι,
πρέποι {δ´} ἂν οἶμαι προφέρειν ὥσπερ τινὰ ἐμὰ
ὀνείδη τοσούτῳ τῶν ἔμπροσθεν χαλεπώτερα, τοῦ
τε αὐχμοῦ τοῦ περὶ τὸ πρόσωπον καὶ τῆς
ἀναφροδισίας, ὅσῳ καὶ ἀληθέστερα ὄντα τῇ ψυχῇ
μάλιστα προσήκει.
| [27] Mais tenez, j'en prends à témoin les dieux et Jupiter protecteur de l'agora
et de la cité, vous n'êtes que des ingrats.
Vous ai-je fait quelque injustice, soit publique, soit privée, et, ne
pouvant vous en venger ouvertement, avez-vous pris la voie des
anapestes, comme les poètes comiques acharnés à déchirer Hercule et
Bacchus, pour m'insulter chaque jour sur vos places? Ou bien me suis-je
abstenu de sévir contre vous, pour que vous me forciez à me venger
avec les mêmes armes? Quelle est donc enfin la cause de vos outrages et
de votre inimitié? Car enfin, je suis sûr de n'avoir rien fait de désagréable à
personne de vous, rien qui pût blesser soit les citoyens en particulier, soit la
ville en général; je sais n'avoir rien dit de désobligeant : loin de là, je vous ai
loués, le cas échéant; et pour ce qui est d'un certain Christ, je vous ai fait
toutes les concessions qu'on est en droit d'attendre d'un prince qui veut et
qui peut faire du bien aux hommes. Seulement il est impossible, sachez-le,
de faire la remise de tous les impôts à ceux qui les payent, et de payer tout
soi-même quand on a l'habitude de recevoir. Ainsi, quand il est évident que
je n'ai rien retranché des largesses publiques, ce que fait d'ordinaire le
trésor impérial, et que cependant je vous ai accordé des remises
considérables d'impôts, n'est-ce point une véritable énigme? Mais ce n'est
point ici le lieu de parler du bien, dont la masse de mes sujets m'est
redevable. Je ne veux pas avoir l'air, comme de parti pris, de chanter moi-même
mes louanges, surtout après avoir annoncé que j'allais me répandre
en sanglantes invectives. Cependant ce qui me touche personnellement,
ma conduite étourdie et folle à votre égard, bien que ne méritant point tout
à fait votre haine, il n'est pas malséant, je crois, d'en parler, vu que ces
débuts, à savoir la négligence de ma tête et mon aversion pour les plaisirs
de Vénus, sont complètement miens et d'autant plus graves, comparés aux
autres, qu'ils sont plus vrais et qu'ils touchent de plus près à l'âme.
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