HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Contre Héraclius

Chapitre 19

  Chapitre 19

[19] Τοῦτο εἴτε μῦθος εἴτε ἀληθής ἐστι λόγος οὐκ οἶδα· τὸ παρὰ σοῦ δὲ πεποιημένον, τίνα βούλει τὸν Πᾶνα, τίνα δὲ εἶναι τὸν Δία, εἰ μὴ τοῦτον ὡς ἐσμὲν ἐγώ τε καὶ σύ, σὺ μὲν Ζεύς, ἐγὼ δὲ Πάν; τοῦ γελοίου Ψευδόπανος, γελοιοτέρου μέντοι, νὴ τὸν Ἀσκληπιόν, τοῦ πάντα μᾶλλον Διὸς ἀνθρώπου. Ταῦτα οὐκ ἔστιν ἀτεχνῶς ἐκ τοῦ μαινομένου στόματος οὔτι τὴν ἔνθεον, ἀλλὰ τὴν ἔκπληκτον μανία; Οὐκ οἶσθα ὅτι καὶ Σαλμωνεὺς ἔδωκεν ὑπὲρ τούτων τοῖς θεοῖς δίκην ὅτι ἄνθρωπος ὢν ἐπεχείρει Ζεὺς εἶναι; Τὸ δὲ ἐκ τῶν Ἡσιόδου λεγόμενον ὑπὲρ τῶν ὀνομασάντων ἑαυτοὺς τοῖς τῶν θεῶν ὀνόμασιν, Ἥρας τε καὶ Διός, εἰ μήπω καὶ νῦν ἀκήκοας, ἔχω σοι συγγνῶναι· οὐδὲ γὰρ ἐπαιδοτριβήθης καλῶς οὐδὲ ἔτυχες καθηγεμόνος ὁποίου περὶ τοὺς ποιητὰς ἐγὼ τουτουὶ τοῦ φιλοσόφου, μεθ´ ὃν ἐπὶ τὰ πρόθυρα τῆς φιλοσοφίας ἦλθον ὑπ´ ἀνδρὶ τελεσθησόμενος ὃν νενόμικα τῶν κατ´ ἐμαυτὸν πάντων διαφέρειν. δέ με πρὸ πάντων ἀρετὴν ἀσκεῖν καὶ θεοὺς ἁπάντων τῶν καλῶν νομίζειν ἡγεμόνας ἐδίδασκεν. Εἰ μὲν οὖν τι προὔργου πεποίηκεν, αὐτὸς ἂν εἰδείη καὶ πρὸ τούτου γε οἱ βασιλεῖς θεοί· τουτὶ δὲ ἐξῄρει τὸ μανιῶδες καὶ θρασύ, καὶ ἐπειρᾶτό με ποιεῖν ἐμαυτοῦ σωφρονέστερον. Ἐγὼ δὲ καίπερ, ὡς οἶσθα, τοῖς ἔξωθεν πλεονεκτήμασιν ἐπτερωμένος ὑπέταξα ὅμως ἐμαυτὸν τῷ καθηγεμόνι καὶ τοῖς ἐκείνου φίλοις καὶ τοῖς ἡλικιώταις καὶ συμφοιτηταῖς, καὶ ὧν ἤκουον ἐπαινουμένων παρ´ αὐτοῦ, τούτων ἔσπευδον ἀκροατὴς εἶναι, καὶ βιβλία ταῦτα ἀνεγίγνωσκον, ὁπόσα αὐτὸς δοκιμάσειεν. Οὕτως ἡμεῖς ὑφ´ ἡγεμόσι τελούμενοι, φιλοσόφῳ μὲν τῷ τὰ τῆς προπαιδείας με τελέσαντι, φιλοσοφωτάτῳ δὲ τῷ τὰ πρόθυρα τῆς φιλοσοφίας δείξαντι, σμικρὰ μὲν διὰ τὰς ἔξωθεν ἡμῖν προσπεσούσας ἀσχολίας, ὅμως δ´ οὖν ἀπελαύσαμεν τῆς ὀρθῆς ἀγωγῆς, οὐ τὴν σύντομον, ἣν σὺ φής, ἀλλὰ τὴν κύκλῳ πορευθέντες· καίτοι, νὴ τοὺς θεούς, ἐπὶ τὴν ἀρετὴν οἶμαι ὅτι σου συντομωτέραν ἐτραπόμην· ἐγὼ μὲν γὰρ αὐτῆς, εἰ μὴ φορτικὸν εἰπεῖν, ἐπὶ τοῖς προθύροις ἕστηκα, σὺ δὲ καὶ τῶν προθύρων εἶ πόρρω. »Σοὶ δὲ ἀρετῆς τοῖς σοῖς ἀδελφοῖς« (ἀφελὼν δὲ τὸ δύσφημον τὸ λειπόμενον αὐτὸς ἀναπλήρωσον· εἰ βούλει δέ, καὶ παρ´ ἡμῶν αὐτὸ ἀνάσχου »πρᾴως λεγόμενον«) »τίς μετουσία;« Πᾶσιν ἐπιτιμᾷς αὐτὸς οὐδὲν ἄξιον ἐπαίνου πράττων, ἐπαινεῖς φορτικῶς ὡς οὐδεὶς τῶν ἀμαθεστάτων ῥητόρων, οἷς διὰ τὴν τῶν λόγων ἀπορίαν καὶ τὸ μὴ ἔχειν εὑρεῖν ἐκ τῶν παρόντων ὅτι φῶσιν, Δῆλος ἐπέρχεται καὶ Λητὼ μετὰ τῶν παίδων, εἶτα κύκνοι λιγυρὸν ᾄδοντες καὶ ἐπηχοῦντα αὐτοῖς τὰ δένδρα, λειμῶνές τε ἔνδροσοι μαλακῆς πόας καὶ βαθείας πλήρεις, τε ἐκ τῶν ἀνθέων ὀδμὴ καὶ τὸ ἔαρ αὐτὸ καί τινες εἰκόνες τοιαῦται. Ποῦ τοῦτο Ἰσοκράτης ἐν τοῖς ἐγκωμιαστικοῖς ἐποίησε λόγοις; Ποῦ δὲ τῶν παλαιῶν τις ἀνδρῶν, οἳ ταῖς Μούσαις ἐτελοῦντο γνησίως, ἀλλ´ οὐχ ὥσπερ οἱ νῦν; Ἀφίημι δὲ τὰ ἑξῆς, ἵνα μὴ καὶ πρὸς τούτους ἀπεχθανόμενος ἅμα τοῖς τε φαυλοτάτοις τῶν Κυνικῶν καὶ τῶν ῥητόρων προσκρούσαιμι· ὡς ἔμοιγε πρός τε τοὺς κρατίστους τῶν Κυνικῶν, εἴ τις ἄρα ἔστι νῦν τοιοῦτος, καὶ πρὸς τοὺς γενναίους ῥήτοράς ἐστι φιλικὰ πάντα. Τῶν μὲν δὴ τοιούτων λόγων, εἰ καὶ πολὺ πλῆθος ἐπιρρεῖ, καὶ οὐκ ἔστιν ὅσον οὐχὶ λέγειν ἐθέλων τις »Ἐκ πάνυ δαψιλοῦς ἀντλήσειε τοῦ πίθου«, τῆς προκειμένης ἡμῖν ἀσχολίας εἵνεκεν ἀφέξομαι. Μικρὰ δὲ ἔτι τῷ λόγῳ προσθεὶς ὥσπερ ὀφλήματι τὸ ἐνδέον ἐπ´ ἄλλο τι τρέψομαι, ταυτηνὶ τὴν ξυγγραφὴν αὐτοῦ που πληρώσας. [19] Est-ce un mythe, est-ce une histoire vraie, je ne sais. Mais dans le conte que tu as fait, qui prends-tu pour le dieu Pan? Qui est-ce que Jupiter? Des hommes comme toi et moi. Toi, tu es Jupiter, et moi Pan. O l'être ridicule que ce pseudo-Pan ! Mais quel être plus ridicule, j'en jure par Esculape ! que cet homme qui est tout plutôt qu'un Jupiter! N'est-ce pas là le discours d'une bouche délirante, dont l'enthousiasme n'est que stupeur et démence? Tu ne te rappelles donc pas le châtiment de Salmonée, mortel qui avait essayé d'être Jupiter? Car ce que dit Hésiode de ces hommes qui avaient pris des noms de dieux, ceux de Junon et de Jupiter, si tu n'en as jamais entendu parler, je te le pardonne. Car tu n'as pas reçu une forte éducation, et tu n'as pas eu, comme moi, le bonheur d'être guidé dans l'étude des poètes par un illustre philosophe. J'arrivai ensuite sur ses pas aux portes de la philosophie, et j'y fus initié par cet homme que je considère comme le plus éminent de notre époque {Maxime d'Éphèse}. Il m'apprit sur toute chose à pratiquer la vertu et à croire que les dieux sont les promoteurs de tous les biens. A-t-il perdu son temps, c'est à lui de le voir, et, avant lui, aux souverains dieux. Il me fit perdre toutefois mon emportement et ma brusquerie, et il essaya de me rendre plus modéré que je n'étais. Et moi, quoique un peu exalté, tu le sais, par les avantages de la fortune, je me soumis pourtant à mon gouverneur, à ses amis, à ceux de mon âge et à mes condisciples. Ceux que je l'avais entendu louer, je me hâtais de me faire leur auditeur, et je lisais les ouvrages qu'il avait approuvés. Formé par de tels maîtres, un philosophe m'initia aux éléments de la science, et un philosophe plus grand encore m'ayant introduit sous le vestibule de la sagesse, je recueillis le fruit, sinon complet, à cause de mes occupations nombreuses, au moins partiel, d'une bonne éducation. Je ne suivis pas le chemin le plus court, comme tu dis, mais une route circulaire. Et cependant, j'en prends les dieux à témoin, je me suis acheminé plus vite que toi, je pense, vers la vertu. Car, ne t'en déplaise, j'ai été introduit sous le vestibule, et toi, tu en es demeuré bien loin. Car qu'est-ce que la vertu avec toi et avec tes confrères.... je ne veux rien dire de malsonnant : tu suppléeras le reste ; cependant, si tu le préfères, écoute tranquillement ce que je dis.... peut avoir de commun? Tu blâmes tout le monde, toi qui ne fais rien de louable, et tu loues grossièrement, comme pas un des rhéteurs ignorants, qui, par disette de langage et faute de savoir tirer parti d'un sujet, font intervenir Délos, Latone et ses enfants, des cygnes aux chants mélodieux, des arbres qui répètent leurs accents, des prairies humides de rosée et tapissées d'un gazon tendre et touffu, le parfum des fleurs, le Printemps en personne et mille autres images de ce genre. Isocrate a-t-il jamais fait cela dans ses panégyriques, ou tout autre des orateurs anciens qui cultivaient les Muses noblement et non pas comme les gens d'aujourd'hui? Mais laissons cela, de peur de soulever à la fois contre moi la haine des cyniques et des rhéteurs du plus bas étage. Car pour ce qui est des cyniques vertueux, s'il en existe encore, et des rhéteurs de talent, je serai toujours leur ami. Quant à notre discours, quoique la matière abonde et qu'il soit possible, si l'on voulait, d'y puiser réellement à plein tonneau, je vais le borner là, vu que je n'ai pas de temps à perdre. Je n'y ajouterai donc que quelques mots, comme une fin de compte, et je me tournerai d'un autre côté , après avoir rempli mon engagement.


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Dernière mise à jour : 15/03/2006