HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Contre Héraclius

Chapitre 10

  Chapitre 10

[10] Ἐπεὶ δὲ καὶ τῶν τελεστικῶν μύθων ἐπεμνήσθην, φέρε νῦν ὁποίους εἶναι χρὴ τοὺς ἑκατέρῳ τῶν μερῶν ἁρμόττοντας αὐτοὶ καθ´ ἑαυτοὺς ἰδεῖν πειραθῶμεν, οὐκέτι μαρτύρων παλαιῶν ἐν πᾶσι προσδεόμενοι, ἑπόμενοι δὲ νέοις ἴχνεσιν ἀνδρὸς ὃν ἐγὼ μετὰ τοὺς θεοὺς ἐξ ἴσης Ἀριστοτέλει καὶ Πλάτωνι «ἄγαμαι τέθηπά τε». Φησὶ δὲ οὐχ ὑπὲρ πάντων οὗτος, ἀλλ´ ὑπὲρ τῶν τελεστικῶν, οὓς παρέδωκεν ἡμῖν Ὀρφεὺς τὰς ἁγιωτάτας τελετὰς καταστησάμενος· τὸ γὰρ ἐν τοῖς μύθοις ἀπεμφαῖνον αὐτῷ τούτῳ προοδοποιεῖ πρὸς τὴν ἀλήθειαν· ὅσῳ γὰρ μᾶλλον παράδοξόν ἐστι καὶ τερατῶδες τὸ αἴνιγμα, τοσούτῳ μᾶλλον ἔοικε διαμαρτύρεσθαι μὴ τοῖς αὐτόθεν λεγομένοις πιστεύειν, ἀλλὰ τὰ λεληθότα περιεργάζεσθαι καὶ μὴ πρότερον ἀφίστασθαι, πρὶν ἂν ὑπὸ θεοῖς ἡγεμόσιν ἐκφανῆ γενόμενα τὸν ἐν ἡμῖν τελέσῃ. μᾶλλον δὲ τελειώσῃ, νοῦν καὶ εἰ δή τι κρεῖττον ἡμῖν ὑπάρχει τοῦ νοῦ αὐτοῦ, τοῦ ἑνὸς καὶ τἀγαθοῦ μοῖρά τις ὀλίγη τὸ πᾶν ἀμερίστως ἔχουσα, τῆς ψυχῆς πλήρωμα, καὶ ἐν τῷ ἑνὶ καὶ ἀγαθῷ συνέχουσα πᾶσαν αὐτὴν διὰ τῆς ὑπερεχούσης καὶ χωριστῆς αὐτοῦ καὶ ἐξῃρημένης παρουσίας. Ἀλλὰ ταῦτα μὲν ἀμφὶ τὸν μέγαν Διόνυσον οὐκ οἶδ´ ὅπως ἐπῆλθέ μοι βακχεύοντι μανῆναι, «τὸν βοῦν δὲ ἐπιτίθημι τῇ γλώττῃ»· περὶ τῶν ἀρρήτων γὰρ οὐδὲν χρὴ λέγειν. Ἀλλά μοι θεοὶ μὲν ἐκείνων καὶ ὑμῶν δὲ τοῖς πολλοῖς, ὅσοι τέως ἐστὲ τούτων ἀμύητοι, τὴν ὄνησιν δοῖεν. Ὑπὲρ δὲ ὧν εἰπεῖν τε καὶ ἀκοῦσαι θέμις καὶ ἀνεμέσητον ἀμφοτέροις ἐστί, πᾶς λόγος προφερόμενος ἔκ τε λέξεως καὶ διανοίας σύγκειται. Οὐκοῦν ἐπειδὴ καὶ μῦθος λόγος τίς ἐστιν, ἐκ δυοῖν τούτοιν συγκείσεται· σκοπῶμεν δὲ ἑκάτερον αὐτῶν. Ἔστιν ἁπλῆ τις ἐν λόγῳ παντὶ διάνοια, καὶ μέντοι καὶ κατὰ σχῆμα προάγεται, τὰ παραδείγματα δὲ ἀμφοῖν ἐστι πολλά. Τὸ μὲν οὖν ἓν ἁπλοῦν ἐστι καὶ οὐδὲν δεῖται ποικιλίας, τὸ δ´ ἐσχηματισμένον ἔχει διαφορὰς ἐν ἑαυτῷ πολλάς, ὧν, εἴ τί σοι τῆς ῥητορικῆς ἐμέλησεν, οὐκ ἀξύνετος εἶ. Τούτων δὴ τῶν κατὰ διάνοιαν σχημάτων ἁρμόττει τῷ μύθῳ τὰ πλεῖστα, πλὴν ἔμοιγε οὐδ´ ὑπὲρ τῶν πολλῶν οὐδ´ ὑπὲρ τῶν ἁπάντων ἐστὶ τά γε νῦν ῥητέον, ἀλλ´ ὑπὲρ δυοῖν, τοῦ τε σεμνοῦ κατὰ τὴν διάνοιαν καὶ τοῦ ἀπεμφαίνοντος, τὰ δὲ αὐτὰ ταῦτα καὶ περὶ τὴν λέξιν γίνεται. Μορφοῦται γάρ πως καὶ σχηματίζεται παρὰ τῶν μὴ προφερομένων εἰκῇ μηδ´ ὥσπερ χειμάρρους ἑλκόντων συρφετοὺς ῥημάτων ἐκ τῆς τριόδου· ἀλλὰ τοῖν δυοῖν τούτοιν. Ὅταν μὲν ὑπὲρ τῶν θείων πλάττωμεν, σεμνὰ χρὴ πάνυ τὰ ῥήματα εἶναι καὶ τὴν λέξιν ὡς ἔνι μάλιστα σώφρονα καὶ καλὴν εἶναι καὶ τοῖς θεοῖς πρεπωδεστάτην, τῶν αἰσχρῶν δὲ μηθὲν καὶ βλασφήμων δυσσεβῶν, ὅπως μὴ τῷ πλήθει τῆς τοιαύτης ἀρχηγοὶ θρασύτητος γενώμεθα, μᾶλλον δὲ καὶ πρὸ τοῦ πλήθους αὐτοὶ τὸ περὶ τοὺς θεοὺς ἠσεβηκέναι προλάβωμεν. Οὐδὲν ἀπεμφαῖνον εἶναι χρὴ περὶ τὰς τοιαύτας λέξεις, ἀλλὰ σεμνὰ πάντα καὶ καὶ καλὰ καὶ μεγαλοπρεπῆ καὶ θεῖα καὶ καθαρὰ καὶ τῆς τῶν θεῶν οὐσίας εἰς δύναμιν ἐστοχασμένα. [10] Comme j'ai fait aussi mention des fables. mystiques, essayons maintenant de déterminer par nous-même celles qui s'approprient à chacun des deux genres. Nous n'aurons pas autant besoin du témoignage des anciens. Suivons les traces récentes d'un homme, que, après les dieux, je révère et j'admire à l'égal d' Aristote et de Platon. Il ne parle pas de toutes les fables en général, mais des fables mystiques que nous a transmises Orphée, l'instituteur des plus sacrés mystères. Ce qu'il y a d'invraisemblable dans les fables est à ses yeux une voie qui conduit à la vérité. Ainsi, plus une allégorie tient du paradoxe et du prodige, plus il semble qu'elle nous avertisse de ne pas nous en tenir aux faits, mais de chercher attentivement ce qu'ils déguisent, et de n'avoir point de cesse que la vérité , mise sous nos yeux par les dieux qui nous guident, n'ait initié, ou pour mieux dire, n'ait rendu parfait notre esprit ou ce qu'il y a en nous de supérieur à l'esprit, j'entends cette partie de l'être unique et bon, que nous possédons d'une manière indivisible, ce complément de l'âme, confondue tout entière avec l'être unique et bon, grâce à la présence supérieure, communicative et souveraine de ce même être. Mais à propos du grand Bacchus, je me sens pris de je ne sais quel transport et j'entre en délire. Je mets donc un boeuf à ma langue. Il ne faut pas révéler les mystères sacrés. Puissent seulement les dieux rendre ces mystères profitables à moi et à tous ceux d'entre vous qui n'y sont pas initiés ! Bornons-nous donc à ce qu'il est à la fois permis de dire et d'entendre ; à ce qui n'entraîne de mal ni pour l'un ni pour l'autre. Tout discours se compose de la parole et de la pensée. La fable étant une sorte de discours, elle se compose de ces deux éléments. Faisons-en l'analyse. Dans tout discours la pensée est simple ou bien figurée : on citerait mille exemples des deux espèces. La pensée une et simple n'admet point de variété; la pensée figurée est susceptible de plusieurs formes différentes, que tu dois connaître, si tu t'es un peu occupé de rhétorique. Or, la plupart de ces formes conviennent à la fable. Je ne parlerai pas de toutes, ni même du plus grand nombre, mais de deux seulement, la forme grave et la forme allégorique de la pensée, qui se rencontrent également dans la diction. Car on emploie des images et des figures dans tout ce qu'on n'exprime pas au hasard, dans toutes les phrases qui n'entraînent pas, comme un torrent, un ramas de trivialités. Il faut donc se servir de ces deux formes quand on invente quelque fable où la Divinité joue un rôle : les paroles doivent être graves, la diction mesurée, belle, digne de la majesté divine : rien de bas, de blasphématoire, d'impie, de peur de porter la multitude à cette impudence sacrilége, ou de peur d'être soupçonnés nous-mêmes d'impiété envers les dieux. Il faut encore que la diction n'ait rien d'allégorique : tout y doit être décent, beau, majestueux, divin, pur et assorti, autant que possible, à la nature des dieux.


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Dernière mise à jour : 15/03/2006