HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Jean Chrysostome, Apologie de la vie monastique, livre I

Chapitre 3

  Chapitre 3

[1,3] γʹ. Ἐπίσχες, ἔφην, ἐπίσχες· καὶ γὰρ καὶ τούτων ἡμῖν ἅλις τῶν διηγημάτων, εἴ γε μὴ παντελῶς με ἐκπνεῦσα. δέοι· ἀλλὰ μικρὰν γοῦν τινα ἔχοντα ἰσχὺν, ἀπελθεῖν ποίησον. Σὺ μὲν γὰρ πάντως ὅπερ ἐπέταξας γενήσεται· μόνον μηδὲν ἕτερον ἡμῖν προσθῇς διήγημα, ἀλλ´ ἀπελθὼν εὔχου σκεδασθῆναί μοι τῆς ἀθυμίας τὸ νέφος, καὶ (p. 323) λαβεῖν τινα παρὰ τοῦ πολεμουμένου Θεοῦ ῥοπὴν εἰς τὴν ἰατρείαν τῶν πολεμούντων αὐτόν· δώσει δὲ πάντως φιλάνθρωπός τε ὢν, καὶ τὸν θάνατον μὴ βουλόμενος τοῦ ἁμαρτωλοῦ, ὡς τὸ ἐπιστρέψαι αὐτὸν καὶ ζῇν. Οὕτως ἀποπέμψας ἐκεῖνον, τῶν λόγων ἡπτόμην τούτων. Καὶ γὰρ εἰ μὲν τοῦτο μόνον ἦν τὸ δεινὸν, τὸ τοὺς ἁγίους τοῦ Θεοῦ καὶ θαυμαστοὺς ἄνδρας ἐκείνους ἕλκεσθαι καὶ σπαράσσεσθαι συρομένους εἰς δικαστήρια, καὶ τυπτομένους, καὶ τὰ ἄλλα πάσχοντας, ἅπερ διηγησάμην ἄρτι, μηδεμία δὲ ἀπὸ τούτων εἰς τὴν τῶν ταῦτα τολμώντων κεφαλὴν ἐτρέπετο βλάβη, τοσοῦτον ἀπέσχον ἀλγῆσαι τοῖς γινομένοις, ὅτι κἂν ἐγέλασα σφόδρα ἡδὺ, καὶ δαψιλὲς ἐπ´ αὐτοῖς· ἐπεὶ καὶ τὰ παιδία τὰ μικρὰ, ὅταν μὲν ἀκινδύνως πλήττῃ τὰς μητέρας, πολὺν κινεῖ τὸν γέλωτα ταῖς πληττομέναις αὐταῖς, καὶ ὅσῳπερ ἂν ἐκ πλείονος τοῦτο ἐργάζηται τοῦ θυμοῦ, τοσοῦτον μᾶλλον αὐταῖς ἐπιτείνει τὴν ἡδονὴν, ὡς καὶ διαχεῖσθαι καὶ ἀνακλᾶσθαι τῷ γέλωτι· εἰ δὲ τῷ συνεχῶς καὶ ῥαγδαίως τοῦτο ποιεῖν τρωθείη ποτὲ, βελόνης τῷ χιτωνίσκῳ τῆς μητρὸς περὶ τὴν ζώνην ἐμπεπερονημένης, τῆς κερκίδος πρὸ τῶν στέρνων τῶν μητρικῶν τὴν χεῖρα τοῦ παιδὸς δεξαμένης, τότε δὴ, τότε, τὸν γέλωτα ἀφεῖσα μήτηρ, μείζονι τοῦ πληγέντος περιωδυνίᾳ κατέχεται· καὶ τέως μὲν θεραπεύει τὸ τραῦμα, τοῦ λοιποῦ δὲ μετὰ σφοδρᾶς ἀπαγορεύει τῆς ἀπειλῆς τὰ τοιαῦτα μὴ ποιεῖν, ὡς μηκέτι παθεῖν τὰ αὐτά. Καὶ ἡμεῖς τοίνυν τὰ αὐτὰ ἂν ἐδράσαμεν, εἰ τὸν παιδικὸν τοῦτον ἑωρῶμεν θυμὸν, καὶ τὴν τῶν νηπίων πληγὴν, μὴ μέγαν αὐτοῖς τὸν ὄλεθρον φέρουσαν· ἐπειδὴ δὲ μικρὸν ὕστερον, κἂν μὴ νῦν αἴσθωνται τῷ θυμῷ κατεχόμενοι, κλαύσουσι καὶ οἰμώξουσι καὶ ὀδυροῦνται, οὐ τοιοῦτον ὀδυρμὸν, οἷον τὰ παιδία τὰ μικρὰ, ἀλλὰ τὸν ἐν τῷ σκότει τῷ ἐξωτέρῳ, τὸν ἐν τῷ πυρὶ τῷ ἀσβέστῳ· τὸ αὐτὸ πάλιν ταῖς μητράσι ποιήσωμεν, τοσοῦτον αὐτῶν διαλλάττοντες, ὅσον οὐ μετ´ ἀπειλῆς καὶ ὕβρεως καθάπερ ἐκεῖναι, ἀλλὰ μετὰ κολακείας καὶ προσηνείας πολλῆς πρὸς τὰ παιδία ταῦτα διαλεξόμεθα· ἐπεὶ ὅτι γε τοῖς ἁγίοις οὐδεμία ἀπὸ τούτων βλάβη, ἀλλὰ καὶ μείζων μισθὸς καὶ πλείων παῤῥησία. Ἂν μὲν τὰ μέλλοντα εἴπωμεν ἀγαθὰ, τάχα καὶ γελάσεσθε μέγα, ἅτε τοιοῦτον ἀεὶ γέλωτα μελετῶντες γελᾷν· τοῖς δὲ παροῦσι, κἂν μυριάκις ἦτε φιλογέλωτες, οὐκ ἀπιστήσετε· οὐδὲ γὰρ, ἂν ἐθέλητε, δυνήσεσθε, τῶν πραγμάτων ὑμῖν οὕτως ἀντιφθεγγομένων αὐτῶν. Τὸν Νέρωνα πάντως ἀκούετε (καὶ γὰρ ἐπίσημος ἀνὴρ ἀπὸ τῆς ἀσελγείας ἐγένετο, πρῶτος καὶ μόνος εὑρὼν ἐν ἀρχῇ τοιαύτῃ καινούς τινας ἀκολασίας καὶ ἀσχημοσύνης τρόπους·) οὗτος Νέρων τὸν μακάριον Παῦλον (καὶ γὰρ ἔτυχε κατὰ τοὺς αὐτοὺς ἐκείνῳ γενόμενος χρόνους) τοιαῦτα ἐγκαλῶν, οἷάπερ ὑμεῖς τοῖς ἁγίοις τούτοις ἀνδράσι (παλλακίδα γὰρ αὐτοῦ σφόδρα ἐπέραστον πείσας τὸν περὶ τῆς πίστεως δέξασθαι λόγον, ἔπειθεν ὁμοῦ καὶ τῆς ἀκαθάρτου συνουσίας ἀπαλλαγῆναι ἐκείνηςτοιαῦτα γοῦν ἐγκαλῶν ἐκεῖνος, καὶ λυμεῶνα καὶ πλάνον καὶ τὰ αὐτὰ, ἅπερ ὑμεῖς φθέγγεσθε, τὸν Παῦλον ἀποκαλῶν, τὸ μὲν πρῶτον ἔδησεν, ὡς δὲ οὐκ ἔπειθε τῆς πρὸς τὴν κόρην ἀποσχέσθαι συμβουλῆς, τέλος ἀπέκτεινε. Τί οὖν ἀπὸ τούτου γέγονε βλάβος τῷ παθόντι κακῶς; τί δὲ ὄφελος τῷ δράσαντι κακῶς; τί μὲν οὐκ ὄφελος τῷ τότε ἀναιρεθέντι (p. 324) Παύλῳ; τί δὲ οὐ βλάβος τῷ ἀνελόντι Νέρωνι; οὐχ μὲν ὥσπερ ἄγγελος πανταχοῦ τῆς οἰκουμένης ᾄδεται (τὰ γὰρ παρόντα τέως ἐρῶ δὲ, ὥσπερ ὄντως λυμεὼν καὶ δαίμων ἄγριος πρὸς πάντας διαβέβληται; [1,3] Grâce, lui dis-je, grâce! c’est bien assez pour moi de ces détails, si vous ne voulez pas me faire mourir tout à fait: laissez-moi partir tandis qu’il me reste encore un peu de force. Ce que vous avez commandé se fera; seulement, n’ajoutez rien à votre récit, mais priez, en partant, pour que le nuage de douleur qui offusque mon âme se dissipe, et que je reçoive du Dieu qu’on attaque quelque bonne inspiration pour la guérison des malheureux qui lui font la guerre. Il m’en accordera sans doute, lui qui est si clément et qui ne veut point la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive. Ayant ainsi pris congé de lui, je mis la main à ce travail. Bien certainement, si le mal se bornait aux mauvais traitements qu’endurent maintenant les saints de Dieu, ces hommes admirables que l’on arrache de leurs cellules, que l’on traîne devant les tribunaux pour les maltraiter et leur faire souffrir tout ce que je racontais tout à l’heure; si, de cette persécution, il ne rejaillissait aucun préjudice sur la tête des persécuteurs, loin de gémir de ce qui s’est passé, je m’en réjouirais de tout mon coeur. Lorsqu’un petit enfant bat sa mère sans danger pour lui, les coups que celle-ci reçoit ne font que l’exciter à rire; et plus le petit enfant y met de colère, plus la joie de la mère est grande: elle éclate, elle se pâme de rire. Mais qu’à force de frapper toujours plus fort, l’enfant vienne à se blesser, que sa main ait rencontré l’aiguille attachée à la robe de sa mère vers la ceinture, ou la navette fixée sur son sein; alors, cessant de rire, la mère éprouve plus de douleur que l’enfant blessé; aussitôt elle soigne la blessure, et dorénavant elle lui défend avec menaces de frapper encore à l’avenir, pour qu’il ne lui arrive plus rien de semblable. J’eusse fait de même, si je n’avais pas vu que cette espèce d’emportement puéril de Chrétiens, frappant l’Eglise, leur mère, était capable d’attirer sur eux les plus grands maux. Comme bientôt, quoiqu’ils ne s’en doutent pas, dominés qu’ils sont maintenant par la colère, comme bientôt ils doivent pleurer, gémir et pousser des lamentations, non pas des lamentations d’enfants, mais celles qu’on entend dans les ténèbres extérieures et dans le feu éternel, j’agirai encore comme font les mères, avec cette seule différence que je parlerai à ces hommes, qui sont de vrais enfants, non pas avec des reproches et des menaces, mais avec une grande modération et une tendre condescendance. Quant aux saints solitaires, ce n’est pas pour eux que j’écris, puisque ces vexations, loin de leur nuire, ne font qu’affermir leur confiance, et qu’augmenter leur gloire future. Persécuteurs de l’Eglise de Dieu, je vous ferais envisager les biens et les maux de l’autre vie, si je ne savais que votre coutume est d’en plaisanter et d’en rire; mais quoique vous fassiez profession de vous railler de tout, je trouverai dans les exemples de la vie présente de quoi vous rendre sérieux. Nous ferons parler les événements et leur voix couvrira votre rire. Vous connaissez sans doute Néron, cet homme fameux par sa débauche, qui fit voir sur le trône des moeurs d’une dissolution, d’une infamie que le monde ne connaissait pas et qu’il n’a point revue. Ce Néron porta contre saint Paul, qui vivait à la même époque, les mêmes accusations que vous dirigez contre ces saints du désert. L’Apôtre avait gagné à la Foi une concubine que l’empereur aimait passionnément ; il l’avait de plus amenée à rompre cette liaison coupable. Néron reprocha cette bonne action à saint Paul; il l’appela séducteur, vagabond; il lui donna tous les noms que vous prodiguez vous-mêmes aux moines. Il le jeta ensuite en prison, et comme le saint Apôtre continuait d’assister la jeune fille de ses conseils, le tyran le fit mourir. Je vous demande maintenant quel dommage en est résulté pour la victime, et quel profit pour le meurtrier? ou plutôt, quel avantage n’en a pas retiré saint Paul mis à mort, et quel préjudice n’en est pas retombé sur Néron qui le fit mourir? L’un n’est-il pas glorifié par toute la terre comme un ange (je ne parle que du présent), et l’autre, exécré de tous comme un débauché et un affreux démon?


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Dernière mise à jour : 11/06/2009