HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Jean Chrysostome, Apologie de la vie monastique, livre I

Chapitre 1

  Chapitre 1

[1,0] (p. 319) ΠΡΟΣ ΤΟΥΣ ΠΟΛΕΜΟΥΝΤΑΣ ΤΟΙΣ ΕΠΙ ΤΟ ΜΟΝΑΖΕΙΝ ΕΝΑΓΟΥΣΙΝ. [1,0] APOLOGIE DE LA VIE MONASTIQUE. LIVRE PREMIER : CONTRE LES ENNEMIS DE LA VIE MONASTIQUE.
[1,1] αʹ. Ὅτε τὸν ἐν Ἱεροσολύμοις νεὼν πολλῶν ἐτῶν χαμαὶ κείμενον ἀπὸ τῆς μακρᾶς ἐπανελθόντες αἰχμαλωσίας ἐγείρειν ἤθελον τῶν Ἑβραίων οἱ παῖδες, τότε δὴ βάρβαροί τινες καὶ ἀνήμεροι ἄνθρωποι, μήτε τὸν Θεὸν αἰδεσθέντες, τὸν νεὼν ἤγειραν ἐκεῖνοι, μήτε πρὸς τὴν τῶν ἀνθρώπων κατακλασθέντες συμφορὰν, ἀφ´ ἧς ὀψέ ποτε καὶ μόλις ἀνήνεγκαν, μήτε τὴν παρὰ Θεοῦ τοῖς τὰ τοιαῦτα τολμῶσιν ἑπομένην φοβηθέντες δίκην, τὸ μὲν πρῶτον δι´ ἑαυτῶν ἐπεχείρουν κωλύειν οἰκοδομοῦντας αὐτούς· ὡς δὲ οὐδὲν ἤνυον, γράμματα πέμψαντες ὡς βασιλέα τὸν αὐτῶν, ἐν οἷς ἀποστάτην καὶ νεωτεροποιὸν καὶ φιλοπόλεμον τὴν πόλιν ἐκάλουν ἐκείνην, ἔπεισαν ἐπιτρέψαι κωλῦσαι σφίσι τὴν οἰκοδομήν. Καὶ λαβόντες ταύτην παρ´ ἐκείνου τὴν ἐξουσίαν, καὶ μετὰ πολλῶν αὐτοῖς ἐπιθέμενοι τῶν ἱππέων, διέκοψάν τε τὸ ἔργον τέως, καὶ ἐφρόνουν ἐπὶ τῇ νίκῃ μέγα, ἐφ´ ἧς κατακόπτεσθαι ἔδει, καὶ πέρας αὐτοῖς ἔχειν ᾤοντο τὴν ἐπιβουλήν. Τόδε ἦν ἄρα προοίμιον καὶ ἀρχὴ τῶν αὐτίκα δὴ μάλα αὐτοὺς καταληψομένων κακῶν. Τό τε γὰρ ἔργον ἠνύετο, καὶ λαμπρὸν ἀπελάμβανε τέλος· ἐκεῖνοί τε ἐμάνθανον, καὶ δι´ ἐκείνων ἅπαντες, ὅτι οὐκ ἄρα ἀνθρώποις ἐπολέμουν, οὔτε Μιθριδάτης τότε, οὐδὲ ἄλλος οὐδεὶς, ὃς ἂν ἀνθρώποις ἕληται πολεμεῖν ἀγαθόν τι προαιρουμένοις ποιεῖν, ἀλλ´ αὐτῷ πρὸ ἐκείνων τῷ δι´ ἐκείνων τιμωμένῳ Θεῷ. Τὸν δὲ Θεῷ πολεμοῦντα οὐκ ἔνι ποτὲ εἰς χρηστὸν καταστρέψαι τέλος· ἀλλ´ τοιοῦτος ἐν ἀρχῇ μὲν τῆς τόλμης οὐδὲν ἴσως πείσεται δεινὸν, ἂν δ´ ἄρα μὴ πάθοι, τοῦ Θεοῦ καλοῦντος αὐτὸν εἰς μετάνοιαν, καὶ διδόντος ὥσπερ ἔκ τινος μέθης ἀνενεγκεῖν· ἂν δὲ ἐπιμένῃ τῇ παροινίᾳ, μηδὲν ἀπὸ τῆς τοσαύτης ἀνεξικακίας κερδαίνων, ἑτέρους γοῦν ὀνήσει τὰ μέγιστα, διὰ τῆς εἰς αὐτὸν τιμωρίας παιδεύων μηδέποτε τῆς πρὸς τὸν Θεὸν ἅπτεσθαι μάχης, ὡς οὐκ ἐνὸν τὴν ἀήττητον ἐκείνην χεῖρα διαφυγεῖν. Τοιαῦται γοῦν εὐθέως αὐτοὺς κατελάμβανον συμφοραὶ, ὡς ἀποκρύψαι τῷ μεγέθει τῆς τραγῳδίας πάσας τὰς ἄλλας συμφοράς. Μετὰ γὰρ τοὺς φόνους καὶ τὰς μυρίας (p. 320) σφαγὰς ἃς αἱ τῶν τότε κωλυομένων Ἰουδαίων εἰς αὐτοὺς εἰργάσαντο χεῖρες, ἐβρέχετο μὲν τῷ τῶν ἀνῃρημένων αἵματι διὰ πολλοῦ τοῦ βάθους γῆ, καὶ πολὺς ἀπὸ τούτου τοῦ αἵματος ἐγίνετο πηλός· τῶν δὲ σωμάτων τῶν τε ἱππείων τῶν τε ἀνθρωπίνων ὁμοῦ πεφυρμένων, ἐκ τούτων καὶ τῶν ἐν τούτοις προστριβομένων ὠτειλῶν τοσοῦτον σκωλήκων ἐτίκτετο πλῆθος, ὡς τὴν μὲν γῆν τῷ πλήθει κρύπτεσθαι τῶν νεκρῶν, τούτους δὲ αὐτοὺς πάλιν τῷ τῶν σκωλήκων. Εἶπεν ἄν τις, ἐκεῖνο τὸ πεδίον ἰδὼν, οὐ σώματα κάτωθεν ὑποκεῖσθαι νεκρῶν, ἀλλὰ πηγὰς εἶναι πολλὰς, καὶ πολλαχόθεν ἐκεῖνο φερούσας τῶν ζώων τὸ γένος· οὕτω πάσης ἐπιῤῥοπῆς σφοδρότερον ἀπὸ τῆς σηπεδόνος ἐκείνης ἀνέβλυζεν τῶν σκωλήκων φορά. Τοῦτο δὲ οὐκ ἐπὶ δέκα καὶ εἴκοσιν ἡμέραις ἐγίνετο μόνον, ἀλλ´ ἐπὶ πολλῷ τῷ χρόνῳ. Καὶ τὰ μὲν ἐνταῦθα τοιαῦτα· τὰ δὲ ἐκεῖ διαδεξόμενα αὐτοὺς, πολλῷ τούτων ἐστὶ χαλεπώτερα. Οὐ γὰρ εἰς χίλια ἔτη, οὐδὲ εἰς μύρια μόνον, οὐδὲ εἰς δὶς τοσαῦτα, καὶ τρὶς, ἀλλ´ εἰς ἀπείρους αἰῶνας ψυχωθέντα τὰ σώματα, τότε δέχεται τὰς βασάνους καὶ τὰς ἀῤῥήτους ἀλγηδόνας ἐκείνας. Καὶ ταῦτα ἀμφότερα οἶδε μὲν μακάριος Ἡσαΐας, οἶδε δὲ τῶν παραδόξων ὄψεων θεωρὸς Ἰεζεκιὴλ, οἳ καὶ τῶν ἀνθρώπων τούτων διανειμάμενοι τὴν κόλασιν, μὲν τὴν ἐνταῦθα, δὲ τὴν ἐκεῖ διηγήσατο. [1,1] Lorsqu’au retour d’une longue captivité, les enfants des Hébreux voulurent relever le temple de Jérusalem, dont les ruines, depuis tant d’années, jonchaient le sol, des peuples barbares et cruels s’opposèrent à cette religieuse entreprise. Sans respect pour Dieu, sans pitié pour une nation si longtemps malheureuse, sans crainte de la justice divine qui punit toujours les auteurs de pareils attentats, ils essayèrent d’abord d’arrêter l’ouvrage avec leurs seules forces. L’inutilité de leurs efforts les contraignit de s’adresser au roi de Perse. Ils lui écrivirent que Jérusalem était une ville portée à la révolte, et qu’elle aimait la guerre et la nouveauté. Ils demandèrent et obtinrent qu’on leur fournît les moyens d’empêcher les travaux, tombèrent sur les Juifs avec une nombreuse cavalerie, dispersèrent les ouvriers et interrompirent, pour un temps, la reconstruction du temple de Dieu. Cette victoire, dont ils auraient dû se frapper la poitrine, les remplit de joie et d’orgueil. Leur complot injuste et impie avait réussi, ils s’en applaudirent comme d’un grand succès. (II. Esdras, IV) Or c’était là le prélude et le commencement des maux qui allaient bientôt fondre sur eux. En effet, l’ouvrage avançait de jour en jour, il s’achevait glorieusement; et ces misérables apprirent, et par eux tout le monde, que c’est combattre contre Dieu que d’attaquer ses adorateurs, et que Mithridate lui faisait alors une guerre impie, comme la lui font tous ses semblables, lorsqu’ils persécutent ceux qui travaillent pour sa gloire et se consacrent à son service. On ne s’attaque pas à Dieu impunément. Si le châtiment se fait parfois attendre, c’est un délai que la Bonté souveraine accorde à l’homme téméraire pour l’exciter au repentir, et lui donner le temps de revenir comme de son ivresse. S’il persiste dans son égarement, et qu’il ne profite pas de la patience divine, il sera du moins utile aux autres hommes: il leur apprendra par l’exemple de son inévitable punition à ne pas s’aventurer dans une lutte contre Dieu, aux mains invincibles de qui nul ne saurait échapper. Ces ennemis du peuple de Dieu furent accablés de tant de misères et de calamités si grandes, qu’elles obscurcissent et qu’elles surpassent tout ce que l’on a vu de sanglant et de tragique dans l’univers. Dans les massacres et les boucheries que firent les mains victorieuses de ce peuple religieux, injustement persécuté, la terre fut si abreuvée du sang des impies, qu’elle se couvrit partout d’une boue ensanglantée. Au milieu de ces cadavres de chevaux, de ces cadavres d’hommes jetés en un affreux pêle-mêle et tout labourés de plaies, pullula bientôt une telle quantité de vers, que les corps disparaissaient dessous, comme la terre sous les corps morts. A voir ce champ de carnage, on ne l’eût pas dit jonché de cadavres, mais semé de sources innombrables, vomissant à flots cette espèce d’insectes. Pas d’inondation comparable à ce débordement de pourriture et de vers. Et cela dura non pas dix ou vingt jours, mais plusieurs années. Tels furent déjà les châtiments qu’ils essuyèrent en cette vie, châtiments qui ne sont rien si on les compare, tant pour la durée que pour la rigueur, à ceux qui les attendaient dans l’autre monde. Mille ans, dix mille ans, ce n’est rien; deux ou trois fois autant, toujours rien; c’est durant un nombre infini de siècles que, dans leurs âmes et dans leurs corps réunis à jamais pour leur malheur, ils souffriront des maux inouïs, d’inénarrables douleurs. Le saint prophète Isaïe connaissait cette double punition; et Ezéchiel, trouvé digne de contempler les plus merveilleuses visions, ne l’ignorait pas non plus; à eux deux ils ont décrit tous les châtiments de ces hommes : l’un, ceux de la vie présente, l’autre, ceux de la vie future.


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Dernière mise à jour : 11/06/2009