[2,19] Ἀλλ´ οὐχ οὕτω δεῖ ποιεῖν, ἀλλὰ πάντα ὁμοῦ λογίζεσθαι
μετὰ τῶν πόνων καὶ τὰς ἀμοιβὰς καὶ οὕτως εὔκολα ἡμῖν
φανεῖται, ὥσπερ οὖν καὶ ἔστιν εὔκολα. Καὶ γὰρ ὁ ἀριστεὺς οὐ
τὰ τραύματα μόνον, οὐδὲ τὰ πτώματα, οὐδὲ τὸν θάνατον, ἀλλὰ
καὶ τὰ τρόπαια καὶ τὰς νίκας καὶ τὰς ἄλλας ἁπάσας ἀναλογισάμενος
τιμὰς οὕτως ἐπὶ τὴν ἀριστείαν ἔρχεται· καὶ ὁ
γεωργὸς δὲ οὐχὶ τὴν ἄροσιν μόνον, οὐδὲ τὸν ἐν τῷ σκάπτειν
πόνον, ἀλλὰ καὶ τὴν ἅλω καὶ τὰς ληνοὺς πρὸ τῶν ὀφθαλμῶν
θεὶς οὕτω τῶν ἔργων ἐφάπτεται. Οὕτω καὶ ἡμεῖς ταῖς ἐλπίσι
ταῖς χρησταῖς τὸν τῆς χηρείας μόχθον ἐπικουφίσωμεν, καὶ
πολλῷ μᾶλλον ἡμεῖς ἢ ἐκεῖνοι· ἐκείνοις μὲν γὰρ πολλὰ πολλάκις
τῶν οὐκ ἐπ´ αὐτοῖς κειμένων τὴν προσδοκίαν διέκοψε, τὰς
δὲ ἡμετέρας ἐλπίδας οὐδεὶς ὁ καταισχύνων ἐστίν, ἂν μὴ βουληθῶμεν
αὐτοί. Μὴ δὴ βουληθῶμεν, ἀλλ´ ἐννοήσαντες ὡς οὐ
πολλῷ τῆς παρθένου ἡ χήρα λείπεται—ἔστι δὲ ὅπου αὐτὴν
καὶ ὑπερηκόντισεν, ὅταν ἡ μὲν παρθένος περιπλέκηται
πράγμασιν· »Ἡ δὲ χήρα«, κατὰ τὸν Παῦλον, »μεμονωμένη
καὶ ἐλπίζουσα ἐπὶ τὸν Θεὸν προσκαρτερῇ ταῖς δεήσεσι καὶ
ταῖς προσευχαῖς«, καὶ τῶν βιωτικῶν πραγμάτων ἀπέχηται—
ἀναδεξώμεθα τὸν ἀγῶνα τοῦτον, ἵνα τῶν ἐπ´ αὐτῷ στεφάνων
τύχωμεν.
| [2,19] Si nous additionnons cependant les peines et les récompenses, nous arriverons à
reconnaître infailliblement que la pratique de la vertu est aisée et facile. Le soldat brave et
courageux envisage bien moins les hasards de la guerre, les blessures et la mort que l'éclat de
la victoire, et l'honneur du triomphe; aussi s'élance-t-il au combat avec une généreuse
intrépidité. Le laboureur considère également bien moins les pénibles fatigues de l'agriculture
que la joie de voir son aire chargée d'une riche moisson, et son pressoir plein d'une abondante
récolte; aussi s'emploie-t-il avec ardeur aux travaux des champs. C'est ainsi qu'une bonne
espérance nous rendra les peines de la viduité d'autant plus légères que si l'attente du soldat et du laboureur est souvent trompée, le succès de nos efforts dépend uniquement de notre volonté. Pourrions-nous donc ne pas le vouloir, et ne pas embrasser avec la viduité un état qui se rapproche de la virginité, et même qui lui devient quelquefois supérieur? En effet, la veuve qui, selon le conseil de l'Apôtre, vit délaissée, espère en Dieu, persévère jour et nuit dans la prière et
l'oraison (I Tim. V, 5), et se retire du monde et de ses fêtes, l'emporte évidemment sur la
vierge qui se livre aux joies du siècle et au tumulte des affaires. Puissiez-vous donc descendre
dans cette noble carrière, et cueillir cette palme éclatante !
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