[2,10] Ὥστε διὰ τὸ μὴ παρέχειν τὰς ἀφορμὰς τῆς λοιδορίας,
καὶ βίον ἐφύβριστον ζῆν καὶ πορνικόν, τὸν γάμον ἐπέταξεν.
Ἄκουε γοῦν καὶ ὅσα αὐτῶν κατηγορεῖ. Δέον γὰρ εἰς
προσευχὰς τετράφθαι τὸν ἅπαντα χρόνον καὶ ἱκετηρίας. »Αἱ
δέ, φησί, καὶ ἀργαί, ἀλλὰ καὶ φλύαροι καὶ περίεργοι, λαλοῦσαι
τὰ μὴ δέοντα.« Αὐτὸς δὲ οὐχ οὕτω βούλεται, ἀλλὰ προσηλῶσθαι
αὐτὴν διαπαντὸς τοῖς πνευματικοῖς· »Ἡ γὰρ σπαταλῶσα,
φησί, ζῶσα τέθνηκεν.«
Ἐπεὶ καὶ τὴν παρθένον οὐ τῇ τοῦ σώματος ἁγνείᾳ βούλεται
ὁρίζειν τοῦτο τὸ καλόν, ἀλλὰ τὴν πᾶσαν σχολὴν εἰς τὴν
λατρείαν ἀναλίσκειν τοῦ Θεοῦ· »Τοῦτο γάρ, φησί, λέγω
ὑμῖν, οὐχ ἵνα βρόχον ὑμῖν ἐπιβάλω, ἀλλὰ πρὸς τὸ εὔσχημον
καὶ εὐπρόσεδρον τῷ Κυρίῳ ἀπερισπάστως.« Οὐ γὰρ θέλει
αὐτὴν μερίζεσθαι, ἀλλ´ ὅλην εἶναι τῶν πνευματικῶν καὶ τῶν
ἐν τοῖς οὐρανοῖς καὶ τὰ τοῦ Κυρίου μεριμνᾶν. Οὕτω καὶ τὴν
χήραν πολιτεύεσθαι παραινεῖ λέγων· »Ἡ δὲ ὄντως χήρα καὶ
μεμονωμένη ἤλπικεν ἐπὶ τὸν Θεὸν καὶ προσμένει ταῖς δεήσεσι
καὶ ταῖς προσευχαῖς νυκτὸς καὶ ἡμέρας.« Ὅταν οὖν τὴν
σχολὴν ἣν ἐν τοῖς εὐαγγελικοῖς πράγμασιν ἀναλίσκειν χρή,
ταύτην μὴ μόνον εἰς περιττὰ καὶ ἀνωφελῆ, ἀλλὰ καὶ εἰς τὰ
σφόδρα ἐπιβλαβῆ παρὰ πάντα δαπανῶσι τὸν βίον, εἰκότως
αὐτὰς ἐπὶ τὸν γάμον ἄγει λοιπόν. Καθάπερ οὖν καὶ Ἰουδαίοις
τὸ σάββατον ἔδωκεν ὁ Θεὸς οὐχ ἵνα ἀργῶσιν ἁπλῶς, ἀλλ´ ἵνα
τῶν πονηρῶν ἀπέχωνται πράξεων· οὕτω καὶ ἡ χήρα καὶ ἡ
παρθένος, οὐχ ἵνα ἁπλῶς μὴ ὁμιλῶσιν ἀνδρί, τοῦτον αἱροῦνται
τὸν βίον, ἀλλ´ ἵνα τὰ τοῦ Κυρίου μεριμνῶσιν, ἵνα ἐξ ὁλοκλήρου
τῇ τοῦ Θεοῦ θεραπείᾳ προσεδρεύωσι.
| [2,10] L'Apôtre ne permet donc aux veuves un second mariage que par crainte d'une conduite
légère qui les exposerait à la critique et au déshonneur. Et voici les reproches qu'il leur
adresse : tandis qu'elles devraient vaquer à la prière et à l'oraison, elles vivent dans l'oisiveté,
et s'accoutument à aller de maison en maison; elles sont non seulement oisives, mais encore
causeuses et curieuses, s'entretenant de choses dont elles ne devraient point parler. (I Tim. V,
13.) Certes, il ne pouvait trop condamner une telle conduite; aussi veut-il qu'une veuve
s'occupe presque exclusivement d'exercices spirituels, car celle qui vit dans les délices est
morte, quoiqu'elle paraisse vivante. (I Tim. V, 6.) C'est ainsi qu'en parlant de la virginité, le
même apôtre en fait consister l'excellence, moins dans la chasteté du corps que dans la facilité
qu'elle nous donne, de nous consacrer à Dieu et de nous dévouer à la piété. Je vous dis ceci,
écrit-il aux Corinthiens, pour votre avantage, et non pour vous tendre un piège, mais pour
vous porter à ce qui est plus saint, et à ce qui vous donne un moyen plus facile de prier le
Seigneur sans obstacle. (I Cor. VII, 35.) La vierge chrétienne ne saurait donc se partager entre
Dieu et le monde, elle ne doit s'occuper que du soin des choses du ciel, et ne s'attacher qu'à
plaire au Seigneur. Or, c'est à ce même genre de vie qu'il invite les veuves, puisqu'il veut que
celle qui est vraiment veuve et délaissée, espère en Dieu, et qu'elle persévère jour et nuit dans
la prière et l'oraison. (I Tim. V, 5.) Mais en même temps il engage à un second mariage les
jeunes veuves qui, au lieu d'employer leurs loisirs selon les règles de l'Evangile, les
consumeraient en des occupations vaines ou frivoles, et même en des choses mauvaises. Le
repos du sabbat exigeait des juifs bien moins la cessation des oeuvres serviles que
l'accomplissement des devoirs de la religion : et de même les veuves et les vierges qui font
voeu de chasteté, se proposent non seulement de se conserver pures, mais surtout de ne
s'occuper que des choses de Dieu, et de se consacrer entièrement à son service.
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