[2,9] Καθάπερ γὰρ ἡ παρθένος, μετὰ τὴν τῆς παρθενίας ἐπαγγελίαν
διαφθαρεῖσα, μοιχείας χεῖρον ἐτόλμησεν, οὕτω καὶ ἡ
χήρα ἅπαξ ἐπαγγειλαμένη, εἶτα πατήσασα τὰς πρὸς τὸν Θεὸν
συνθήκας, ὑπὸ τὴν αὐτὴν ἁμαρτίαν πεσεῖται καὶ τῆς αὐτῆς
ἔσται τιμωρίας ὑπεύθυνος· εἰ δὲ χρή τι καὶ θαυμαστὸν εἰπεῖν,
τάχα καὶ πολλῷ μείζονος· οὐ γάρ ἐστιν ἴσον, ὅπερ καὶ ἀρχόμενος
εἶπον, τήν τε ἄπειρον καὶ τὴν πεπειραμένην τοῖς αὐτοῖς
πάλιν περιπεσεῖν πειρασμοῖς. Καὶ οὐκ ἐνταῦθα μόνον, ἀλλὰ
προειπών, καὶ πάλιν λέγων· »Βούλομαι νεωτέρας γαμεῖν,
τεκνογονεῖν, οἰκοδεσποτεῖν«, τὴν αἰτίαν προστίθησι δι´ ἣν
ταῦτα βούλεται. Τίς δέ ἐστι; »Μηδεμίαν, φησί, διδόναι τῷ
ἀντικειμένῳ ἀφορμὴν λοιδορίας χάριν.« Ἐπειδὴ γὰρ πολλὰς
τῶν χηρῶν εἰκὸς ἦν τότε προπετέστερον καὶ αὐθαδέστερον τῷ
μετὰ ταῦτα κεχρῆσθαι βίῳ, καθάπερ τινὸς ἀνάγκης καὶ δεσποτείας
τῆς πρὸς τὸν ἄνδρα συζυγίας ἀπαλλαγείσας, ὡς καὶ
πονηρὰν ἐπισπάσασθαι δόξαν διὰ τῆς ἰταμότητος, ἀπάγων
αὐτὰς τῆς ὀλεθρίου ταύτης ἐλευθερίας, πάλιν ἐπὶ τὸν ζυγὸν
ἄγει τὸν πρότερον. Εἰ γὰρ μέλλοι τις, φησί, χήρα οὖσα λάθρα
πορνεύειν καὶ καταισχύνειν ἑαυτήν, πολλῷ βέλτιον γαμεῖν, καὶ
»μηδεμίαν διδόναι τῷ ἀντικειμένῳ ἀφορμὴν λοιδορίας χάριν«.
| [2,9] Et, en effet, ô veuve, si vous désirez contracter un nouveau mariage, gardez-vous bien
de faire voeu de continence, puisqu'il vaut mieux ne rien promettre que de violer ses
promesses. Au reste, l'Apôtre, après avoir ordonné aux époux de ne point se refuser l'un à
l'autre, pour éviter le danger de l'incontinence, ajoute : Ce que je vous dis, c'est par
condescendance, et je n'en fais point un commandement. (I Cor. VII, 6.) De même, il permet
ici les secondes noces, par crainte d'un plus grand mal, et prouve ainsi qu'il sait avoir égard à
la faiblesse de plusieurs. Ce n'est point que la veuve ne puisse persévérer dans l'état de
chasteté, mais c'est qu'elle ne le veut plus. Or, si la vierge qui viole ses voeux, commet un
crime énorme, la veuve qui a fait voeu de viduité, et qui ensuite foule aux pieds ses
engagements sacrés, mérite les mêmes châtiments que la vierge infidèle, et, si j'ose le dire, des
châtiments plus rigoureux encore. Car, je le répète, l'on excuse dans l'une l'inexpérience, et
l'on condamne dans l'autre la connaissance du mal. C'est ainsi que l'Apôtre, abordant de
nouveau ce même sujet, dit : J'aime mieux que les jeunes veuves se marient, qu'elles, soient
mères de famille et qu'elles aient des enfants, afin qu'elles ne donnent à nos ennemis aucune
occasion de parler mal de nous. (I Tim. V, 14.) Tel est le motif de sa condescendance : et il
est vraisemblable que de son temps plusieurs veuves usaient avec trop peu de réserve d'une
liberté qui leur était rendue. Elles s'exposaient donc à la malignité de la critique, et c'est pour
leur en faire éviter les traits que l'Apôtre veut qu'elles reprennent le joug du mariage. Et en
effet, dit-il, si l'on prévoit qu'une jeune veuve cherchera l'ombre et le secret pour oublier ses
devoirs, il vaut beaucoup mieux qu'elle se marie, et ne donne à nos ennemis aucune occasion
de parler mal de nous.
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