| [60] Περὶ μὲν οὖν τῆς ἡγεμονίας, ὡς δικαίως ἂν εἴη τῆς πόλεως, ῥᾴδιον ἐκ τῶν 
εἰρημένων καταμαθεῖν. Ἐνθυμήθητε δὲ πρὸς ὑμᾶς αὐτούς, εἰ δοκῶ τοῖς λόγοις 
διαφθείρειν τοὺς νεωτέρους, ἀλλὰ μὴ προτρέπειν ἐπ' ἀρετὴν καὶ τοὺς ὑπὲρ τῆς πόλεως 
κινδύνους, ἢ δικαίως ἂν δοῦναι δίκην ὑπὲρ τῶν εἰρημένων, ἀλλ' οὐκ ἂν χάριν 
κομίσασθαι παρ' ὑμῶν τὴν μεγίστην, (61) ὃς οὕτως ἐγκεκωμίακα τὴν πόλιν καὶ τοὺς 
προγόνους καὶ τοὺς κινδύνους τοὺς ἐν ἐκείνοις τοῖς χρόνοις γεγενημένους, ὥστε τούς τε 
πρότερον γράψαντας περὶ τὴν ὑπόθεσιν ταύτην ἅπαντας ἠφανικέναι τοὺς λόγους, 
αἰσχυνομένους ὑπὲρ τῶν εἰρημένων αὑτοῖς, τούς τε νῦν δοκοῦντας εἶναι δεινοὺς μὴ 
τολμᾶν ἔτι λέγειν περὶ τούτων, ἀλλὰ καταμέμφεσθαι τὴν δύναμιν τὴν σφετέραν αὐτῶν.
(62) Ἀλλ' ὅμως, τούτων οὕτως ἐχόντων, φανήσονταί τινες τῶν εὑρεῖν μὲν οὐδὲν 
οὐδ' εἰπεῖν ἄξιον λόγου δυναμένων, ἐπιτιμᾶν δὲ καὶ βασκαίνειν τὰ τῶν ἄλλων 
μεμελετηκότων, οἳ χαριέντως μὲν εἰρῆσθαι ταῦτα φήσουσι ̔τὸ γὰρ εὖ φθονήσουσιν 
εἰπεῖν̓, πολὺ μέντοι χρησιμωτέρους εἶναι τῶν λόγων καὶ κρείττους τοὺς ἐπιπλήττοντας 
τοῖς νῦν ἁμαρτανομένοις ἢ τοὺς τὰ πεπραγμένα πρότερον ἐπαινοῦντας, καὶ τοὺς ὑπὲρ 
ὧν δεῖ πράττειν συμβουλεύοντας ἢ τοὺς τὰ παλαιὰ τῶν ἔργων διεξιόντας.
(63) Ἵν' οὖν μηδὲ ταῦτ' ἔχωσιν εἰπεῖν, ἀφέμενος τοῦ βοηθεῖν τοῖς εἰρημένοις 
πειράσομαι μέρος ἑτέρου λόγου τοσοῦτον, ὅσον περ ἄρτι, διελθεῖν ὑμῖν, ἐν ᾧ 
φανήσομαι περὶ τούτων ἁπάντων πολλὴν ἐπιμέλειαν πεποιημένος. Ἔστι δὲ τὰ μὲν ἐν 
ἀρχῇ λεγόμενα περὶ τῆς εἰρήνης τῆς πρὸς Χίους καὶ Ῥοδίους καὶ Βυζαντίους, (64) 
ἐπιδείξας δ' ὡς συμφέρει τῇ πόλει διαλύσασθαι τὸν πόλεμον, κατηγορῶ τῆς δυναστείας 
τῆς ἐν τοῖς Ἕλλησι καὶ τῆς ἀρχῆς τῆς κατὰ θάλατταν, ἀποφαίνων αὐτὴν οὐδὲν 
διαφέρουσαν οὔτε ταῖς πράξεσιν οὔτε τοῖς πάθεσι τῶν μοναρχιῶν· ἀναμιμνήσκω δὲ καὶ 
τὰ συμβάντα δι' αὐτὴν τῇ πόλει καὶ Λακεδαιμονίοις καὶ τοῖς ἄλλοις ἅπασι. Διαλεχθεὶς δὲ 
περὶ τούτων, (65) καὶ τὰς τῆς Ἑλλάδος συμφορὰς ὀδυράμενος, καὶ τῇ πόλει παραινέσας 
ὡς χρὴ μὴ περιορᾶν αὐτὴν οὕτω πράττουσαν, ἐπὶ τελευτῆς ἐπί τε τὴν δικαιοσύνην 
παρακαλῶ καὶ τοῖς ἁμαρτανομένοις ἐπιπλήττω καὶ περὶ τῶν μελλόντων συμβουλεύω. 
 Λαβὼν οὖν ἀρχὴν ταύτην ὅθεν διαλέγομαι περὶ αὐτῶν, ἀνάγνωθι καὶ τοῦτο τὸ μέρος 
αὐτοῖς.
(66) {Ἐκ τοῦ περὶ Εἰρήνης, paragraphes 27-66 et 132-145}
(67) Δυοῖν μὲν τοίνυν λόγοιν ἀκηκόατε· βούλομαι δὲ καὶ τοῦ τρίτου μικρὰ διελθεῖν, 
ἵν' ὑμῖν ἔτι μᾶλλον γένηται καταφανὲς ὅτι πάντες οἱ λόγοι πρὸς ἀρετὴν καὶ δικαιοσύνην 
συντείνουσιν. Ἔστι δ' ὁ μέλλων δειχθήσεσθαι Νικοκλεῖ τῷ Κυπρίῳ, τῷ κατ' ἐκεῖνον τὸν 
χρόνον βασιλεύοντι, συμβουλεύων ὡς δεῖ τῶν πολιτῶν ἄρχειν· οὐχ ὁμοίως δὲ 
γέγραπται τοῖς ἀνεγνωσμένοις. (68) Οὗτοι μὲν γὰρ τὸ λεγόμενον ὁμολογούμενον ἀεὶ τῷ 
προειρημένῳ καὶ συγκεκλειμένον ἔχουσιν, ἐν δὲ τούτῳ τοὐναντίον· ἀπολύσας γὰρ ἀπὸ 
τοῦ προτέρου καὶ χωρίς, ὥσπερ τὰ καλούμενα κεφάλαια, ποιήσας, πειρῶμαι διὰ 
βραχέων ἕκαστον ὧν συμβουλεύω φράζειν. Τούτου δ' ἕνεκα ταύτην ἐποιησάμην τὴν 
ὑπόθεσιν, (69) ἡγούμενος ἐκ τοῦ παραινεῖν τήν τε διάνοιαν τὴν ἐκείνου μάλιστ' 
ὠφελήσειν καὶ τὸν τρόπον τὸν ἐμαυτοῦ τάχιστα δηλώσειν. Διὰ τὴν αὐτὴν δὲ ταύτην 
πρόφασιν καὶ νῦν αὐτὸν αὐτὸν ὑμῖν δεῖξαι προειλόμην, οὐχ ὡς ἄριστα τῶν λοιπῶν 
γεγραμμένον, ἀλλ' ὡς ἐκ τούτου μάλιστα φανερὸς γενησόμενος, ὃν τρόπον εἴθισμαι καὶ 
τοῖς ἰδιώταις καὶ τοῖς δυνάσταις πλησιάζειν· 
 | [60] 22. Ainsi donc, pour ce qui touche à la suprématie de la Grèce, il est facile de 
reconnaître, dans ce qui précède, qu'elle appartient en toute justice à notre ville. 
Réfléchissez maintenant, et voyez si mes discours sont de nature à corrompre la 
jeunesse, ou si, plutôt, ils ne doivent pas la porter à cultiver la vertu et à braver les 
dangers pour leur pays; voyez si, loin de mériter un châtiment à cause de mes paroles, 
je n'ai pas droit de votre part à la plus grande reconnaissance, moi qui ai loué votre 
ville, vos ancêtres et les combats de ces temps glorieux, avec une telle supériorité que 
tous ceux qui avaient écrit avant moi sur ce sujet, honteux de ce qu'ils avaient produit, 
ont fait disparaître leurs discours ; et que ceux qui, aujourd'hui, se font remarquer par 
leur éloquence, n'osant plus aborder ces grandes actions, confessent ainsi l'infériorité 
de leur talent.
(62) 23. Dans cette situation, cependant, il se présentera quelques-uns de ces 
hommes qui, ne sachant ni rien penser, ni rien produire qui mérite l'attention, 
emploient tout leur talent à blâmer et à déprécier les œuvres des autres ; ils diront que 
sans doute mes discours sont écrits avec élégance, car ils hésiteront toujours à leur 
accorder un suffrage complet; mais ils ajouteront en même temps que les discours qui 
blâment les fautes du présent sont plus utiles et meilleurs que ceux qui vantent les 
actes du passé ; ceux qui donnent des conseils sur ce qu'il convient de faire, plus que 
ceux qui rappellent les événements des temps anciens.
(63) 24. Afin qu'ils ne puissent pas même se servir de cet argument, j'abandonne 
la défense de ce que j'ai dit, plus haut, et je vais essayer de vous lire une partie d'un 
autre discours, de la même étendue que celle qui vous a été récitée, dans laquelle 
vous pourrez voir que j'ai pris un grand soin de tous les intérêts du pays. Je parle 
d'abord de la paix avec Chio, Rhodes et Byzance, (64) et, après avoir montré qu'il est 
utile à la République de mettre un terme à la guerre, j'attaque sa domination sur les 
Grecs et sa suprématie sur la mer, en montrant que cette suprématie ne diffère en rien 
des monarchies, ni par les actes, ni par les calamités qu'elle engendre; je rappelle 
même les malheurs dont elle a été la cause pour nous, pour les Lacédémoniens et 
pour tous les autres Grecs. Enfin, après avoir établi ces considérations, (65) après 
avoir déploré les malheurs de la Grèce et après avoir engagé notre patrie à ne pas voir 
avec indifférence les maux qui accablent le pays, je l'exhorte, en terminant, à suivre le 
parti de la justice : je blâme dans le passé les fautes qui ont été commises, et je donne 
des conseils pour l'avenir. — Commencez à l'endroit où je traite ce sujet et lisez toute 
cette partie.
(66) {CITATION DU DISCOURS SUR LA PAIX, paragraphes 25-56 et 132-1450.
(67) 25. Vous avez entendu des citations tirées de deux de mes discours ; je veux 
maintenant vous lire quelques passages d'un troisième, afin de rendre encore plus 
évident à vos yeux que ces discours ont tous pour objet la vertu et la justice. Celui qui 
va être lu devant vous offre à Nicoclès, qui alors régnait à Cypre, des conseils sur la 
manière dont-il doit gouverner ses concitoyens. Il n'est pas écrit d'après la même 
méthode que ceux qui vous ont été lus. (68) Dans ceux-ci la pensée est toujours en 
harmonie avec ce qui précède ; dans celui-là, c'est tout le contraire; séparant et isolant 
les choses que je dis, et leur donnant en quelque sorte la forme de tête de chapitre, je 
m'efforce d'exprimer en peu de mots chacun des conseils que je donne. J'ai suivi cette 
méthode (69) dans l'espoir d'agir plus utilement sur la pensée de Nicoclès en lui 
donnant de sages préceptes, et de lui faire mieux connaître mes mœurs et mon 
caractère. C'est par le même motif que je me suis déterminé à vous soumettre encore 
ce discours, non parce qu'il est écrit avec plus d'élégance que les autres, mais parce 
qu'il montrera surtout de quelle manière j'ai coutume de traiter avec les particuliers et 
les princes. 
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