HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ISOCRATE, Archidamos (discours complet)

Paragraphes 60-69

  Paragraphes 60-69

[60] Μεθ' ὧν ἐγὼ πολὺ ἂν ἥδιον πολεμοίην μετὰ πολλῶν μυριαδῶν· οἶδα γὰρ καὶ τοὺς πρώτους ἡμῶν εἰς ταύτην τὴν χώραν ἀφικομένους οὐ τῷ πλήθει τῶν ἄλλων περιγενομένους, ἀλλὰ ταῖς ἀρεταῖς ταῖς ὑπ' ἐμοῦ προειρημέναις. Ὥστ' οὐκ ἄξιον διὰ τοῦτο φοβεῖσθαι τοὺς πολεμίους, ὅτι πολλοὶ τυγχάνουσιν ὄντες, ἀλλὰ πολὺ μᾶλλον ἐπ' ἐκείνοις θαρρεῖν, ὅταν ὁρῶμεν ἡμᾶς μὲν αὐτοὺς οὕτως ἐνηνοχότας τὰς συμφορὰς ὡς οὐδένες ἄλλοι πώποτε, [60] et je compterais plus sur elles, pour soutenir une guerre, que sur des milliers de soldats, moi qui sais que ce n’est point par le nombre que nos ancêtres, venus dans ce pays, ont triomphé de tous les obstacles, mais par les vertus dont je parle. Loin de craindre la multitude de nos ennemis, nous devons donc plutôt être remplis de confiance, en nous rappelant avec quelle fermeté nous supportâmes toutes les rigueurs du sort,
[61] καὶ τοῖς τε νόμοις καὶ τοῖς ἐπιτηδεύμασιν ἐμμένοντας οἷς ἐξ ἀρχῆς κατεστησάμεθα, τοὺς δὲ μηδὲ τὰς εὐτυχίας φέρειν δυναμένους, ἀλλὰ διατεταραγμένους, καὶ τοὺς μὲν τὰς συμμαχίδας πόλεις καταλαμβάνοντας, τοὺς δὲ τἀναντία τούτοις πράττοντας, ἄλλους δὲ περὶ χώρας τοῖς ὁμόροις ἀμφισβητοῦντας, τοὺς δὲ μᾶλλον ἀλλήλοις φθονοῦντας πρὸς ἡμᾶς πολεμοῦντας. Ὥστε θαυμάζω τῶν μείζω συμμαχίαν ζητούντων ὧν οἱ πολέμιοι τυγχάνουσιν ἐξαμαρτάνοντες. [61] inviolablement attachés à notre ancienne discipline et à nos premiers usages; au lieu que nos ennemis, incapables de supporter les faveurs de la fortune, ne sont pas d’accord entre eux. Ceux-ci, secondés par les alliés, s’emparent des villes; ceux-là les traversent dans cette usurpation; les autres sont plus occupés de disputer pour les limites avec leurs voisins, que de marcher contre nous. Ainsi, je m’étonne que l’on ne voie pas d’assez grandes ressources dans les fautes que commettent nos adversaires. Voilà sur quoi nous pouvons compter.
[62] Εἰ δὲ δεῖ καὶ περὶ τῶν ἔξωθεν βοηθειῶν εἰπεῖν, ἡγοῦμαι πολλοὺς ἔσεσθαι τοὺς βουλομένους ἐπαμύνειν ἡμῖν. Ἐπίσταμαι γὰρ πρῶτον μὲν Ἀθηναίους, εἰ καὶ μὴ πάντα μεθ' ἡμῶν εἰσὶν, ἀλλ' ὑπέρ γε τῆς σωτηρίας τῆς ἡμετέρας ὁτιοῦν ἂν ποιήσοντας· ἔπειτα τῶν ἄλλων πόλεων ἔστιν ἃς ὁμοίως ἂν ὑπὲρ τῶν ἡμῖν συμφερόντων ὥσπερ τῶν αὑταῖς βουλευσομένας· [62] S’il faut parler aussi des secours que nous pouvons espérer des étrangers, je pense que la plupart des peuples seront portés à nous défendre. D’abord, en supposant qu’Athènes ne soit pas parfaitement bien disposée pour notre république, elle fera tout, du moins pour se garantir elle-même. Quant aux autres villes, il en est plusieurs qui s’occuperont de nos intérêts comme des leurs propres.
[63] ἔτι δὲ Διονύσιον τὸν τύραννον καὶ τὸν Αἰγυπτίων βασιλέα καὶ τοὺς ἄλλους τοὺς κατὰ τὴν Ἀσίαν δυνάστας, καθ' ὅσον ἕκαστοι δύνανται, προθύμως ἂν ἡμῖν ἐπικουρήσοντας· πρὸς δὲ τούτοις καὶ τῶν Ἑλλήνων τοὺς ταῖς οὐσίαις προέχοντας καὶ ταῖς δόξαις πρωτεύοντας καὶ τῶν βελτίστων πραγμάτων ἐπιθυμοῦντας, εἰ καὶ μήπω συνεστήκασιν, ἀλλὰ ταῖς γ' εὐνοίαις μεθ' ἡμῶν ὄντας, ἐν οἷς περὶ τῶν μελλόντων εἰκότως ἂν μεγάλας ἐλπίδας ἔχοιμεν. [63] Denys le Tyran, le roi d’Egypte, tous les potentats de l’Asie nous secourront avec tout le zèle dont ils sont capables. Enfin, les hommes les plus riches et les plus distingués de la Grèce, qui désirent sincèrement son bonheur, sont portés pour nous d’inclination, quoiqu’ils ne se soient pas encore déclarés. Tel est le fondement de nos espérances pour l’avenir.
[64] Οἶμαι δὲ καὶ τὸν ἄλλον ὄχλον τὸν ἐν Πελοποννήσῳ καὶ τὸν δῆμον, ὃν οἰόμεθα μάλιστα πολεμεῖν ἡμῖν, ποθεῖν ἤδη τὴν ἡμετέραν ἐπιμέλειαν. Οὐδὲν γὰρ αὐτοῖς ἀποστᾶσι γέγονεν ὧν προσεδόκησαν, ἀλλ' ἀντὶ μὲν τῆς ἐλευθερίας τοὐναντίον ἀποβέβηκεν· ἀπολέσαντες γὰρ αὑτῶν τοὺς βελτίστους ἐπὶ τοῖς χειρίστοις τῶν πολιτῶν γεγόνασιν, ἀντὶ δὲ τῆς αὐτονομίας εἰς πολλὰς καὶ δεινὰς ἀνομίας ἐμπεπτώκασιν, [64] Que dirai-je de cotte multitude de villes inférieures, qui forment comme la dernière classe des cités du Péloponnèse? Je crois que si, par le passé, elles ont donné peu d’attention aux affaires, elles s’en occuperont davantage aujourd’hui qu’elles reconnaissent que, séparées de nous, rien n’a réussi selon leur attente. Elles espéraient la liberté; et, en se privant de leurs meilleurs citoyens, et se soumettant aux plus pervers, elles ont trouvé la servitude. Elles voulaient se gouverner par leurs propres lois; et elles sont tombées dans la plus affreuse anarchie.
[65] εἰθισμένοι δὲ τὸν ἄλλον χρόνον μεθ' ἡμῶν ἐφ' ἑτέρους ἰέναι, νῦν τοὺς ἄλλους ὁρῶσιν ἐφ' αὑτοὺς στρατευομένους, καὶ τὰς στάσεις, ἃς ἐπυνθάνοντο πρότερον παρ' ἑτέροις οὔσας, νῦν παρ' αὑτοῖς ὀλίγου δεῖν καθ' ἑκάστην ἡμέραν γιγνομένας. Οὕτω δ' ὡμαλισμένοι ταῖς συμφοραῖς εἰσιν ὥστε μηδένα διαγνῶναι δύνασθαι τοὺς κάκιστα πράττοντας αὐτῶν· οὐδεμία γάρ ἐστιν τῶν πόλεων ἀκέραιος, [65] Ces peuples, qui de tout temps marchaient avec nous contre les autres, voient aujourd’hui les autres marcher contre eux. Auparavant, ils entendaient parler de séditions dans les villes étrangères; maintenant ils en voient naître au sein des leurs presque tous les jours. Accablés de disgrâces, ils ne peuvent distinguer lesquels d’entre eux sont les plus misérables. Il n’en est aucun qui n’ait à souffrir de ses propres dissensions,
[66] οὐδ' ἥτις οὐχ ὁμόρους ἔχει τοὺς κακῶς ποιήσοντας, ὡς τετμῆσθαι μὲν τὰς χώρας, πεπορθῆσθαι δὲ τὰς πόλεις, ἀναστάτους δὲ γεγενῆσθαι τοὺς οἴκους τοὺς ἰδίους, ἀνεστράφθαι δὲ τὰς πολιτείας καὶ καταλελύσθαι τοὺς νόμους μεθ' ὧν οἰκοῦντες εὐδαιμονέστατοι τῶν Ἑλλήνων ἦσαν. [66] aucun qui ne soit tourmenté par ses voisins. Aussi voit-on les campagnes ravagées, les villes pillées, les maisons particulières ruinées, les gouvernements bouleversés, les lois détruites, ces lois dont la sagesse faisait envier leur bonheur à tous les Grecs.
[67] Οὕτω δ' ἀπίστως τὰ πρὸς σφᾶς αὐτοὺς καὶ δυσμενῶς ἔχουσιν, ὥστε μᾶλλον τοὺς πολίτας τοὺς πολεμίους δεδίασιν· ἀντὶ δὲ τῆς ἐφ' ἡμῶν ὁμονοίας καὶ τῆς παρ' ἀλλήλων εὐπορίας εἰς τοσαύτην ἀμιξίαν ἐληλύθασιν, ὥσθ' οἱ μὲν κεκτημένοι τὰς οὐσίας ἥδιον ἂν εἰς τὴν θάλατταν τὰ σφέτερ' αὐτῶν ἐκβάλοιεν τοῖς δεομένοις ἐπαρκέσειαν, οἱ δὲ καταδεέστερον πράττοντες οὐδ' ἂν εὑρεῖν δέξαιντο μᾶλλον τὰ τῶν ἐχόντων ἀφελέσθαι· [67] Mal disposés les uns pour les autres, remplis de défiances réciproques; ils craignent plus leurs concitoyens même que les ennemis. Cette union qui régnait parmi eux sous notre empire, et qui leur procurait une heureuse abondance, est remplacée par la discorde la plus déplorable. Les riches jetteraient leur or dans la mer, plutôt que d’en soulager l’indigence de leurs compatriotes; les indigents, aimeraient mieux le ravir aux légitimes possesseurs, que de le devoir au hasard qui l’offrirait à leur rencontre.
[68] καταλύσαντες δὲ τὰς θυσίας ἐπὶ τῶν βωμῶν σφάττουσιν ἀλλήλους· πλείους δὲ φεύγουσι νῦν ἐκ μιᾶς πόλεως πρότερον ἐξ ἁπάσης τῆς Πελοποννήσου. Καὶ τοσούτων ἀπηριθμημένων κακῶν πολὺ πλείω τὰ παραλελειμμένα τῶν εἰρημένων ἐστίν· οὐδὲν γὰρ τι τῶν δεινῶν χαλεπῶν οὐκ ἐνταῦθα συνδεδράμηκεν. [68] Les sacrifices sont abolis; et, au lieu de victimes, ils s’égorgent mutuellement aux pieds des autels. Enfin, il sort maintenant plus d’exilés d’une seule ville, qu’il n’en sortait auparavant de tout le Péloponnèse. Malgré la description étendue que j’ai faite de leurs misères, j’en ai beaucoup plus omis que je n’en ai rapporté. Non, on ne peut imaginer de calamités et de disgrâces, qui ne se soient réunies sur cette contrée malheureuse.
[69] Ὧν οἱ μὲν ἤδη μεστοὶ τυγχάνουσιν ὄντες, οἱ δὲ διὰ ταχέων ἐμπλησθήσονται, καὶ ζητήσουσί τινα τῶν παρόντων πραγμάτων εὑρεῖν ἀπαλλαγήν. Μὴ γὰρ οἴεσθ' αὐτοὺς μενεῖν ἐπὶ τούτοις· οἵτινες γὰρ εὖ πράττοντες ἀπεῖπον, πῶς ἂν οὗτοι κακοπαθοῦντες πολὺν χρόνον καρτερήσειαν; Ὥστ' οὐ μόνον ἢν μαχόμενοι νικήσωμεν, ἀλλὰ κἂν ἡσυχίαν ἔχοντες περιμείνωμεν, ὄψεσθ' αὐτοὺς μεταβαλλομένους καὶ τὴν ἡμετέραν συμμαχίαν σωτηρίαν αὑτῶν εἶναι νομίζοντας. Τὰς μὲν οὖν ἐλπίδας ἔχω τοιαύτας. [69] Les uns sont déjà fatigués des maux qui les accablent, les autres ne tarderont pas à l’être, et chercheront quelque moyen de s’en affranchir. Car ne pensez pas qu’ils restent tranquillement dans leur état actuel : ils se sont lassés de la prospérité, pourraient-ils longtemps supporter l’infortune? Ainsi, quand nous ne remporterions pas la victoire les armes à la main, quand nous ne ferions que les attendre dans l’inaction, vous les verrez tous revenir à de meilleures sentiments et recourir à notre alliance, comme à leur unique refuge. Telles sont les espérances que j’ai conçues.


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Dernière mise à jour : 28/02/2007