HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hippocrate de Cos, De la nature de l'homme

Chapitre 2

  Chapitre 2

[2] Περὶ μὲν οὖν τουτέων ἀρκέει μοι τὰ εἰρημένα. Τῶν δὲ ἰητρῶν οἱ μέν τινες λέγουσιν, ὡς ὥνθρωπος αἷμα μοῦνόν ἐστιν, οἱ δ´ αὐτέων χολήν φασιν εἶναι τὸν ἄνθρωπον, ἔνιοι δέ τινες φλέγμα· ἐπίλογον δὲ ποιεῦνται καὶ οὗτοι πάντες τὸν αὐτόν· ἓν γάρ τι εἶναί φασιν, τι ἕκαστος αὐτέων βούλεται ὀνομάσας, καὶ τοῦτο ἓν ἐὸν μεταλλάσσειν τὴν ἰδέην καὶ τὴν δύναμιν, ἀναγκαζόμενον ὑπό τε τοῦ θερμοῦ καὶ τοῦ ψυχροῦ, καὶ γίνεσθαι καὶ γλυκὺ καὶ πικρὸν καὶ λευκὸν καὶ μέλαν καὶ παντοῖόν τι ἄλλο. Ἐμοὶ δὲ οὐδὲ ταῦτα δοκέει ὧδε ἔχειν· οἱ μὲν οὖν πλεῖστοι τοιαῦτά τινα καὶ ἔτι ἐγγύτατα τουτέων ἀποφαίνονται. Ἐγὼ δέ φημι, εἰ ἓν ἦν ἄνθρωπος, οὐδέποτ´ ἂν ἤλγεεν· οὐδὲ γὰρ ἂν ἦν ὑφ´ ὅτου ἀλγήσειεν ἓν ἐών· εἰ δ´ οὖν καὶ ἀλγήσειεν, ἀνάγκη καὶ τὸ ἰώμενον ἓν εἶναι· νυνὶ δὲ πολλά· πολλὰ γάρ ἐστιν ἐν τῷ σώματι ἐνεόντα, , ὁκόταν ὑπ´ ἀλλήλων παρὰ φύσιν θερμαίνηταί τε καὶ ψύχηται, καὶ ξηραίνηταί τε καὶ ὑγραίνηται, νούσους τίκτει· ὥστε πολλαὶ μὲν ἰδέαι τῶν νουσημάτων, πολλὴ δὲ καὶ ἴησις αὐτέων ἐστίν. Ἀξιῶ δὲ ἔγωγε τὸν φάσκοντα αἷμα εἶναι μοῦνον τὸν ἄνθρωπον, καὶ ἄλλο μηδὲν, δεικνύναι αὐτὸν μὴ μεταλλάσσοντα τὴν ἰδέην μηδὲ γίνεσθαι παντοῖον, ἀλλ´ ὥρην τινὰ τοῦ ἐνιαυτοῦ τῆς ἡλικίης τῆς τοῦ ἀνθρώπου, ἐν αἷμα ἐνεὸν φαίνεται μοῦνον ἐν τῷ ἀνθρώπῳ· εἰκὸς γὰρ εἶναι μίαν γέ τινα ὥρην, ἐν φαίνεται αὐτὸ ἐφ´ ἑωυτοῦ ἐνεόν· τὰ αὐτὰ δὲ λέγω καὶ περὶ τοῦ φάσκοντος φλέγμα μοῦνον εἶναι τὸν ἄνθρωπον, καὶ περὶ τοῦ χολὴν φάσκοντος εἶναι. Ἐγὼ μὲν γὰρ ἀποδείξω, ἂν φήσω τὸν ἄνθρωπον εἶναι, καὶ κατὰ τὸν νόμον καὶ κατὰ τὴν φύσιν, ἀεὶ τὰ αὐτὰ ἐόντα ὁμοίως, καὶ νέου ἐόντος καὶ γέροντος, καὶ τῆς ὥρης ψυχρῆς ἐούσης καὶ θερμῆς, καὶ τεκμήρια παρέξω, καὶ ἀνάγκας ἀποφανῶ, δι´ ἃς ἕκαστον αὔξεταί τε καὶ φθίνει ἐν τῷ σώματι. [2] Au reste, là-dessus je n'en dirai pas davantage. Quand aux médecins, suivant les uns l'homme n'est que sang, suivant les autres que bile, suivant d'autres que pituite ; et eux aussi tiennent tous le même raisonnement. Ils prétendent, en effet, qu'il y a une substance unique (choisie et dénommée arbitrairement par chacun d'eux), et que cette substance unique change d'apparence et de propriété sous l'influence du chaud et du froid, devenant de la sorte douce, amère, blanche, noire, et tout le reste. A mon avis, cela non plus n'est point ainsi. En opposition à ces opinions et à d'autres très-voisines que la plupart soutiennent, moi je dis que, si l'homme était un, jamais il ne souffrirait ; car où serait, pour cet être simple, la cause de souffrance? Admettant même qu'il souffrît, il faudrait que le remède fut un aussi. Or, les remèdes sont multiples. Il y a, en effet, dans le corps beaucoup de substances qui, s'échauffant et se refroidissant, se desséchant et s'humectant l'une l'autre contre nature, produisent des maladies ; d'où il suit qu'il y a beaucoup de formes de maladies et en même temps beaucoup de traitements pour ces formes ; suivant moi, soutenir que l'homme n'est que sang et rien autre chose, oblige à montrer qu'il ne change pas de forme ni ne prend toutes sortes de qualités, et à signaler une époque, soit dans l'année, soit dans l'âge, où le sang seul paraisse existant; car il faut bien qu'il y ait au moins une époque où cette humeur se fasse voir exclusivement. Mon objection est la même contre ceux qui prétendent que l'homme n'est que bile ou pituite. Quant à moi, les principes que je dirai constituer l'homme et dans le langage habituel et dans la nature, je montrerai qu'ils sont constamment et identiquement les mêmes, et dans la jeunesse, et dans la vieillesse, et dans la saison froide, et dans la chaude; je donnerai les signes et dévoilerai les nécessités de l'accroissement et de la diminution de chaque principe dans le corps.


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Dernière mise à jour : 3/09/2009